Mon seau de galets
J'avance sur cette plage immense
Berceau de mes rêves, de mes insomnies
Envoûtante elle ravive mes souvenirs d'enfance
Je me promène au gré des marées
Nu-pieds, dans le sable, je m'émerveille sans arrêt
Défiant l'horizon le soleil me caresse dans mes flâneries
Sous mes pieds, échoués, enfouis, ronds, doux
Presque visages humains s'accrochant au moindre remou
Des galets brillent et rayonnent sous la lumiere, dévoilant
Leurs formes, leurs mystères, leurs histoires, reflétant
Leurs voyages colorés d'où planent les senteurs salines
De cet univers riche à l' atmosphère irisée et caline
Tous beaux de leus differences, rompant ma solitude
Ils voudraient se fondre pour garder leur quiétude
Impuissants à échapper à leur destin qui perdure
Je les emprunte sans les déranger, les serre
Les retourne pour contempler leurs envers
Les porte à mon oreille pour écouter leurs murmures
Ils ont tous cette douceur de l'usure de la vie
Me comblent de ce plaisir éphémère
De les posséder au creux de mes mains
Heureuse de les avoir capturé je sens mon envie
De les caresser, de les chérir comme la mer
De mon passage, ils sont les témoins
Les déposer un a un dans mon seau
Jouir de ce plaisir innocent
Repérer et isoler le plus beau
Me laisser partager sa vie au présent
Réssucité il se reflète dans mes yeux
Je lui réponds par un sourire radieux
Tel un mirage le voir disparaître, emporté
Sous l’écume le laisser s’évanouir et rouler
Le rendre libre pour s’abandonner à d’autres yeux
Aussi légers qu’une plume suivant le courant sans trêve
Les galets s’en vont et meurent sur la grève
Puis le voile se lève ils renaissent vers d’autres cieux.