J'ai bientôt 55 ans et ma passion du "Stade Aurillacois Cantal Auvergne" remonte à...
En
fait, d'aussi loin que je me souvienne, c'est avant tout un bruit de
fond qui enfle, une rumeur qui gonfle, que j'entends et qui m'attire
tout en m'inquiétant. Qu'est ce qu'il se passe derrière les maisons qui
m'entourent?
Il faut dire que je suis tout "minot", je dois avoir 4
ou 5 ans. J'habite (pour ceux qui connaitraient) à l'angle de l'avenue
du 4 septembre et de la rue R. Bastid, à deux pas de la rue de Bel-air
qui mène au stade. Certains dimanches je vois un défilé de gens (de
bonne humeur, parlant haut et fort, déjà sûrement dans la fébrilité du
match) passer devant la porte de ma maison et je demande, intrigué, où
ils vont? Mon père ne me répond pas, car il déteste le Rugby (un sport
de fou!!! me dira t-il plus tard quand je lui demanderai de m'inscrire
à l'école de Rugby). Soudain, au loin une grande rumeur se propage; ce
sont les équipes qui entrent sur le terrain. Pas de chants à cette
époque, seulement des applaudissements, des sifflets, des cris et un
grand brouhaha qui s'intensifie à l'approche d'un essai et qui baisse
soudainement quand l'action avorte. Aujourd'hui, avec le recul, je
pourrais presque commenter le match en direct sans le voir, rien qu'aux
bruits du public, à 800 mètres à vol d'oiseau de chez moi.
Ensuite,
je voyais repasser dans l'autre sens le défilé des gens, la mine
déconfite ou rayonnante, commentant les fautes d'arbitrage ou les
actions de jeu à grands coups de gueule, parfois un peu ivres de
bonheur, parfois un peu ivres tout court quand la victoire à été trop
arrosée. Les gens rentraient chez eux la tête pleine d'images et de
commentaires pour leurs collègues de travail dès lundi matin.
Voila ce qui m'a inoculé le virus du Rugby et cette "bonne maladie" ne se soigne et ne se guérira jamais.
Alanvince Janvier 2007