L'écluse du canal

A la gare d’eau,
L’éclusière a refermé les deux portes métalliques,
L’eau verte suinte encore un peu à la fermeture le long de la fente ,
Et s’engloutit dans le fond glauque du bassin,
Les bateaux commencent à se fondre dans les ombrages du canal,
Elle est repartie dans la petite maison fleurie,
Torcher et moucher une ribambelle
De mioches aussi roux qu’elle,
L’eau est toujours brouillée,
Au fond du bassin de l’écluse.

je t'ai cru mille pertuis pourtant tu es bien plus
jonché sur les cours d'eau comme une poupée russe
j'ai regardé tes ports et tes nombreuses attaches
bientôt sera le temps de toi je me détache

j'étais en estacade et je te regardais
j'ai vu ton esplanade et sur l'eau tes effets
ta porte s'est ouverte sur nombre d'aventures
chez toi je le sais bien ces moments là ça dure

Puis j'ai pris le duc-d'Albe et ses nombreux appuis
on sait toute sa force courant de l'ennemi
J'ai marqué son ancrage et sa force tranquille
je me sentais sans âge et pour une fois habile

Montre moi ton radier montre tes souvenirs
ce temps qui a passé au fond de l'avenir
montre moi toutes les vies qui sont passées par toi
les navires ivres de toit venus tellement de fois

Barrière si nivellante de l'espace et du temps
je reviendrai encore je viendrai sur tes rangs
toi tu es là encore pour un si long moment
ma vie sera passée et toi toujours présent