Rétrospectives de l'année 2010

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Dans ce grand théâtre de la vie qu'est le tribunal correctionnel, le dialogue des acteurs déride souvent l'assistance : explications farfelues des prévenus, réparties des magistrats et bons mots des avocats ont fusé tout au long de l'année.
REIMS (Marne). Au tribunal aussi, c'est reparti pour une nouvelle année. Dernier coup d'œil sur 2010 avec les flagrants délires qui ont égayé la correctionnelle.


Profession ? Délinquant ! : Tristan a brûlé une poubelle après avoir bien bu. Interrogatoire de personnalité.
« Vous faites quoi dans la vie ?
- Je fais des TIG.
- Non ! Ça, ce n'est pas un métier, c'est une condamnation. »


Dix bières pour la route : Jugé pour conduite en état alcoolique, Franckie ne semble pas maîtriser la définition de l'adjectif « quelques » :
« Qu'est-ce que vous avez bu ?
- Quelques bières ?
- C'est-à-dire ?
- Une dizaine ! »


Que fait la police ? Fameuse histoire que celle de ces policiers en repos partis incendier une caravane à Nogent-l'Abbesse. L'expédition fut précédée d'une longue pause alcoolisée chez l'un d'eux. Vers 6 heures du matin, plus de soda à mélanger au whisky. Ravitaillement à la boulangerie du coin, avec une élégante question à la vendeuse : « Est-ce qu'on pourrait avoir les miches de la boulangère ?
- Et la gifle de la boulangère, vous la voulez aussi ? »
Retour dans l'immeuble. Une locataire croise les joyeux lurons, « en tenue de police débraillée, complètement ivres ». « Vu leur état, je ne pensais pas que ça pouvait être des policiers. J'ai cru à des personnes qui revenaient d'un bal masqué. »



Travailler, c'est trop dur : Le président demande à Roger, SDF de 60 ans, pourquoi il ne cherche pas à travailler.
« Ça fait 32 ans que je ne travaille pas. J'ai 60 ans. Je ne vais plus travailler.
- Vous êtes au courant que la retraite, maintenant, c'est à 62 ans ? »



Guiness des records : Délinquant multirécidiviste, Alain jure qu'il comparaît pour la dernière fois et savoure son exploit : « Ce coup-ci, c'est bon. Je ne veux plus manger la gamelle. J'ai assez mangé comme ça. Ça fait cinq mois et demi que je suis sorti de prison. Depuis mes 18 ans, c'est la première fois que je reste aussi longtemps dehors. »
Case prison : Hacène a volé des produits capillaires dans une pharmacie. Il a également chipé l'iPhone de son dentiste et se demande bien pourquoi : « Je ne sais même pas comment ça marche ! » Mode d'emploi avec l'iPhone du président : « Regardez ! Ce n'est pas compliqué. Il y a des cases, vous les touchez. Il y a la case pharmacie, la case dentiste, la case prison. »



Cinq colonnes à la une : Incarcéré boulevard Robespierre, David a mis le feu à la fenêtre de sa cellule avec un exemplaire de l'union. C'est de notre faute ! « Je suis supporter du Stade de Reims. Le journal parlait en première page de la victoire de Sedan alors que Reims perdait. Je ne voulais plus voir ce titre de journal. Je l'ai chiffonné, j'y ai mis le feu. »



Pouce ! Certificat médical à l'appui, un douanier a porté plainte contre Camille pour rébellion : une journée d'incapacité totale de travail pour une blessure au pouce d'un centimètre. L'avocat s'étrangle : « Une journée d'ITT pour une blessure au pouce d'un centimètre ! On délire ! A moins que ce douanier ne suce son pouce à longueur de journée dans le cadre de son travail ! »



Persiste et signe : Jean-Pierre a insulté sa femme : « Pétasse ! Sal… ! Pu… ! » Le tribunal sermonne. Réplique au quart de tour : « Ce ne sont pas des insultes ! C'est la vérité ! » En voilà deux qui n'ont pas dû se faire de gros bisous pour la nouvelle année