Elle est belle, dans sa cinquantaine resplendissante
Une chevelure blonde, parcourue de filets d'argent
Encadre un doux visage délicat et émouvant
Où emerge un regard clair à l'intensité troublante
Nos deux solitudes, que vingt années séparaient
Se sont retrouvées assises côte à côte, sur un banc isolé
La magie de nos regards qui se sont croisés, à forgée la clef
Ouvrant la porte du secret de nos âmes
Des profondeurs de son coeur, les larmes trop longtemps contenues
Sont venues sourdre et couler dans ses jolis yeux bleus
Ses longs cheveux blonds, entourant sa silhouette fragile
Ont essayés de me cacher ses larmes, dans un mouvement de pudeur gracile
Elle pleure les années qui se sont envolées, sa beauté passée
Le dernier amour qui s’est évanoui sur le quai froid d’une gare
Dans un dernier regard d’indifférence, laissant son cœur meurtri
Seul l’amour qui unit sa chair et son sang à ses enfants, n’a jamais été trahi
Ne pleures pas, belle inconnue, la beauté ne t’as pas quittée
Les années ne l’ont pas effacée, mais transcendée
Tu es riche de tous les jolis souvenirs qui habitent ton cœur
Et tu as la beauté et la grâce d’une nymphe
Lorsque ton regard bleu à plongé dans mes yeux verts
Sans que je prononce un seul mot, tu as sentie toute la détresse de mon coeur
Nos deux âmes, jumelles intemporelles, se sont consolées
Nous avons compris, ce jour là, que si vingt années ne nous avaient séparés, nous aurions pu nous aimer