Ma petite Prune

La seule issue,
littérature , poésie,
soeur, mère, fille ,derrière et devant, jamais assise,
partir, revenir, laisser ronronner la grève dans la gorge du chat,
un luxe éternel de belle solitude dans l'infini du possible éphémère,
je suis ma soeur ma mère et ma fille de doute et de misère
des abîmes jusqu'à l'immensité de l'univers
de l'infiniment grand à l'infiniment petit,
la terre boule de prune
robe de tombeau
cri intérieur de la vigueur de la neige sur le chant de l'hiver
passerelles pervenches aux rivières du ciel
feu de l'oiseau
texture de la chair
éclair inassouvi de la rive sur l'écaille mordorée du poisson
voiles de douleur sur la colline ensoleillée,
fenêtre aveugle
soyons sourds et muets à notre tour viendra la faim et la soif,
âme désarticulée d'horreur et de beauté,
que la haine ne nous fasse que nous dépasser , nous surpasser et nous passer d'elle,
tout était étranger
tout était de ma terre
tout me fut
et tout m'est si doux amer,
un temps non maîtrisé est une affaire de moulins d'or et de poussière.