Le feuilleton de Samsara, m'a donné envie de poster une petite fable que j'avais commise il y a un peu plus de deux ans, quelque chose me dit que l'esprit de La Fontaine pourrait encore m'habiter d'ici quelques semaines, mois...
Le lutin et la taupe
En d'autres temps fort peu anciens,
le grain manquait dans nos campagnes
Les hommes, les rats,et puis les chiens,
se réfugièrent dans les montagnes
Ils s'en allèrent dire au vieux chef
qui trônait là, dans son palais
qu'il faudrait bien, et derechef
redorer la valeur du blé
Mais, le vieux chef, n'y tenait plus
ayant vidé toutes les récoltes
il souhaitait vivre reclus
craignant du peuple, une révolte
A contrecoeur, il désigna,
afin d'affronter les suffrages
un lutin qui, vite s'imposa
en s'agittant dans les boccages
Le petit homme, dût toutefois
affronter une jouvencelle
en un combat, qu'il emporta
en imposant quelques ficelles
Il dît au peuple que d'aventure
il faudrait courir pour le grain
qu'il fallait bien une rupture
l'oubli du repos quotidien
La plèbe, peu soucieuse de l'ouvrage,
accepta bien des sacrifices
et dût produire jusqu'à plus d'âge
mais n'en vit point de bénéfice
Le blé continuait à manquer
et la colère devenait dense,
le lutin, soucieux d'appaiser
offrit alors, quelques romances...
Quand les conducteurs de carosses
refusaient d'gagner l'écurie
il fit part, de toutes les négoces
au départ de son égérie
Puis, se fut un curieux fakhir
venu planter dans ses jardins,
un palais de toile qui fit pâlir
les rapporteurs les plus mondains
Lors, au royaume des souris
accompagné, d'une jolie taupe,
le lutin, enfin se rendit
pour faire parler dans les échopes
La taupe, modèle de beauté,
chanta d'une voix sensuelle
une nouvelle mélopée
quelques petites ritournelles
Pourtant, malgré toutes ces icônes
affichées sur de beaux papiers
le grain manquait, montait la grogne
devant les bagues échangées
Mais, le lutin continua,
cherchant à briller sans pareil,
de grain, lui, il ne manquait pas
ni même de miel, ni même d'oseille
Le pauvre peuple comprit trop tard
que la valeur du blé n'aurait,
enrichit que quelques gaillards,
amis du lutin, fortunés
MORALITE :
Si le pouvoir et la beauté,
semblent souvent faire bon ménage,
sur des feuilles de papier glacé,
il faut parfois tourner la page.
Frangin
Le 16 Janvier 2008