Il a un air de bon enfant, un air qui sied dans le semblant
il a un air de suffisant un air quand on aime le vent
il souffle de toute part et pour rien
il souffle sur vous et en vain
Il a un R et c'est peu dire une ère d'absence et de mourir
Il a un R pour faire souffrir mais il s'abstient de vous le dire
Il a un R concupiscent car c'est à lui même qu'il se ment
il a un R dont ne sait d'où mais cet R là n'a pas de goût
L'air et le vent sont bien pareils, ils soufflent autant dans le sommeil
ils sont effets mais sans saveur ils vont partout toujours ailleurs
jamais ne s'arrêtent et pourtant s'engouffrent en vous parfois en sang
R je te trouve dans rabaissement dans rabacheur et dans racaille
j'aurais bien voulu que tu sois raccommodeur, radeau, radieux et ravitaille
R je te trouve dans ravageur dans raréfiant et dans rodeur
j'aurais moi aimé que tu sois un doux rêveur, rafraîchissant, et pas rhêteur
ainsi sans toi et sans ton air tous mes poèmes deviennent volages
on ne peut pas sans connaissance moi je deviens juste un message
sans R l'amour n'existe plus, ni le retour, ni le paru
sans R vivre n'est même plus rien reste le vide qui devient bien
je vous le donne, je le vous le laisse ce R qui croit vivre de rien
je vous le donne je vous l'espère ce R sans mal surtout en bien
pour moi cet air dévastateur m'aura pris mes dernières saveurs
il se nourrit rien que de vous et quand il a fini part sans dégout
Agappea