Le pull marine ...

L'existence précède et construit l'essence, je décidai donc de reprendre ma vie en main …
Mens sana in corpore sano fut ma devise pendant tout ce temps la. Je sacrifiai ma cotisation à la société linnéenne section mycologie pour un abonnement à la piscine municipale.
T’appelles-tu vraiment Isabelle ? Lorsque j aligne les lignes d'eau, cette baigneuse que je croise régulièrement aux quarante mètres sous l œil goguenard du maitre nageur et de ses claquettes, était ce bien toi? Oui tu portes bien le pull marine que je t avais offert l an dernier à Noél ?
D autres questions me tarabustent (et pourtant j ai un beau buste ... Ndlr) ?
Fréquentes tu vraiment la brasserie du théâtre, la piscine pour les bébés nageurs n est d'ailleurs pas très loin, elle est nichée dans les entrailles de la mairie...
Tu vois mon désarroi est grand...

J abuse des points de suspension comme autant de bouées, je n ai plus confiance en ma nage, d'ordinaire si déliée, je suis en nage d' ailleurs, j ai le rouge au front, je pense a toi, hop je respire, deux temps sous l'eau, je ressors la tête sur le coté, je happe au passage une grande bouffée d'air, je continue...

Je rejoins enfin le plot numéro 3, tu as mis ton numéro cinq de channel, je le devine d ici, il flotte autour de toi dans les effluves de vapeurs javellisées. Bon je file aux vestiaires me rhabiller (je doute de l orthographe mas bon je ne vais pas rester en maillot de bain).

J’entreprends par ailleurs un exercice de relecture : Sein und Zeit de Martin Heideger, Guerre et paix de Léon Tolstoi (phonétiquement c est un doux euphémisme), et enfin Les frères Karamazov de je ne sais plus qui. J’achève les trois ouvrages dans la nuit même, il faut dire que je suis un fervent adepte de la lecture rapide, et au petit matin je me laisse choir sur ma couche, fourbu et heureux.