Les deux gymnospermes
Le lichen et la fougère
s'embrassaient tendrement
au fond de la clairière
ah! les heureux amants
Mais l'un d'eux s'ennuyait
s'ennuyait âprement
et l'autre le savait
ah! les heureux amants
La fougère un beau soir
prit son automobile
pour, sans dire au revoir,
s'en aller à la ville
Le lichen desséchait
de douleur et d'amour
au fond de la clairière
il pleurait tout le jour
ayant vu le cosmos
la fougère soudain
toujours fraîche et dispose
en la forêt revint
Le lichen était mort
mais le fougère alors
en pleurant bien bien fort
ressucita le corps
Le lichen suscité
aima fougueusement
la fougère exaucée
par ce revirement
Ils eurent des enfants
de petits gymnospermes
ah! les heureux amants
tous gonflés de leur germe