Dans l’univers la terre n’a rien d’exceptionnel.
Par une nuit douce d’un été bougonneur, au grand dam du sommeil qui s'obstine, mon rêve entre deux réveils s'anime. Rêve éclairé par une lumière du début du monde, lumière naturelle que le soleil offre le jour à la terre, lumière de l’ombre, venue de la pénombre. Dans ce noir sidéral, même l’obscurité a ses points de cristal, lumière nocturne comme l’aurore boréale, l’onde soyeuse, la voie lactée, lumières jaillissant du néant astral, de l’univers.
L’arc en ciel né d’une averse, aux couleurs ordonnées, toujours à l’opposé du soleil, observe avec passion Cupidon épris de Psyché, foudroyer de sa flèche le cœur de la pomme universelle. Depuis, la terre drague le soleil, lui valse autour en tournoyant sur elle-même, engageant ainsi une danse céleste. Mais le soleil a « rendez-vous avec la lune » la voisine plus discrète, qui de son éclipse sensuelle le recouvre de son voile ébène ombrageant ainsi la terre.
Seul maître des lieux, au beau milieu de son harem, le soleil s’illumine et attire les comètes qui accourent avec leur chevelure et qui en fondant perdent de leur allure à l’approche de cet ardent et torride séducteur. De toutes ses conquêtes, c’est vénus la ténébreuse qu’il préfère pour sa fraîcheur, même si la distance sous le ciel nimbé de cirrus l’empêche de la voir apparaître entière. Charmant couché de soleil avec cette chasseresse, Il veut atteindre le septième ciel avec elle, le Zénith, car une nuit sur vénus équivaut à 60 jours terre.
Mais, l’étoile polaire, l’étoile du berger et la grande ourse, situées au fin fond du système solaire, à la limite de la lumière de ce charmeur, préfèrent se montrer la nuit pour guider le vieux pêcheur solitaire ou l’homme bleu du désert.
Ah, Jupiter, cette nébuleuse aux multiples couleurs, capturée par le charme gravitationnel malgré elle, préfère les labyrinthes de l’espace malgré le danger des trous noirs, ces trous de mémoire de notre vieil univers. Et puis ces timides étoiles filantes, qui vivent en essaim et qui s’éteignent en étincelles recueillant ainsi les vœux imprécis de ceux qui n’ont pas de bouteille jetée à la mer.
Un peu plus haut, un peu d’air pour propulser mes ailes, aller vers les racines du ciel, toucher le firmament du bout des doigts, tester les limites de mon rêve. Voir d’où vient cette lumière, la braquer davantage sur la terre pour changer son atmosphère, la rendre à sa 1ère nature, à son univers. Voir aussi ces vénérables chamans effectuer des visites au pays des morts pour ramener l’esprit au défunt et lui donner une âme immortelle. Voir Icare qui s’est ‘’cassé la gueule’’, voir Galilée mort pour avoir insisté sur les rondeurs de la terre
Bonjour, allo, ici la terre, qui du réveil prudent ou du rêve inachevé est réel? Sensations de bien être et de merveilles, à la fois séparées et cependant communes, car le 1er pas sur la lune est une enjambée du 1er pas sur la terre.
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