Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Comment c'est de vieillir... Mar 5 Juin 2007 - 18:07
Comment c'est de... vieillir ?
Titre de la chanson :Remember When Chanté par Alan Jackson
Eh bien... voilà !
Je suis rendu probablement et pour la première fois de ma vie, la personne que j'ai toujours voulue être.
Oh ! Je ne parle pas de mon corps !
Certains jours, je suis désespéré quand je me regarde dans le miroir ! Mes rides, mes poches sous les yeux, mon bedon qui semble grossir à chaque année !
Mais, je me reprends rapidement et pas question que j'agonise en larmes devant le miroir.
Parce que ce que j'ai aujourd'hui... des amis fantastiques, une vie paisible et heureuse, ma famille, de merveilleux souvenirs, je ne l'échangerais jamais pour quelques cheveux gris en moins ou une bedaine plate plate...
Plus j'avance en âge, plus je deviens mon meilleur ami et ce qui est le fun, c'est que... cet ami ne me contredit à peu près jamais.
Je ne m'en fais plus pour un petit biscuit mangé en trop, pour ne pas avoir fait mon lit ou pour avoir acheté une "patente inutile" dont je ne me servirai probablement jamais.
Je me permets de manger un petit trop à l'occasion et de faire ce qui me plaît quand ça me plaît !
J'ai trop connu de mes amis très chers qui sont partis avant d'avoir compris la grande liberté que nous apporte le grand âge.
Ça regarde qui si je décide de lire ou de jouer sur mon ordinateur jusqu'à 4h00 du matin et de dormir jusqu'à midi ?
Oui... je vais danser tout seul dans mon appartement sur une musique des années '60 en me remémorant une belle histoire d'amour.
Oui... je vais me promener sur la plage dans mon maillot qui ne cache pas mon bedon et je vais nager dans les vagues même si les beaux bikinis me regardent avec une petite pointe de sarcasme.
Eux autres aussi, vont vieillir un jour...
C'est vrai que des fois, je suis un peu étourdi ! J'ai tendance à oublier les mauvais souvenirs et ne penser qu'aux meilleurs.
Parce qu'il y en a des moins beaux...
Au cours des ans, j'ai eu le coeur brisé plusieurs fois.
Mais comment ne pas avoir le coeur brisé quand tu perds un être cher ou qu'un de tes enfants souffre ou encore que ton petit chien se fait frapper par une auto ?
Mais avoir mal... m'a donné la force d'être plus compatissant et plus humain avec les autres.
Je me sens tellement privilégié d'avoir vécu jusqu'à maintenant, d'avoir mes cheveux grisonnants même si mes fous rires me creusent des nouveaux sillons dans la face à chaque fois.
Il y en a tellement qui n'ont jamais ri dans leur vie et qui sont morts avant que leurs cheveux grisonnent.
Aujourd'hui... J'ai le privilège de pouvoir dire OUI ! Et de celui de pouvoir dire NON !
En vieillissant, ça devient facile d'être positif. Il suffit de décider de ton bonheur à l'avance. Chaque matin, je peux passer la journée au lit en comptant les difficultés que j'ai avec les parties de mon corps qui ne fonctionnent plus comme avant ou de me lever et de remercier le ciel pour celles qui fonctionnent encore.
Je ne m'occupe plus de ce que les autres pensent. Je ne me questionne plus sur moi-même. J'ai même appris que le mauvais pouvait à l'occasion être bon.
Alors, pour répondre à ta question... je suis rendu que j'aime ça être vieux.
Je ne vivrai pas éternellement mais comme je suis encore là, je ne perdrai certainement pas mon temps à me lamenter ou à m'inquiéter de quelque chose que je peux pas changer anyway !
La vieillesse est un compte de banque. Tu retires ce que tu as amassé. Donc, mon conseil pour toi serait de déposer beaucoup de bonheur dans ton compte de banque de souvenirs.
Et pour être heureux, il suffit de 5 règles :
1. Libère ton coeur de la haine. 2. Libère ta tête des soucis. 3. Vis simplement. 4. Donne plus. 5. Attends-toi à recevoir moins.
Je considère mon grand âge comme un cadeau !
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Le crépuscule des vieux... Mar 25 Sep 2007 - 17:52
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Le crépuscule des vieux
Marc Favreau
Des fois, j'ai hâte d'être un vieux. Ils sont bien, les vieux, on est bon pour eux, ils sont biens. Ils ont personne qui les force à travailler; on veut pas qu'ils se fatiguent. Même que la plusspart du temps, on les laisse pas finir leur ouvrage. On les stoppe, on les interruptionne, on les retraite fermée. On leur donne leur appréhension de vieillesse et ils sont en vacances...
Ah! Ils sont bien les vieux!
Et puis, comme ils ont fini de grandir, ils ont pas besoin de manger tant tellement beaucoup. Ils ont personne qui les force à manger. Alors de temps en temps, ils se croquevillent un petit biscuit ou bien ils se retartinent du pain avec du beurre d'arrache-pied, ou bien ils regardent pousser leur rhubarbe dans leur soupe...
Ils sont bien...
Jamais ils sont pressés non plus. Ils ont tout leur bon vieux temps. Ils ont personne qui les force à aller vite; ils peuvent mettre des heures et des heures à tergiverser la rue... Et plus ils sont vieux, plus on est bon pour eux. On les laisse même plus marcher... On les roule... Et puis d'ailleurs, ils auraient même pas besoin de sortir du tout; ils ont personne qui les attendresse... Et l'hiver... Ouille, l'hiver! C'est là qu'ils sont le mieux, les vieux; ils ont pas besoin de douzaines de quatorze soleils... Non! On leur donne un foyer, un beau petit foyer modique qui décrépite, pour qu'ils se chaufferettes les mitaines... Ouille, oui l'hiver, ils sont bien. Ils sont drôlement bien isolés... Ils ont personne qui les dérange. Personne pour les empêcher de bercer leur ennuitouflé... Tranquillement, ils effeuillettent et revisionnent leur jeunesse rétroactive; qu'ils oublient à mesure sur leur vieille malcommode...
Ah! Ils sont bien...!
Sur leur guéridon, par exemple, ils ont une bouteille, petite, bleue. Et quand ils ont des maux, les vieux, des maux qu'ils peuvent pas comprendre, des maux mystères; alors à la petite cuiller, ils les endorlotent et les amadouillent... Ils ont personne qui les garde malades. Ils ont personne pour les assistés soucieux...
Ils sont drôlement bien...!
Ils ont même pas besoin d'horloge non plus, pour entendre les aiguilles tricoter les secondes... Ils ont personne qui les empêche d'avoir l'oreillette en dedans, pour écouter leur coeur qui grelinde et qui frilotte, pour écouter leur corps se débattre tout seul...
Ils ont personne qui...
Ils ont personne...
Personne...
e_dith (devenue un ange)
Nombre de messages : 298 Date d'inscription : 15/12/2006
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Dim 30 Sep 2007 - 3:08
kikou christina je trouve tres triste ton poeme ; mais ce n est que vrai bonne nuit
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Les gens agés Dim 31 Mai 2009 - 16:35
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LES GENS AGES
Les gens âgés écoutent la radio Mais on ne joue jamais des chansons pour eux Ce n'est pas payant.. On leurs vend des calmants, des pilules, des onguents Mais ce n'est que d'amour Dont ils ont besoin comme médicaments.
Les gens âgés, on les a oublié
Tout au fond des foyers où les gouvernements les ont enfermé Ils ont tout donné, leur amour, leur santé Tout ça pour les enfants, ils ont tout sacrifié Même les rêves les plus grands.
Une seule fois tous les ans On viendra les visiter Des parents, c'est occupés Une seule fois tous les ans On viendra les embrasser, ça oblige le jour de l'an!
On est tous des vieux Qu'on le veuille ou non On sera un jour comme eux Même riches à millions On est tous des vieux Ce n'est qu'une question de temps Heureux ou malheureux D'avoir eu des enfants.
Les gens âgés, ne parlent même plus Ils ont trop à dire, une vie à raconter... Qui va les écouter? Ils se courbent le dos, et regardent leurs pieds Se demandent pourquoi au bout du chemin Ils sont arrivés Ils ont tout donné, leur amour ,leur santé Tous ça pour les enfants, ils ont tout sacrifié Même les rêves les plus grands..
Et du fond de leur prison Ils relèvent parfois le front Quand ils viennent pour signer: C'est quand vient la fin de mois Et le chèque de leur pension Qu'on fait semblant de leur donner..
Les gens âgés ont le goût de pleurer Car ils ont tout le temps de renaître au passé Revivre leur vingt ans Ils n'ont rien oublié, si leurs dos à courbé C'est qu'ils ont trop souvent Porté les chagrins et les peines des enfants.
Les gens âgés ont le temps de prier Car ils sont devenus au fil des années de simples enfants Ils demandent au Bon Dieu de parfois penser à eux S'il a une minute ou deux Ils demandent au Bon Dieu, Pourquoi il a oublié de venir fermer leurs yeux
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Vieillir ... Jeu 17 Mar 2011 - 12:51
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VIEILLIR......
Comment c'est de bien vieillir?
Arlette Paradis
Joyeuse
Nombre de messages : 48 Age : 72 Localisation : normandie Date d'inscription : 20/01/2011
Sujet: vieillir Jeu 17 Mar 2011 - 15:08
LA VIEILESSE EMBELLIT LA FEMME ET LES RIDES SONT UN SIGNE
QU ELLE A BEAUCOUP RI
AVEC L EXPERIENCE ON A PLUS DE SAGESSE ET AUSSI PLUS DE SAGESSE
LA VIE NOUS DONNE DE BELLES LECONS ET NULLE N EST INSURMON TABLE
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Jeu 17 Mar 2011 - 17:08
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« Vieillir, c'est ce qu'on a trouvé de mieux pour ne pas mourir. »
Nous nous apercevons qu’on a vieillit surtout par le regard des autres, le jour où on ne nous appelle plus par notre prénom, mais par « Madame » ou « Monsieur », lorsqu’on regarde les photos et les vidéos des albums de famille….
Le jour où on réalise que nos enfants sont devenus adultes…. et ce jour mémorable où la page se tourne, celui où on nous appelle Papy ou Mamie….
Je n'ai pas peur de vieillir, de voir ces rides qui expriment une vie entière, qui représentent mon vécu, mes soucis, mes rires, mes larmes.... j’ai peur de l’inconnu, de savoir que je peux perdre mon autonomie, ma mémoire, mes souvenirs…
Je me sentirais vieille quand je n’aurais plus envie d’appendre toujours plus, d’apprendre des autres et d’apprendre aux autres, quand je n'aurais plus envie de voyager, quand j'aurais l'impression d'avoir donné le meilleur de moi même ....
J’aimerais pouvoir arrêter le temps mais ce n'est pas possible....alors, profitons du moment présent et ne nous prenons pas la tête pour des broutilles .....
Il faut profiter de tous les instants de la vie, des gens qu’on aime, des petits bonheurs tout simples, de la chance qu’on a d’être là, tout simplement !
J'aimerais vieillir comme ces personnes âgées que j'admire, qui prennent soin de leur apparence, de leur corps, qui continuent à se maquiller et se coiffer, et qui gardent fière allure. Ces personnes qui ont le désir de bien vieillir, et de tenter, quelque soit l'âge de rester présentable et agréable aux yeux des autres et surtout d’elles même, de ne pas se laisser aller sous le prétexte du poids des années !
Tout le monde vieillit et vieillira c’est évident, on ne peut empêcher la vieillesse, mais on peut l’améliorer! Il suffit de comparer des personnes du même âge, certaines personnes donnent l'impression d'avoir quinze ans de plus parce qu’elles ne prennent plus soin d’elles. C'est pour moi une histoire de respect de soi et des autres.
Les années laissent des traces sur nous……
mais je pense que dans notre tête nous restons toujours des enfants !
Souris sot
Nombre de messages : 668 Age : 105 Localisation : Aquitaime Date d'inscription : 02/11/2010
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Dim 22 Mai 2011 - 20:23
Trois vieux papis
Trois vieux papis tout vermoulus Sur un très vieux banc tout moussu Parlaient de la pluie et du temps.
Par ici la terre est très dure Disait l'Arthur Même les corbeaux volent à l'envers Pour ne point voir la misère.
Et ta sœur elle vole à l'endroit Répondit le Prosper Un oiseau ça doit planer droit C'est marqué dans le dictionnaire.
Un coup je lance ma casquette Un coup je vais la rechercher Lâcha le Dédé Y'a les ceusses qui rient quand ils pètent Et ceusses que l'oignon fait pleurer.
Trois vieilles branches toutes tordues Sur un très vieux banc tout moussu Papotaient pour se faire du vent.
Il n'y a point d'amour qui dure Disait l'Arthur Ça vous met le cœur en calanche L'amour c'est pas toujours dimanche.
T'as donc pas connu la Lulu Répondit le Prosper Tu vois toujours tout en austère Remémore-toi donc son joufflu.
L'amour c'est un peu la galère Mais il y fait bon ramer Lâcha le Dédé L'amour c'est juste un poil amer C'est du bonbon acidulé.
Trois vieux bandits encore poilus Entre le vert et le chenu Se racontaient le French Cancan. Y'avait l'Arthur Y'avait le Dédé Y'avait le Prosper.
La vie c'est pas de la confiture Disait l'Arthur C'est dur Des fois j'en mangerai mon galure.
Tu dors comme tu fais ta litière Répondit le Prosper Plutôt que bouloter ta visière Ben, t'as qu'à manger du camembert.
C'est pas que je m'ennuie, mais je me fais chier Disait le Dédé Oyé Vous me gonflez, je m'en vas rentrer pour souper. [prout!]
Trois vieux papis sous un platane Les deux mains sur le pommeau de la canne Le seul pépé, c'était le Dédé Oyé Les deux pépères, c'étaient l'Arthur L'Arthur et le Prosper Oyère
Trois vieux papis Trois papis papotaient Papotaient pour se faire du vent.
Richard Gotainer Hommage tout à fait charmant à nos Papys
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: La vieille dame Dim 5 Juin 2011 - 11:15
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Quand la vieille femme a choisi le sac en plastique pour ses produits d'épicerie, la caissière lui a reproché de ne pas se mettre au "vert".
La caissière dit à la femme que la génération de la vieille femme ne comprenait tout simplement pas le mouvement environnementaliste; que seuls les jeunes allaient payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources!
La vieille femme s'est excusé auprès de lui et a expliqué: " Je suis désolé, nous n'avions pas le mouvement vert dans mon temps."
Alors qu'elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta: " Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l'environnement dans votre temps!"
La vieille dame admît qu'à l'époque, on retournait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coke et de bière au magasin. Le magasin les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement vert.
En mon temps, on montait l'escalier: on n'avait pas d'escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait à l'épicerie aussi. On ne prenait pas un bolide à 300 chevaux-vapeur machine à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux coins de rue. Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on lavait les couches de bébé; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge; pas dans un machine énergétique avalant 220 volts. On utilisait l'énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements.
À l'époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d'un frère ou d'une soeur à l'autre. C'est vrai ! on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on n'avait qu'une TV ou une radio dans la maison; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d'une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l'État du Montana.
Dans la cuisine, on s'activait pour brasser les plats et pour préparer les repas; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts.
Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait des rembourrages comme du papier journal ou de la ouate, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
À l'époque, on utilisait du "jus-de-bras" pour tondre le gazon; on n'avait pas de tondeuses à essence auto-propulsées.
À l'époque, on travaillait fort physiquement; on n'avait pas besoin d'aller dans un club de santé pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l'électricité. Mais, vous avez raison: on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, on buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif; on n'utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à chaque fois qu'on voulait prendre de l'eau.
On remplissait les plumes fontaine au lieu d'acheter un nouveau stylo; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir tout simplement à chaque rasage. Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
À l'époque, les gens prenaient le tramway et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l'école au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi de 24 heures.
On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d'aujourd'hui."
La vieille dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement vert; mais on vivait chaque jour de la vie dans le respect de l'environnement.
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: La vieillesse Jeu 9 Juin 2011 - 12:39
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La vieillesse vue par Philippe Noiret.
Il me semble qu’ils fabriquent des escaliers plus durs qu’autrefois. Les marches sont plus hautes, il y en a davantage. En tout cas, il est plus difficile de monter deux marches à la fois. Aujourd’hui, je ne peux en prendre qu’une seule.
A noter aussi les petits caractères d’imprimerie qu’ils utilisent maintenant. Les journaux s’éloignent de plus en plus de moi quand je les lis : je dois loucher pour y parvenir. L’autre jour, il m’a presque fallu sortir de la cabine téléphonique pour lire les chiffres inscrits sur les fentes à sous.
Il est ridicule de suggérer qu’une personne de mon âge ait besoin de lunettes, mais la seule autre façon pour moi de savoir les nouvelles est de me les faire lire à haute voix – ce qui ne me satisfait guère, car de nos jours les gens parlent si bas que je ne les entends pas très bien.
Tout est plus éloigné. La distance de ma maison à la gare a doublé, et ils ont ajouté une colline que je n’avais jamais remarquée avant.
En outre, les trains partent plus tôt. J’ai perdu l’habitude de courir pour les attraper, étant donné qu’ils démarrent un peu plus tôt quand j’arrive.
Ils ne prennent pas non plus la même étoffe pour les costumes. Tous mes costumes ont tendance à rétrécir, surtout à la taille.
Leurs lacets de chaussures aussi sont plus difficiles à atteindre.
Le temps même change. Il fait froid l’hiver, les étés sont plus chauds. Je voyagerais, si cela n’était pas aussi loin. La neige est plus lourde quand j’essaie de la déblayer. Les courants d’air sont plus forts. Cela doit venir de la façon dont ils fabriquent les fenêtres aujourd’hui.
Les gens sont plus jeunes qu’ils n’étaient quand j’avais leur âge. Je suis allé récemment à une réunion d’anciens de mon université, et j’ai été choqué de voir quels bébés ils admettent comme étudiants. Il faut reconnaître qu’ils ont l’air plus poli que nous ne l’étions ; plusieurs d’entre eux m’ont appelé « monsieur » ; il y en a un qui s’est offert à m’aider pour traverser la rue.
Phénomène parallèle : les gens de mon âge sont plus vieux que moi. Je me rends bien compte que ma génération approche de ce que l’on est convenu d’appeler un certain âge, mais est-ce une raison pour que mes camarades de classe avancent en trébuchant dans un état de sénilité avancée ?
Au bar de l’université, ce soir-là, j’ai rencontré un camarade. Il avait tellement changé qu’il ne m'a pas reconnu.
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Mer 29 Juin 2011 - 10:13
. Suite....
À l’époque, les caissières savaient compter car elles ne disposaient pas de caisses informatisées, elles avaient une facture papier ou dans le meilleur des cas une caisse mécanique. Mais on n'était pas vert.
À l’époque, on avait un téléphone par domicile, on ne traînait pas sur soi son téléphone qu’on se sentait obligé de changer à chaque année pour rester in. Mais on n'était pas vert.
À l’époque, on faisait ressemeler les souliers on ne les jetaient pas pour acheter le nouveau modèle pour rester in. Mais on n'était pas vert.
À l’époque, on jouait au hockey à l’extérieur. On n’exigeait par un aréna avec une glace artificielle. Mais on n'était pas vert.
À l’époque, on ne traînait pas constamment une bouteille d’eau partout avec soi, bouteille qu’on s’empresse de jeter sitôt vide. Mais on n'était pas vert.
À l’époque, on ne faisait pas 8,000 à 10,000 km en avion pour aller passer une semaine dans le sud à chaque hiver. On attrapait le soleil l’été quand il daignait se montrer. Mais on n'était pas vert.
Ps: si vous en avez d'autres ....faites nous profiter !
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Jeu 15 Mar 2012 - 13:57
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Vous avez dix minutes?
Alors, prenez-les pour écouter cette lycéenne. Elle vient de remporter le concours de plaidoirie organisé par le Mémorial de Caen.
Elle a choisi pour thème le bout du bout de la vie, celui que nous redoutons tous, et elle l'a transcendé.
C'est un véritable cri du cœur, un véritable coup de gueule sur les conditions de vie de nos ainés, de nos vieux qui sont mis aux oubliettes, où ils sont cloitrés autoritairement, bafouant leurs droits... au pays des droits de l'homme
Avec des mots simples et une éloquence remarquable, cette jeune femme tient un discours qui ne peut pas nous laisser indifférents...
IL FAIT SI BON DE VIEILLIR....
Souris sot
Nombre de messages : 668 Age : 105 Localisation : Aquitaime Date d'inscription : 02/11/2010
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Jeu 15 Mar 2012 - 17:11
En effet il est nécessaire de reparler et remettre au gout du jour et voir si elle est appliquée la Charte qui existe
Lorsqu’il sera admis et acquis que toute personne âgée en situation de handicap ou de dépendance est respectée et reconnue dans sa dignité, sa liberté, ses droits et ses choix, cette charte sera appliquée dans son esprit. Sinon à quoi sert une Charte ? Charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance
Droits des personnes âgées dépendantes en institution Secrétariat d'État chargé de la Sécurité Sociale
Le respect des droits et libertés des personnes âgées dépendantes concerne tous les lieux de vie : logements-foyers, maisons de retraite, résidences, services hospitaliers, unités de soins de longue durée, etc.
1 Tout résidant doit bénéficier des dispositions de la charte des Droits et Libertés spécifique aux personnes âgées dépendantes.
2 Nul ne peut être admis en institution sans une information et un dialogue préalables et sans son accord.
3 Comme pour tout citoyen adulte, la dignité, l'identité et la vie privée du résidant doivent être respectées.
4 Le résidant a le droit d'exprimer ses choix et ses souhaits.
5 L'institution devient le domicile du résidant. Il doit y disposer d'un espace personnel.
6 L'institution est au service du résidant. Elle s'efforce de répondre à ses besoins.
7 L'institution encourage les initiatives du résidant. Elle favorise les activités individuelles et développe les activités collectives (intérieures ou extérieures) dans le cadre d'un projet de vie.
8 L'institution doit assurer les soins infirmiers et médicaux les plus adaptés à l'état de santé du résidant. S'il est nécessaire de donner des soins à l'extérieur de l'établissement, le résidant doit en être préalablement informé.
9 L'institution accueille la famille, les amis, ainsi que les bénévoles, et les associe à ses activités. Cette volonté d'ouverture doit se concrétiser par des lieux de rencontre, horaires de visite souples, possibilités d'accueil pour quelques jours.
10 Après une absence transitoire (hospitalisation, vacances, etc.), le résidant doit retrouver sa place dans l'institution. 11 Tout résidant doit disposer de ressources personnelles. Il peut notamment utiliser librement la part de son revenu qui reste disponible.
12 Le droit à la parole est fondamental pour les résidents.
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Re: Comment c'est de vieillir... Jeu 29 Mar 2012 - 23:35
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VIEILLIR
selon Bernard Pivot
Vieillir, c’est chiant. J’aurais pu dire : vieillir, c’est désolant, c’est insupportable, c’est douloureux, c’est horrible, c’est déprimant, c’est mortel. Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira. Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance. On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant. On était bien dans sa peau. On se sentait conquérant. Invulnérable. La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante. Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme. Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps – mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge. J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard. Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans l’apartheid de l’âge.
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
« Avec respect », « En hommage respectueux », « Avec mes sentiments très respectueux ». Les salauds ! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ? Les cons ! Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c’était la première fois, une jeune fille s’est levée pour me donner sa place. J’ai failli la gifler. Puis la priant de se rasseoir je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué. « Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée. J’ai pensé que… » Moi aussitôt : « Vous pensiez que… ? - Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous asseoir. – Parce que j’ai les cheveux blancs ? – Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée… - Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous ? – Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge… - Une question de quoi, alors ? – Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois… »
J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien. Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni à la sexualité, ni au rêve. Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent. C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie. La musique est un puissant excitant du rêve. La musique est une drogue douce. J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart, soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps. Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. Nous ignorons à combien se monte encore notre capital. En années ? En mois ? En jours ? Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital. Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge ? Non, Mozart.
Extrait de son livre paru en avril 2011 : Les mots de ma vie