iris
Nombre de messages : 90 Age : 52 Localisation : sud-ouest Date d'inscription : 12/03/2007
| Sujet: l'allumeur de réverbères Mar 26 Aoû 2008 - 11:33 | |
| Je vous fais parvenir ces deux petits poèmes que j'aime beaucoup, le vieux métier d'allumeur de réverbères m'a toujours fait rêver enfant, peut être à cause du livre "Le petit prince" de Saint exupéry... je ne sais pas...Parce-que pour moi l'allumeur de réverbères était comme un faiseur de lucioles dans la ville, il semait ses éclairages ici et là, le long des chemins, traçait une route, marquait une place...
L'allumeur de réverbères
L'allumeur de réverbères Était de petite taille. Je le vois dans ma mémoire Comme au temps de mon enfance. Il marchait d'un pas vif, rapide, léger, Portant sous le bras son escabeau, Que devant chaque réverbère, Avant de l'allumer, Il posait comme un objet fragile. De sa ronde quotidienne Il paraissait se faire une joie, Celle de parsemer la nuit De fleurs lumineuses. Ordonnateur discret Des pompes funèbres du jour, Il était toujours de noir vêtu Mais sa bonne humeur ne le quittait jamais Et un fin sourire éclairait son visage Car il était de la douce bienveillance De ceux qui se suffisent de peu. Je le rencontrais bien souvent Et il parlait de la beauté du crépuscule, De la transparence de l'heure, De la brièveté de la vie Que j'avais devant moi Presque toute encore. Un soir il me donna une fleur: "C'est une fleur immortelle", me dit-il, "Garde-la précieusement En souvenir de notre amitié Car un jour je serai mort Et il n'y aura plus d'allumeurs de réverbères Mais chaque fois que tu la regarderas Tu sauras que quelque part, Dans une étoile peut-être, Je penserai à toi." Jean MINEUR l'allumeur de réverbères C'est un soir comme les autres, où je me ballade, âme en peine, pas de veine, j'arpente les trottoirs.
Y'a pas grand chose à voir la nuit, les gens sont bien au chaud dans leur lit, rêvant de lendemain monotone. C'est une heure où je n'croise jamais personne.
Scusez moi, j'suis désabusé, faut dire ma rue, j'la connais, depuis le temps que chaque nuit, armé de ma griffe et ma bouteille, je veille, allumant ça et là tous les réverbères,
J'suis comme qui dirait : un veilleur de nuit. Que personne ne voit, que tout le monde oublie, Qui chaque matin, à l'aube, mouche les lumières, quand le soleil éclaire assez, pour l'honnête passant pressé.
Oui ce soir semblait une nuit ordinaire, froide et belle nuit d'hiver...
Mais voilà qu'en levant le nez je vois la lune accrochée à mon réverbère... Blanche et lumineuse, elle éclaire, mieux que mon gaz ne saurait faire.
Un peu contrariante ma belle, s'est suspendue à la dentelle en fer forgé. Un peu insolente, ma reine, me fait un pied de nez. Un peu délicate, toute ronde, elle éclaire les ptits coins sombres.
Me vlà un peu intimidé, d'avoir la lune à mes côtés, ma lumière, ma boussole, la seule à m'éclairer, quand je pars faire mon métier.
Je suis allumeur de réverbères, ma rue si j'la connais, c'est qu'la lune se cache jamais.
J'me demande si la lune, on cherchera à la décrocher, si menue, si fragile, la planquer dans un petit filet....
Alors pour pas qu'on y touche, sans ouvrir la bouche, en une excuse muette à la belle de mes nuits, je tire sur la corde, attrape la lanterne y place la plus belle flamme que je peux, pour que dans les yeux éblouis des passants hasardeux ne naisse aucune envie de la garder pour eux.
J'suis allumeur de réverbères, et en ce soir extraordinaire, j'avais la tête dans la lune et des étoiles dans mon feu...
inconnu | |
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