Tout frais, d'aujourd'hui

Un petit poême à propos de mon job qui me fait vivre et parfois vibrer...

Educ de rues

Je marche au milieu de paumés
creuse mon sillon de tranches de vies
que reste-t-il de mes journées
le soir quand je rejoins ma mie

Je lui fais part de tout l'espoir
que je bâtis quotidiennement
sur des fondements de desespoirs
que le destin pose en riant

En se jouant d'enfants perdus
au creux du ventre de la ville
cet ogre sourd et saugrenu
qui nous dévore, nous rend dociles

Et je m'enfonce dans son système
que j'alimente de ma présence
tout en cherchant son anathème
en dénonçant toute sa violence

Et je redonne la parole
à ceux qui ont perdu la voix
dans cette folle farandole
des âmes seules, sans toit ni loi

Je marche au milieu de paumés
creuse le sillon d'mes insomnies
que reste-t-il de mes journées
le soir quand je rejoins mon lit ?...


Frangin le 14/04/2011

Bonsoir Frangin,

Comme toujours il est très beau ton poème...

Simplement on sent au travers de tes lignes que c'est du vécu du ressenti de la vraie vie qui interpelle celle qui donne à réfléchir d'où ton ? final ....

La plupart du temps, les gens ne peuvent / ne veulent pas voir ces ombres fantômatiques qui déambulent dans les rues de nos villes lumières...

Peut être parce qu'ils ont peur de finir un jour comme eux !

Samsara

Bonsoir Samsara,

C'est vrai que peut-être par peur, le monde refuse de voir la misère, certaines lois d'ailleurs tendent même à la criminaliser... Mon boulot, je l'aime, car je sais que je suis proche de ces personnes en situations difficiles, mais parfois comme aujourd'hui je me sens mal car malgré tout, je participe au système qui veut que nous ne sommes pas complétement indépendants des pouvoirs publics qui souvent nous mènent la vie dûre et nous "récupèrent" quand ça va bien...
Je suis fatigué ce soir, je sors d'une longue réunion où je viens d'exposer un projet piloté pour et avec les jeunes de la cité dans laquelle je bosse, j'avais réussi à mobiliser une trentaine de gamins des cités pour organiser un festival de cultures urbaines (partant des désespérés de la rue) pour promouvoir les "savoirs faire sportifs et artistiques" des habitants de ce quartier sinistré... La mairie et les associations partenaires locales, viennent de tout flanquer par terre en nous refusant leurs participations.
Pffffffffffff, des semaines de travail de terrain anéanties par une ou deux personnes influantes qui refusent de donner la parole à cette jeunesse

Frangin !

Merdum !

Le principal est d'y croire malgré tout ou grâce à tout je ne sais ... !

J'ai bien bien compris 6 X 5 le sens profond de ton message...
oui dur dur...!

Un jour, une seule personne suffit à tout anéantir comme une autre peut suffire à faire des miracles quelque part !

En attendant, c'est la peur, l'ignorance, le dédain qui animent ces pauvres gens...

Demain n'est il pas un autre jour...?

et le soleil brillera...

sourire ....

Samsara

Ceci étant dit, je viens d'appeler mon chef de service et lui ai proposé un plan B

ha non !!!!!!!!!!!!! pas çà !

vraiment ?

Appeler le QG ...?

mauvaise pioche me dis je ?

bon après tout ...

çà va enfin les réveiller de leur sommeil hivernal !!!

et c'est le printemps Frangin et dans toute sa splendeur !!!

Samsara

J'ai la chance d'avoir un cadre intelligent