A LA PINACOTHEQUE DE PARIS DEUX GRANDS EXPOSITIONS :
l'artiste peintre japonais Utagawa Hiroshige et de Vincent Van Gogh passionné des estampes japonaises.Rêves de JaponLes deux expositions présentées simultanément sur les deux sites de la Pinacothèque, permettent aux visiteurs de confronter l'oeuvre de Van Gogh à celle d'Hiroshige.Tout a été dit sur la fragilité psychologique de Van Gogh, sur ses troubles bipolaires, sa schizophrénie et sur ses crises de délire accompagnées d’hallucinations, ainsi que sur leurs conséquences directes sur son œuvre et sa manière de voir le monde. Mais il est légitime de se demander si l’analyse de ses troubles graves, mise en relation avec l’analyse de ses œuvres n’a pas finalement fait oublier l’essentiel.
Vincent Van Gogh Autoportrait à l'oreille bandée avec en arrière plan une inspiration japonaise...Une approche plus traditionnelle de son œuvre permet de constater avant tout que ses références vont se tourner vers un art qui est le contraire de celui qu’il a produit : celui de Hiroshige. Un art dont toute la philosophie repose sur la solidité, la composition, la sérénité, le voyage et la paix intérieure.
Cette rencontre des opposés est étonnante mais rendue possible aujourd’hui grâce à l’exposition simultanée de l’art de Van Gogh et de celui de Hiroshige à la Pinacothèque de Paris. Jamais une étude aussi poussée des références de Van Gogh n’avait été faite et jamais une confrontation aussi audacieuse n’avait été tentée. Elle permet de se rendre compte que les références de Van Gogh au japonisme en général et à Hiroshige en particulier ne sont pas seulement réduites à quelques œuvres phares, copies évidentes du maître d’Edo (ancien nom de Tokyo jusqu’en 1868), mais que la majorité de ses paysages à partir de 1887 sont construits autour d’un système référentiel au centre duquel se retrouve, presque systématiquement, l’œuvre de Hiroshige.
En montrant une quarantaine d’œuvres et principalement des paysages, l’exposition – qui est aussi la première consacrée uniquement à l’artiste hollandais depuis des décennies à Paris – est une démonstration claire de l’importance du japonisme dans l’art impressionniste.
La comparaison avec Hiroshige grâce à ces deux expositions concomitantes est évidemment une première qui permet une confrontation d’une précision incomparable.
À Paris, Van Gogh s'interroge sur l'apport de cet art d'une grande qualité esthétique par rapport à ses propres travaux. Il exécute alors plusieurs copies des crépons japonais. Le Courtisan est la reproduction d'un dessin qu'il a vu sur la couverture de Paris illustré. Il lui ajoute un arrière-plan inspiré des estampes japonaises en employant des couleurs intenses. Le Prunier en fleur est un autre tableau de ce genre : il interprète cette fois-ci une œuvre de Hiroshige. Le fond du portrait du père Tanguy est aussi décoré d'estampes japonaises. Van Gogh a l'habitude de délimiter des plans ou des objets par du noir, une couleur qualifiée de « non-couleur » par les impressionnistes, qui la bannissent quasiment systématiquement de leurs palettes. Il trouve ainsi une justification à cette pratique dans les estampes japonaises. Par la suite, il s'approprie l'art japonais, et confesse à son frère : « Tout mon travail est un peu basée sur la japonaiserie… »La pinacothèque de Paris propose un voyage au Japon, à partir de mercredi et jusqu'au 17 mars 2013, grâce à deux expositions simultanées de l'artiste peintre japonais Utagawa Hiroshige (1797-1858) et de Vincent van Gogh (1853-1890), un passionné des estampes japonaises.
"C'est la première fois que Paris consacre une exposition à Hiroshige, le plus grand peintre japonais, considéré comme le Léonard de Vinci du pays du Soleil Levant", a indiqué à l'AFP Marc Restellini, directeur de la pinacothèque de Paris. Pour lui, le Japon a sans doute inspiré les impressionnistes, "surtout Van Gogh".
Les oeuvres de Hiroshige, présentées à Paris, ont été prêtées par le musée de Leyde, qui possède une importante collection d'art asiatique. Réalisées à partir de gravures sur bois, les estampes transportent les visiteurs dans un Japon imaginaire et ancestral et invitent à la méditation.
"La mise en parallèle des deux expositions permet de plonger dans le monde dont s'est inspiré Van Gogh", souligne M. Restellini. Un monde qui "repose sur la solidité, la composition, la sérénité, le voyage et la paix intérieure", ce qui "donne une nouvelle lecture de Van Gogh, artiste fragile psychologiquement", ajoute-t-il.
Il relève entre les deux oeuvres "des ressemblances iconographiques d'une évidence criante et troublante".
"Van Gogh était fou de Japon et de manière obsessionnelle", il était "fasciné par ce monde qui pour lui était imaginaire", dit encore le directeur de la pinacothèque. "Quand l'artiste, bi-polaire et schizophrène, peignait dans le Midi, il était persuadé d'être au Japon", affirme-t-il.
Il souligne encore que Van Gogh "s'est inspiré de l'art japonais pour ses compositions en arc de cercle que l'on ne retrouve que chez Hiroshige et aucun autre peintre impressionniste".
"Van Gogh, rêve de Japon", la première exposition consacrée uniquement à l'artiste hollandais depuis longtemps à Paris, réunit de nombreux tableaux et principalement des paysages, prêtés par le musée Kröller-Müller d'Otterio (Pays-Bas) qui compte l'une des plus importantes collections de Van Gogh au monde.
Outre une quarantaine d'oeuvres du peintre, l'exposition présente de nombreuses lettres destinées notamment à son frère, qui attestent de sa fascination pour le Japon. "On aime la peinture japonaise, on en a subi l'influence, tous les impressionnistes ont ça en commun", écrit-il, estimant que l'équivalent du Japon, en France, c'est "le Midi", et que "l'avenir de l'art nouveau est dans le Midi".
Utagawa Hiroshige (1797-1858 )
Tōkaidō Gojūsan-tsugi
source le point et wikipédia
Samsara