je suis la pupille du sépulcre vivante encore une fois
je prends toute la place encore je dévore je bois
je mets des nuages dans le coeur et j'absorbe la voix
à l'aube et au crépuscule j'entends les larmes du soi
dévorant insistant il ronge l'esprit de mes voies
il prendra tout de moi ma vie, mes espoirs, mes joies
il me laissera sereine quand je ferme les yeux
et là il restera la fraîcheur d'un ciel bleu
je lui dis de me prendre et de me faire partir
vers un autre univers où je peux devenir
de m'emmener là-bas ou rien n'existe plus
où je peux devenir tout ce que j'ai attendu
il me prendra la main et me guidera alors
vers ce si doux chemin sans plus aucun effort
je serai allégée du poids de ma texture
ne restera alors que l'ombre des blessures
il me dira pourquoi j'ai attendu autant
alors qu'il était là attentif et patient
il me dira que moi j'ai appris sans vouloir
que le monde malheureux n'a plus aucun espoir
alors enfin pour moi viendra la délivrance
d'un esprit apaisé au monde du silence
d'un coeur battant enfin pour les dernières fois
fatigué et heureux du repos des émois
j'avais rempli la mer qui m'avait oubliée
dans une forêt je croyais m'apaiser
mais les arbres si grands m'avaient si effrayée
que dans son antre je me suis réfugiée
là-bas où le silence est un havre de paix
je vais au non d'absence me prendre des effets
et laisser derrière moi les ombres maléfiques
qui m'avaient retenues de façon si tragique
Agappea