pause cafe
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Où acheter la display japonaise One Piece Card ...
Voir le deal

 

 L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...

Aller en bas 
5 participants
Aller à la page : Précédent  1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 22 ... 31  Suivant
AuteurMessage
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 13:52

L'adoption au Moyen âge

Très répandue dans l'antiquité romaine, l'adoption est devenue rare au Moyen Âge, au point que certains ont cru à sa disparition. Elle subsiste pourtant : les formules de l'époque franque et les coutumiers des XIII°-XIV°s. en font mention ; romanistes et canonistes commentent les textes qui s'y rapportent. Mais elle s'accorde mal aux idées dominantes, qui de plus en plus mettent l'accent sur la prééminence des liens du sang et du lignage, sur le rôle fondamental du mariage comme source de la filiation. Les juristes expriment bien cette conception restrictive. S'ils empruntent au droit romain l'idée que l'adoption doit imiter la nature, c'est-à-dire la conception en mariage légitime, et qu'elle permet de consoler ceux qui n'ont pu avoir d'enfants, ils soulignent qu'il ne peut s'agir que d'une imitation imparfaite, qui ne permet d'obtenir qu'un enfant imaginaire, fictif, et s'efforcent d'en limiter la portée, notamment en restreignant, parfois en les niant, les droit successoraux de l'adopté. Les pratiques varient d'une région à l'autre. Certaines répondent à des préoccupations successorales, comme l'affiliatio utilisée notamment en Provence, souvent au profit d'un gendre. D'autres sont motivées par des intentions charitables. Mais dans ce cas, il s'agit souvent de simples adoptions de fait, effectuées sans formalités juridiques : l'enfant recueilli n'est pas à proprement parler adopté et n'acquiert pas de droits successoraux, mais, sauf déclaration contraire, une communauté de biens se forme spontanément entre lui et son bienfaiteur, et il vient au partage lors de sa dissolution.



MAXIMUS

Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 13:56

Le rôle du père au Moyen âge.

Si, à l'époque romaine, la paternité est le résultat d'un acte volontaire, au Moyen Âge, est père celui qui a engendré des enfants légitimes dans le mariage, selon la formule du jurisconsulte Paul : Pater is est quem nuptiae demonstrant.
Le droit médiéval octroie au chef de famille une forte patria potesta mais qui est désormais tempérée par la pietas chrétienne, perdant ainsi le caractère absolu que lui conféraient les juristes de l'Antiquité : le père médiéval ne possède plus le droit de vie et de mort sur ses enfants ; sur dénonciation de son fils, il peut être condamné pour trop grande brutalité.

Dans les sources juridiques, aux côtés de ces droits paternels apparaissent un ensemble de devoirs : le père doit nourrir, éduquer et établir ses enfants. La sécheresse de ce type de documentation occulte la tendresse paternelle et a pu faire croire à un « père lointain ». La littérature et l'iconographie permettent de mettre au jour une image bien différente ; ainsi, dans les récits de miracles, le père est aussi souvent présent auprès de son enfant que la mère et se bat avec autant d'acharnement pour l'obtention de la guérison ou de la résurrection de sa fille ou de son fils, quel que soit leur âge. Les relations affectives entre père et enfant y sont particulièrement bien représentées. Nombreuses sont, également les miniatures qui mettent en scène un père attentif qui initie, éduque, joue avec ses enfants et prie pour eux en cas de malheur. Au bas Moyen Âge, la promotion du culte de saint Joseph est l'aboutissement et l'expression la plus visible de l'existence d'un père nourricier et tendre.



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 14:01

Les étapes de l'enfance au Moyen âge.




Certaines étapes de l'enfance, absentes des différentes théories des âges de la vie, apparaissent néanmoins aux yeux des parents et des médecins comme des moments charnières. C'est notamment le cas de la vie fœtale, sur laquelle insistent les hommes d'Église, les juristes, les médecins et surtout les parents.

Fœtus et nouveau-né

--------------------------------------------------------------------------------

Le regard des parents
Pour les parents, le fœtus n'est pas un "tout petit animal" sans conscience : on pense qu'il a peur dans le noir, qu'il pleure et éprouve des sentiments, qu'il s'ennuie ou, au contraire, qu'il joue dans le ventre de sa mère, qu'il peut tomber malade et qu'il a déjà besoin d'un ange gardien. On croit aussi qu'il peut décider par lui-même de ne pas naître et de remonter haut dans l'utérus maternel : c'est ainsi que Guibert de Nogent, au XIe siècle, explique sa naissance difficile. Le fœtus sait déjà prier Dieu ; il peut donc être béni in utero.

Le regard des médecins
Pour les médecins, le fœtus est un enfant à part entière. Il mérite ce nom dès lors qu'il prend forme humaine, comme l'affirme Constantin l'Africain au XIe siècle, et qu'il a reçu le don de l'âme, par infusion. Pour Barthélemy l'Anglais, encyclopédiste du XIIIe siècle, l'animation du corps se produit au 46e jour de grossesse, sans considération de sexe, alors que pour Aristote, suivi en cela par l'Église médiévale, elle s'effectue quarante jours après la conception pour les garçons et quatre-vingt-dix jours après pour les filles. Ensuite, le fœtus n'est pas indifférencié : les médecins médiévaux, s'inspirant des traités hippocratiques, ont appris à s'intéresser successivement au "fœtus de sept mois" ou au "fœtus de huit mois".


Le regard des juristes
Pour les juristes, le fœtus n'a droit au nom d'"enfant" qu'après la naissance. Avant, il est appelé "fruit" ou "ventre enceint" de la mère. Mais c'est une "personne" à laquelle on reconnaît certaines capacités ; les clercs d'Église ou de justice en veulent pour preuve un passage de l'Évangile de Luc où il est dit que Jean-Baptiste tressaille dans le ventre d'Élisabeth au moment où celle-ci croise Marie enceinte de Jésus. Le fœtus a une conscience éveillée, il a donc des droits. En particulier, et contrairement à aujourd'hui, il est considéré comme un héritier à part entière : un père peut doter sa fille à naître ou réserver une part d'héritage pour son fils en gestation, en vertu de l'adage juridique selon lequel "celui qui est encore à naître ne doit pas être lésé". Le fœtus reçoit son statut d'homme libre ou de serf in utero. Par conséquent, il peut être frappé de taxes sur sa personne : aux péages, où les juifs sont soumis à une taxe corporelle sur leurs déplacements, un fœtus peut être imposé à un peu plus de la moitié du coût d'un adulte mâle, comme on le voit au péage de Châlons, à la fin du XIVe siècle.

Le premier cri
Toujours pour les juristes, le nouveau-né n'acquiert pas son statut d'enfant au moment précis où il naît, mais quelques secondes plus tard, quand il pousse son premier cri. Ce cri est considéré comme un acte juridique : le bébé réserve ainsi son héritage paternel, s'il est orphelin de père, et, s'il meurt avant sa mère, celle-ci pourra en hériter ; à son tour, il transmet l'héritage à sa mère en mourant. Grâce au premier cri de l'enfant, le père pourra conserver la dot de son épouse morte en couches au lieu de la restituer aux parents de cette dernière, comme le veut la coutume. Faire crier l'enfant à la naissance est donc une absolue nécessité pour bien des familles.

La petite enfance

--------------------------------------------------------------------------------

L'âge de la parole
L'âge de 3 ans est considéré comme le début de la lente transformation de l'enfant en adulte ; c'est l'âge de la parole, de la maîtrise de la marche et de la course, de l'habileté manuelle. Les cas exemplaires ne manquent pas : c'est à 3 ans, est-il dit, que la Vierge Marie entra au Temple pour y recevoir sa première instruction, et c'est dès cet âge que l'Enfant Jésus manifesta l'"esprit de science". Un texte moralisateur et didactique (destiné à connaître un vif succès jusqu'au XIXe siècle) s'intitule : De l'enfant sage qui n'avoit que trois ans. De même, les héros de romans médiévaux sont savants dès 3 ans ; c'est le cas du petit Lancelot, doté d'un précepteur à cet âge. Les aristocrates, qui apprécient les enfants précoces, se conforment à ce modèle. 3 ans est justement l'âge auquel on fait fabriquer un livre d'heures pour un petit dauphin de la fin du XVe siècle, Charles Orland. Les conceptions religieuses et romanesques concordent et influencent directement la vie des enfants.

L'âge du jeu

L'âge de 5 ans, qui revient constamment sous la plume des gens de lettres et des hommes d'Église, est considéré comme un âge de pré-raison. Tel demande à ses parents à recevoir l'habit des franciscains, telle autre a des visions mystiques ou se soucie déjà de faire la charité aux pauvres. Un enfant de 5 ans peut être touché par la grâce divine ou, tel Saint Louis, accomplir un miracle. Les parents estiment que c'est le moment de commencer l'éducation de leurs enfants, même s'ils ne vont pas encore à l'école et n'ont pas atteint l'âge de raison.


L'âge de 5 ans est surtout considéré comme l'âge du jeu. Pour Barthélemy l'Anglais, au XIIIe siècle, les enfants de moins de 7 ans ne pensent qu'à "jeux et ébattements" ; c'est pourquoi, même s'ils sont laissés libres de s'ébattre dans la rue, où ils ne manquent pas de commettre des bêtises, voire des vols, les parents devraient encore les surveiller. Le pédagogue Philippe de Novare mentionne un adage, semble-t-il répandu en son temps : "Toujours dit-on que l'on doit protéger son enfant contre le feu et l'eau jusqu'à ce qu'il ait passé sept ans."

L'âge de raison


--------------------------------------------------------------------------------

Partout en Occident, 7 ans marque une césure : c'est l'"âge de raison". Les enfants sont alors considérés comme des paroissiens à part (presque) entière : tous, riches ou pauvres, nobles ou paysans, ont l'obligation d'assister à la messe du dimanche et, depuis le milieu du XIIIe siècle, d'apprendre les prières majeures (le Notre-Père et le "Je vous salue Marie", en latin). L'enfant de cet âge est jugé capable d'assumer des responsabilités matérielles, il commence à comprendre la différence entre le bien et le mal, et il est susceptible d'être puni. Un texte didactique, intitulé La Discipline des jeunes gens aprez l'age de VII ans, est souvent recopié dans les manuscrits médiévaux.

La scolarisation
Dès l'approche de l'âge de raison, l'enfant doit être scolarisé (à 6 ans selon Avicenne) et socialisé. 6 ans est aussi l'âge de l'apprentissage du jeu d'échecs, selon Gui de Nanteuil. À partir de 7 ans, tout enfant est par conséquent jugé bon pour l'école, pour l'enseignement en latin du chant d'Église et pour l'initiation aux bonnes manières. Dans l'idéal, les pédagogues souhaitent que la transition soit douce et que les parents se montrent tolérants, car l'enfant ne devient évidemment pas raisonnable le jour même de son anniversaire. Barthélemy l'Anglais dit qu'il est inutile de frapper un enfant en dessous de l'âge de 7 ans car il ne peut comprendre pourquoi il est puni et en tirer profit. Aldebrandin de Sienne conseille aux parents d'engager un pédagogue qui ne fonde pas sa méthode éducative sur les coups…

Les premiers travaux
Il n'est pas conseillé de mettre les enfants de cet âge au travail, sauf exception. C'est le cas dans le domaine de la chasse. Gaston Phébus, prince du Béarn et auteur d'un traité cynégétique, estime que, pour obtenir des veneurs compétents, il faut les former progressivement à cette tâche dès l'âge de 7 ans. Mais il laisse entendre que 12 ans serait plus convenable pour la formation professionnelle et s'étonne de la précocité de l'"enfant d'aujourd'hui [qui] en sait plus de ce qui lui plaît" qu'un enfant de 12 ans autrefois.


En sélectionnant de si jeunes enfants, Gaston Phébus innove : au siècle précédent, Frédéric II de Hohenstaufen, dans l'Art de la chasse à l'aide d'oiseaux qu'il fit composer pour son fils Manfred, n'était guère partisan de donner aux jeunes la possibilité de s'exercer au dressage des faucons : "Qu'il ne soit pas d'un âge trop tendre pour ne rien entreprendre contre les règles de l'art par puérilité. Car les jeunes ont coutume d'être insatiables et de se délecter à la vue de vols nombreux […]. Pourtant, il ne faut pas complètement les écarter s'ils sont particulièrement avisés." À la même date, le pédagogue royal Gilles de Rome affirmait fortement que, de "l'âge de 7 ans jusqu'à 13 ans, les enfants ne doivent pas entreprendre de grands travaux, ni faire les œuvres de chevalerie, pour que leur croissance ne soit pas empêchée".
Mais il en allait sûrement autrement dans les milieux sociaux les moins protégés. Ainsi, les rares autobiographies médiévales d'enfants de milieux modestes montrent que ces derniers sont mis au travail bien plus jeunes. C'est par exemple le cas de Jean de Brie, devenu berger du roi de France, et auteur d'un traité d'élevage où il explique qu'il a commencé à garder les troupeaux "alors qu'il n'avait que 8 ans, à l'âge où les enfants ont des poux dans la tête" ; il semble sous-entendre qu'il en a été chargé à un âge particulièrement tendre, plus, peut-être, que la plupart de ses contemporains. Mais il ne s'agissait que d'oies et d'oisons. Un an et demi plus tard, on lui confie la garde d'un troupeau de pourceaux, rôle bien plus dangereux : "Le soir, au retour des champs et pâtures, ils s'en revenaient si vite et si vigoureusement que ledit Jean, qui était alors bien jeune, ne pouvait les retenir ni les rattraper."

L'âge des responsabilités

--------------------------------------------------------------------------------

L'autonomie
10-11 ans est une phase charnière, juste avant l'âge adulte. Jusque-là, les parents avaient l'obligation de les surveiller de près : "Vous savez que, depuis leur naissance jusqu'à ce qu'ils aient 10 ans passés, les enfants sont en trop grand péril de mort et de maladie", rappelle le juriste Philippe de Beaumanoir au XIIIe siècle. Désormais, ils sont censés pouvoir se prendre en charge. Ainsi, le petit Jean de Brie se voit confier de nouvelles responsabilités : il mène l'attelage de chevaux à la charrue, puis garde un troupeau de dix vaches à lait avant de s'occuper de vingt-quatre agneaux "doux et innocents". Vers 11 ans, "vu que ledit Jean croissait en âge et en science pour la garde des animaux", on lui laisse la garde d'un troupeau de vingt-six moutons. Il assurera ce rôle jusqu'à 14 ans, âge auquel on lui confiera cette fois deux cents brebis…
Pour les juristes scandinaves du Moyen Âge, l'enfance s'arrête à 10 ans accomplis : "On appelle enfant un enfant jusqu'à 10 ans." C'est l'âge à partir duquel apparaît la responsabilité morale. Selon Jean Gerson, chancelier de l'université de Paris en 1395, "les enfants en qui Dieu a mis loquance et raison […] au moins depuis qu'ils ont passé 10 ans, ils ont franc arbitre de bien faire ou mal". Néanmoins, il ne faut pas les soumettre aux tentations : Jean Gerson explique aux parents qu'il faut dès cet âge séparer les filles des garçons et veiller à ce qu'ils ne dorment plus dans le même lit…

La majorité

12 ans constitue un moment clé dans la vie des jeunes. En Europe occidentale, c'est l'âge de la majorité pour les filles et celui d'une pré-majorité pour les garçons. Dans le monde scandinave, la période comprise entre 12 et 15 ans est une phase de semi-responsabilité juridique. Partout, la parole des préadolescents est prise au sérieux. Ainsi, 12 ans est l'âge minimum pour prêter serment et le témoignage d'un jeune de cet âge est jugé recevable dans une affaire criminelle. Les juges estiment en effet que sa mémoire est digne de confiance depuis deux ans déjà : les enfants ne peuvent témoigner dans un procès s'ils ont moins de 12 ans, mais on enregistre tout de même leur témoignage, qui devient recevable deux ans plus tard, à leur majorité, "car on se souvient bien de ce que l'on voit dans l'enfance à l'âge de 10 ou 12 ans", dit-on.
De même, les jeunes de 12 ans peuvent prendre des décisions qui engagent leur vie : à partir du XIIe siècle, c'est l'âge à partir duquel un oblat, remis au monastère dans son enfance, a le droit de décider de renoncer à la vie conventuelle. En milieu laïque, un jeune garçon de 12 ans peut décider de conclure une transaction commerciale ; cependant, du fait de sa jeunesse, il a encore le droit à l'erreur : pour réserver ses droits, on lui concède la faveur de pouvoir y renoncer une fois parvenu à l'âge adulte, c'est-à-dire à 14 ans.
En échange, les jeunes ont des devoirs : il leur faut désormais abandonner leurs activités ludiques et commencer à travailler. Une lettre de la famille Paston, datée de 1465, montre que les Anglais du XVe siècle estiment que 12 ans est l'âge auquel on doit commencer d'aider son père dans ses travaux : "Tout pauvre homme qui a élevé ses enfants jusqu'à l'âge de 12 ans trouve normal qu'à cet âge-là ceux-ci l'aident et lui soient de quelque utilité." Dans la vie paroissiale, c'est à cet âge qu'il devient inadmissible, sous peine de punition, d'ignorer le catéchisme.

L'âge de la puberté


--------------------------------------------------------------------------------



Dès l'âge de 12 ans se pose la question délicate de la sexualité. Contrairement à l'enfance, à laquelle les lettrés attribuent la vertu de pureté, l'adolescence est très mal vue car considérée comme l'âge de l'impureté. Les médecins, tel Albert le Grand au XIIIe siècle, décrivent à loisir les modifications de l'organisme comme la mue chez les garçons, mais aussi le développement des organes sexuels et l'apparition du désir. Garçons et filles sont perpétuellement soupçonnés d'être sur le point de succomber à la tentation du péché de chair ; on redoute que les filles ne tombent dans la prostitution et que les garçons, frustrés par la perspective d'un mariage tardif, ne se laissent aller à pratiquer le viol des honnêtes femmes, l'inceste avec leur mère ou la sodomie avec leur pédagogue. Les inquiétudes des parents et des éducateurs ne sont, dans quelques cas, pas totalement infondées. À Avignon, par exemple, à la fin du Moyen Âge, les prostituées appelées "fillettes" de joie (ou ailleurs "fillettes publiques", "mignottes fillettes" et "fillettes amoureuses") entraient effectivement dans la carrière avant l'âge de 15 ans.
Comme les jeunes filles, et contrairement aux femmes mariées, les prostituées laissent flotter librement leurs cheveux, indiquant par là leur disponibilité. Elles sont le plus souvent placées sous la surveillance des municipalités, exerçant dans des "bordelages" ou "clapiers". L'organisation municipale de la prostitution a pour mission d'éviter que les prostituées ambulantes ne constituent autant d'exemples déplorables pour les adolescentes. Ces "fillettes publiques" méritent bien leur nom : elles se mettent en effet, selon les textes médiévaux eux-mêmes, "au service de la chose publique [pro servicio reipublicae]" : d'abord en détournant les jeunes des cibles à protéger du viol (les filles et femmes de bourgeois) et, accessoirement, en contribuant aux charges citoyennes (elles ont l'obligation de participer, par exemple, à la lutte contre les incendies).
La majorité des adolescents mènent une existence plus tranquille. Pour la plupart, les jeunes se contentent, comme aujourd'hui, de succomber à la fameuse "crise de l'adolescence" ; les filles se révoltent contre leur mère, qui cherche à leur interdire toute sexualité, les garçons se rebellent contre l'autorité du père, à qui ils restent soumis, matériellement, jusqu'à ce que ce dernier meure en leur laissant sa terre. La pratique de la mise en apprentissage dans des familles d'accueil évite nombre de ruptures familiales : les adolescents, sortis de leur famille, discutent alors plus volontiers avec leur maître, qui parvient mieux à canaliser leur agressivité, même si ce dernier s'est engagé par contrat à s'occuper d'eux "comme s'il était leur père".

L'âge adulte


--------------------------------------------------------------------------------

La phase que nous appelons aujourd'hui "adolescence" correspond à ce qui était, au Moyen Âge, l'entrée pleine et entière dans la vie adulte. Sur le plan civique, en France, en Flandre comme en Italie, des garçons de 14 à 15 ans sont couramment engagés dans les milices urbaines, où ils prennent les armes. 14 ans est l'âge minimum de l'entrée à l'université, alors réservée aux hommes. Dans le monde du travail, d'autres jeunes commencent l'apprentissage dès cet âge. Dans les trois derniers siècles du Moyen Âge, l'âge des apprentis fluctue en effet entre 14 et 25 ans. Enfin, 14 ans est considéré par un pédagogue d'Église tel que Jean Gerson comme "l'âge de pucelage", autrement dit l'âge auquel le garçon peut perdre sa virginité…
14 ans est l'âge auquel les filles peuvent avantageusement être mariées. Philippe de Novare l'affirme : "L'on ne devrait jamais marier un enfant mâle avant qu'il n'ait 20 ans accomplis, mais doit-on volontiers marier les filles dès qu'elles ont dépassé 14 ans…" Trop attendre serait dangereux, pense-t-on. Cependant, la réalité dément ces âges idéaux, surtout valables dans la haute aristocratie : pendant les trois derniers siècles médiévaux, l'âge au mariage oscille plutôt entre 27 et 30 ans pour les garçons, 17 et 19 ans pour les filles.


15 ans est l'âge auquel est fixée la fin de l'enfance. Comme l'écrit le juriste Philippe de Beaumanoir dans Les Coutumes de Beauvaisis : "Tant qu'ils n'ont pas atteint l'âge de 15 ans, ce sont des enfants." À partir de cet âge, le jeune a le droit de plaider en justice, de conclure une vente, d'être possesseur d'un fief, de devenir chanoine, voire cardinal, de rédiger un testament, de procéder à son élection de sépulture… Il n'est cependant pas pleinement adulte pour autant : les apprentis entre 14 et 25 ans sont par exemple considérés comme "mineurs pubères" le temps de leur subordination à un maître. Dans sa correspondance, un homme de l'aube des Temps modernes, Christophe Colomb, explique à plusieurs reprises que "20 ans, c'est âge d'homme".



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
samsara

samsara


Nombre de messages : 2101
Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 19/01/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 15:22











Hildegarde Von Bingen, la « conscience inspirée du XIIe siècle »


Maximus !!!!!


Enfin !!!!!!

J’ai trouvé une femme du moyen âge digne d’être connu et surtout reconnu de nos jours !

Une belle « pointure « parmi ce joli monde plutôt viril et poilu de chevaliers, templiers, croisés, soldats, religieux, et autres nobles moines copistes du moyen âge … !

Voici je vous invite à la découvrir :




L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 410px-10




Hildegarde de Bingen, née le 16 septembre 1098 à Bermersheim vor der Höhe près de ALzey ( Hesse rhénae) et morte le 17 septembre 1179 à Rupertsberg (près de Bingen), religieuse bénédictine et une mystique allemande du XIIè siècle.
Elle est peu connue en France mais en Allemagne elle est considérée comme une véritable icône.

Hildegarde de Bingen cette femme certes a eu une vie intéressante et riche comme religieuse mystique, mais pas seulement.
C'est aussi une femme musicologue, médecin, visionnaire, humaniste, en quelque sorte une féministe avant l’heure qui vécu au moyen âge.
Il faut retenir d’elle notamment ses écrits sur la connaissance du corps, les causes et effets des plantes, les remèdes des maladies, la santé, la diététique, la science médicale, des livres de cuisine, etc...


L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 L004610



Ces livres ont été réédités récemment et on peut les trouver facilement dans toutes les bonnes librairies d’aujourd’hui ( sinon les librairies La procure ).


L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 417gd410



Samsara



On commence à peine, ces dernières années, à reconnaître l’immense talent d’Hildegarde Von Bingen (1098-1179) et à la compter parmi les penseurs les plus célèbres et les plus originaux de l’Europe médiévale. Née dans une famille aristocrate rhénane, elle entre au couvent à l’âge de huit ans, parce que son père a promis de donner son dixième enfant à l’Église, et elle y reste pendant les quatre-vingts autres années de sa vie. Abbesse, femme de science, femme médecin, célèbre, érudite, elle est également musicienne et compositrice prolifique, personnalité politique, religieuse et visionnaire. Ses écrits figurent parmi les premiers ouvrages mystiques du Moyen Âge.

Hildegarde, la femme médecin



L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Pegdm_10




En tant que médecin la plus importante de son époque, Hildegarde Von Bingen écrit des livres qui préfigurent les idées à venir sur la circulation du sang et les caractéristiques du système nerveux. Les médicaments qu’elle utilise pour les diverses maladies révèlent chez elle une vaste connaissance de la pharmacologie et des herbes. Elle entretient une correspondance volumineuse avec les plus grands penseurs et participe à tous les débats politiques et religieux de son époque. Elle inspire Dante par sa conception holistique de l’univers, basée sur l’unité du corps et de l’esprit.



L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 51r83410







Régine Pernoud, dans sa biographie d’Hildegarde, qu’elle appelle la « conscience inspirée du XIIe siècle » , constate que plus de trois siècles avant la naissance de Léonard de Vinci « cette vision de l’homme, bras étendus sur le globe de la terre, était présente dans l’œuvre de la petite religieuse des bords du Rhin. [...] Reste que cette image qui met l’homme au centre de l’univers était familière dès le XIIe siècle, et résume ce qu’Hildegarde nous révèle touchant le cosmos » .

Mais autant on a glorifié et encensé Vinci jusqu’à nos jours, autant on a oublié et enterré l’œuvre d’Hildegarde, en dépit de sa grande valeur. Une œuvre immense, consignant dans des livres denses ses visions, l’expression musicale et poétique de ses soixante-dix chants et hymnes, la richesse de sa correspondance, l’élaboration d’une langue et d’un alphabet nouveaux.
L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Litter11

Deux ouvrages médicaux, les seuls au XIIe siècle, tout cela constituant une véritable encyclopédie des connaissances du temps en matière de sciences naturelles et de médecine.

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 51yw1110









Hildegarde, la musicienne



Régine Pernoud revient à plusieurs reprises sur le sens musical étonnant d’Hildegarde : « Dans la ligne du plain-chant ; musique méditative qui garde un tranquille contrôle au sein même de l’extase et amène celui qui la chante à un développement de vie intérieure beaucoup plus qu’à des effets musicaux nouveaux, surprenants ou occasionnels » . Esprit universel, cette incommensurable précurseure n’a pourtant pas été jugée digne d’être retenue par l’histoire. Il est à peu près certain que sans les études et recherches féministes récentes, les historiens l’auraient vouée à l’oubli à l’instar de tant d’autres femmes extraordinaires de toutes les époques.

Dans sa recherche sur Von Bingen, Judy Chicago rappelle qu’au XIIe siècle la visibilité des femmes n’est pas seulement à son apogée à la cour, mais également dans les cloîtres dont les abbesses pouvaient posséder et administrer de vastes domaines terriens, avoir leurs propres soldats, frapper de la monnaie et exercer un grand pouvoir politique .

À l’abbaye de Fontevraud, les hommes sont soumis à une autorité féminine, fait unique dans toute l’histoire du monachisme. Mais, petit à petit, le pouvoir des abbesses passe sous l’autorité du père supérieur et les religieuses se réfugient dans la voie plus individuelle du mysticisme ou se tournent vers des mouvements considérés hérétiques, tels les Cathares ou les Béguines, qui veulent réformer l’Église. Elles se battent aussi aux côtés des paysans contre l’oppression féodale, montrant qu’elles n’ont jamais accepté passivement la perte de statut de leur communauté.








L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 466px-10

Illustration du Scivias d'Hildegarde
Manuscrit de 1165 se trouvant à l'abbaye Saint Hildegard d'Eibingen.







Hildegarde, l’éducatrice et l’amie

Hildegarde Von Bingen a consacré sa vie à l’éducation et au développement intellectuel des religieuses, partageant avec elles sa soif de connaissances et d’harmonie. Il existe de nombreux témoignages de l’amitié se développant entre les femmes qui, de gré ou de force, se retrouvent au cloître. Dans les miniatures représentant Hildegarde, on peut voir derrière elle une jeune religieuse, Richardis, dont le rôle est d’assister l’abbesse dans les divers travaux du couvent et la rédaction de ses livres. Au fil des années, elles deviennent inséparables.

En 1151, l’archevêque de Brême, frère de Richardis, semble prendre ombrage de cette amitié, car il décide de confier à sa sœur le monastère de Saxe afin de l’éloigner d’Hildegarde. Celle-ci cherche par tous les moyens à empêcher Richardis et Adélaïde, la sœur de cette dernière, de quitter son monastère : « N’allez pas distraire mon âme et faire couler de mes yeux des larmes amères et remplir mon cœur de blessures cruelles, à propos de mes très chères filles, Richardis et Adélaïde » . Mais l’archevêque de Brême reste inflexible. Hildegarde va même jusqu’à écrire au pape, qui refuse de contrecarrer la décision de l’archevêché local.

Elle écrit une lettre déchirante à Richardis, lui déclarant qu’elle aime sa noblesse de comportement, sa sagesse et la pureté de son âme et de tout son être, montrant l’étendue de la douleur qu’elle éprouve après la séparation. Mais la tragédie n’est pas terminée. Richardis meurt l’année suivante. L’archevêque, responsable d’avoir séparé les deux amies, écrit à Hildegarde :

« Je t’informe que notre sœur, la mienne mais plus encore la tienne, mienne par la chair ; tienne par l’âme, est entrée dans la voie de toute chair [...] que tu lui gardes ton amour autant qu’elle t’a aimée, et s’il te semble qu’elle ait commis faute en quelque chose, de ne pas la lui imputer, mais à moi, tenant compte de ses larmes qu’elle a versées après avoir quitté ton cloître, comme beaucoup de témoins peuvent l’attester. Et si la mort ne l’en avait empêchée, dès qu’elle en aurait obtenu la permission, elle serait venue à toi ».

Cet aveu de culpabilité à peine voilé ne peut ramener Richardis à la vie et à son inconsolable amie qui, dès lors, n’a plus d’existence personnelle, ses visions l’absorbant tout entière.

Dans sa réponse à l’archevêque, Hildegarde écrit à propos de son amie disparue : « ...la Lumière vivante, en une très forte vision, m’a appris à l’aimer comme moi-même. Écoute : Dieu la tint dans un zèle tel que l’attrait du siècle n’a pu la retenir, mais il l’a assaillie bien qu’elle-même apparût dans la symphonie de ce siècle comme une fleur en sa beauté et sa splendeur ». Sa douleur est si forte qu’elle est incapable de cacher sa rancœur envers Dieu et son représentant, allant même jusqu’à utiliser le mot "assaut" pour qualifier la séparation injuste d’avec son amie. Heureusement, la mort a emporté Hildegarde avant que l’Église, institution qu’elle avait grandie de tout son génie, ne commence sa chasse aux sorcières et le massacre des femmes.



Elaine AUDRET

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 800px-20


l'abbaye Saint Hildegard d'Eibingen.

Revenir en haut Aller en bas
samsara

samsara


Nombre de messages : 2101
Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 19/01/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 19:41










Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 19:50



Bonsoir SAMSARA,

Merci pour cette belle présentation d'une grande dame dont j'ignorais l'éxistence,

bel hommage.

HILDEGARDE DE BINGEN mérite et gagne à être connue


MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
samsara

samsara


Nombre de messages : 2101
Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 19/01/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptySam 22 Jan 2011 - 20:13

Oui je la trouve tel un Léonardo di Vinci qui lui aussi avait plusieurs cordes à son arc !

Et je ne sais si elle a testé sur elle ses bons remèdes médicinaux en tout cas elle est morte à 81 ans ce qui pour l'époque était plutôt un exploit !

Sacrée bonne femme passionnante ...

Samsara
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 13:18

Le baiser au Moyen Age

La bouche est un élément très important du corps dans la perception médiévale. C'est par elle que passe l'âme lors de la naissance et de la mort. C'est elle qui profère les mensonges, avec la gorge : "Tu as menti par ta sanglante gorge" est une insulte, un défi qui entraîne la vengeance dans toutes les couches sociales. Le baiser sur la bouche, surtout dans les milieux nobles, est inversement un signe indiscutable d'amitié entre deux hommes. Deux amis s'embrassent, boivent à la même coupe, partagent la même couche, - et le même tombeau, dans la mort, puisqu'au Jugement dernier ils pourront se lever ensemble. "Quand il entre dans les gestes constitutifs de l'hommage qui unit le seigneur à son vassal, ce baiser contribue à rétablir l'égalité entre les deux hommes et, surtout, à approfondir leur réciproque fidélité" note Claude Gauvard, dans un article de l'Histoire (n°172, décembre 1993). L'auteur insiste sur la paix que le baiser est censé fonder, tout comme le partage du pain et du vin à la même table entre deux anciens ennemis. Le baiser sur la bouche entre fidèles, pendant la messe, remplace la communion pendant une grande partie du Moyen Age. Il accompagne le pardon dans les cérémonies. "Par exemple, jusqu'à la fin du Moyen Age, un juge indélicat peut être condamné par les tribunaux laïcs à dépendre celui qu'il a injustement condamné à mort et à embrasser sur la bouche le cadavre, ou un mannequin le représentant, avant de procéder à une messe de funérailles et à son enterrement en terre chrétienne. Cette cérémonie fait partie de l'amende honorable ; elle doit être gravée sous la forme d'un tableau commémoratif, placé en un lieu public", note ainsi Claude Gauvard. A la fin du Moyen Age, changement des mentalités : le baiser sur la bouche devient de plus en plus l'apanage des couples hétérosexuels.




MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 13:24

L'astronomie médiévale

Au Moyen Âge, le savoir astronomique de l’Antiquité restait vivace parmi les érudits hellénophones de l’Empire byzantin. Au contraire, jusqu'au XIIe siècle, l'Occident latin n'avait conservé que fort peu de textes scientifiques. S’il est vrai qu'on respectait toujours le canon traditionnel des arts libéraux, où l’astronomie forme une composante à part entière du quadrivium, en pratique les écoles des monastères du Haut Moyen Âgetrivium, qui ignore les sciences mathématiques. n'enseignaient généralement que le

Avec les réformes politiques de Charlemagne, l’astronomie retrouva son rang de discipline d'enseignement : l’empereur ordonna à toutes les églises cathédrales de créer des écoles où l’astronomie viendrait s'ajouter aux disciplines traditionnelles (géométrie, arithmétique et musique) pour reformer le quadrivium, avec l'idée également de former les clercs au calcul du comput, traditionnellement abandonné aux rabbins. Saint Bède le Vénérable au VIIIe siècle développa en Occident les arts libéraux (trivium et quadrivium). Il établit les règles du comput pour le calcul des fêtes mobiles, et pour le calcul du temps, qui nécessitaient des éléments d'astronomie. Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II) les introduira en Occident avec d’autres éléments (notamment la philosophie d'Aristote), un peu avant l'an mille. Ces réformes n'eurent toutefois pas le succès durable escompté, de sorte que les connaissances astronomiques demeurèrent en pratique rudimentaires.

C’est en tout cas à l'époque carolingienne que reparut une copie des Phænomena, poèmes didactiques d’Aratos de Soles, sous la forme du manuscrit somptueusement enluminé des Aratea de Leyde, vraisemblablement une donation de Louis le Pieux. Ces poèmes ont dû être rapportés de Lotharingie par un certain Astronomus qu'on ne connaît qu'au travers du titre de ses œuvres. Les textes d'astronomie les plus répandus jusqu'à la fin du Moyen Âge sont, outre les Phænomena d’Aratos, les descriptions de constellations d’Hygin dans son Poeticon Astronomicon. Toutes les connaissances de mythologie classique liées aux constellations provenaient essentiellement de ces deux ouvrages. Les enluminures sont d'une grande valeur artistique. En revanche, les positions données aux astres par les enlumineurs n'ont pratiquement rien à voir avec la réalité de la sphère céleste ; elles ont été modifiées pour mieux coïncider avec les représentations allégoriques des constellations.

Les autres traités d'astronomie des auteurs de l'Antiquité ne furent recopiés que par la suite, puis, avec les débuts de la scolastique au XIe siècle, de plus en plus commentés. Quant à les compléter, les rectifier ou éprouver leur contenu par de véritables observations des cieux, cela dépassait la conception que l'homme médiéval se faisait de la Connaissance.


L’astronomie arabe

Un astrolabe arabe de 1208.Si au Bas-Empire on continuait d'enseigner l'astronomie, c'est d'une astronomie aux résultats figés qu'il s'agissait.

Le renouveau de la discipline ne devait se produire qu'avec la conquête islamique. Pour naviguer sur mer mais aussi s’orienter dans le désert, les civilisations arabes avaient besoin de données précises. Dérivée de l'astronomie indienne, l'astronomie arabe sut tirer parti d'un système de numération perfectionné. Chez les conquérants, les plus grands savants étaient souvent Astronomes de cour, mathématiciens ou médecins. Les avancées arabes concernent surtout l’astrométrie : on effectua des observations précises du ciel (dans un but essentiellement astrologique, même si l’islam voyait d'un mauvais œil les tentatives de prédire l'avenir, et interdisait la pratique de l’astrologie) et l'on dressa un nouveau catalogue d'étoiles, dont les noms ont finalement supplanté leurs prédécesseurs et sont toujours en usage : « Aldébaran », « Rigel », « Deneb », « Bételgeuse », etc. On perfectionna également les instruments d'observation comme l’astrolabe. À partir du IXe siècle, l'astronomie devient florissante, en contraste avec le déclin occidental. L’astronome persan al-Farghani (805–880) écrit sur le mouvement des corps célestes. Il effectue une série d'observations qui lui permettent de calculer l'obliquité de l'écliptique. Al-Kindi (801–873), philosophe et scientifique encyclopédique, écrit 16 ouvrages d'astronomie. Parmi les autres astronomes significatifs, citons :

•Al-Battani (855–923), astronome et mathématicien ;
•Al-Hasib Al Misri (850–930), mathématicien égyptien ;
•Rhazès (864–930), médecin iranien ;
•Al-Farabi (872–950), grand philosophe et scientifique ;
•En Perse, Omar Khayyam (1048–1131), qui compile une série de tables et réforme le calendrier ;
•Al-Biruni, (973–1048), mathématicien, astronome, encyclopédiste, etc. ;
•al-Kashi (1380–1429), en Iran et Ouzbékhistan actuels ;
•et encore citer al-Maghribi, Al-Sufi.
Dès la fin du Xe siècle, un grand observatoire est construit près de Téhéran par l'astronome Al-Khujandi.



Théorie des éclipses : un manuscrit d’Al-BiruniDépourvus de télescope, les astronomes arabes n'étaient guère en position d'enrichir les connaissances des Anciens de découvertes significatives. Malgré la traduction en arabe de l'Âryabhata, qui présente un système mathématique dans lequel on considère le mouvement des planètes par rapport au Soleil, on ignora généralement le géocentrisme, les discussions, corrections ou améliorations du système de Ptolémée se limitant à des points de détail, comme les épicycles ou les sphères. Par suite du temps considérable qui s'était écoulé depuis la publication de ces théories, auxquelles des erreurs s'étaient accumulées, le divorce entre les modèles cosmiques des Grecs et les observations n'étaient que trop évidentes pour les érudits arabes. Au XVIe siècle, alors que l'Europe voyait éclore la révolution copernicienne, les érudits arabes se détournaient de plus en plus des doctrines de l'Antiquité. On ignore dans quelle mesure ces deux voies étaient indépendantes l'une de l'autre, ou si Copernic est parvenu par des chemins détournés aux mêmes constats que les Arabes.

Plusieurs progrès des astronomes arabes demeurèrent sans lendemain, comme par exemple l’observatoire astronomique de Samarcande construit sur ordre d’Ulugh Beg au début du XVe siècle. Institution la plus moderne de son temps, elle était déjà détruite une génération seulement après le règne d’Ulugh Beg et fut dès lors abandonnée à la ruine. D'autres observatoires connurent un destin analogue ; seul l’observatoire de Maragha1264 par Nasir ad-Din at-Tusi survécut près de 14 ans à son fondateur, avant de fermer ses portes entre 1304 et 1316. Bien que les astronomes arabes eussent reconnu les errements des théories de l'Antiquité et cherchassent à les améliorer, leur apport esssentiel consiste, rétrospectivement, dans la conservation, la traduction et parfois la généralisation des connaissances des Anciens, ce que la culture européenne du Haut Moyen Âge n'a pas été capable de faire. Avec la fin de l’Âge d'or de la civilisation arabo-musulmane au XVe siècle l’astronomie arabe n'était plus en mesure de communiquer aucun élan à l'astronomie occidentale. Ses résultats, rendus désuets par la Renaissance européenne, sombrèrent dans l’oubli. édifié en

Le développement de l’astronomie arabe est aussi exemplaire pour l’astronomie d’autres civilisations ayant atteint un niveau de développement semblable, mais qui n'ont pu (faute de lunette astronomique) se développer : c'est particulièrement le cas des astronomies indienne ou védique, chinoise et précolombienne. Toutes ces cultures disposaient du savoir accumulé par plusieurs siècles d'observation, leur permettant de prédire les phénomènes périodiques du système solaire.



Astronomes de l’ère gothique sous l'égide de la muse Astronomie.
Échanges culturels entre l’Europe et le monde musulman Grâce aux échanges culturels avec le monde musulman, surtout après la création des royaumes latins d’Orient au XIIe siècle et la Reconquista en péninsule Ibérique, les œuvres d’Aristote et de Ptolémée finirent par être connues de l’Occident via leurs traductions arabes. Les différents systèmes du monde, tels qu'on les découvrit alors dans les écrits d’Aristote et de Ptolémée, ou même dans les écrits d’Al-Farghani, firent l’objet d'innombrables gloses et de débats sur le nombre exact de sphères célestes ou sur la rotation relative de la Terre et de la sphère des fixes. La préférence marquée, dès le début du Moyen Âge, pour les spéculations métaphysico-théologiques sur le cosmos ordonné au détriment de l’observation du ciel, incitait naturellement les astronomes d’Europe à suivre d'abord cette direction. On ne remettait cependant toujours pas en cause les principes de cette cosmologie des sphères.

Le regain d'intérêt pour l’astronomie constitue donc un aspect significatif de la Renaissance du XIIe siècle. La naissance des universités : l’université de Bologne (1158), d’Oxford (1167), de Padoue (1222), la Sorbonne (1253), et l’université de Cambridge (1284) remet l'astronomie à l'honneur, particulièrement dans les facultés de médecine (les horoscopes et la théorie des climats reçoivent en effet une certaine autorité en vertu de la théorie des humeurs et des correspondances). Centrés au départ sur un commentaire du « De Cælo » d’Aristote, les cours d'astronomie s’étoffent pour s’ouvrir sur les éléments de géométrie de la sphère, et la théorie des épicycles de Ptolémée. Dans certaines universités, des cours de spécialité viennent en complément du cours d’astronomie du quadrivium : les théoriques, les habitations, les Climats et l’Astrologie. Ces deux derniers étaient essentiellement utiles aux médecins.

•Le terme de theoricæ désigne un cours sur les modèles géométriques des mouvements des planètes. Le nom dérive d’un ouvrage attribué à Cléomède.
•Le terme latin d’Habitationes est consacré aux phénomènes célestes perceptibles pour les habitants de différents lieux de la Terre, et particulièrement les différences de durée du jour et de la nuit.
Un professeur de la Sorbonne, Sacrobosco, compose avec le « De sphaera mundi » (vers 1230) le traité d'astronomie le plus diffusé du Moyen Âge. Il expose dans d'autres traités les principes de la numération de position arabe et le calcul du comput. La promotion de la numération de position, héritée des commerçants levantins et des savants arabes, facilite l'introduction des tables numériques, particulièrement des tables de trigonométrie.

Le roi Alphonse X de Castille ordonne aux plus grands astronomes de son royaume la construction de nouvelles tables astronomiques à partir du système de Ptolémée (« tables alphonsines ») : ce travail gigantesque sera achevé en 1252. Elles contiennent nombre d'informations sur le mouvement des astres mais sont encore influencées en grande partie par des idées religieuses. Roger Bacon (1214–1292 ou 1294), s'inspirant d'Aristote, construisit les premiers instruments pour observer directement le Soleil dont une chambre noire et donna dès 1267 la description correcte du polissage d'une lentille[18].

Puis au XVe siècle, le jeune astronome Regiomontanus publie ses propres traités, comme son Calendarium, qui est pour l'époque une espèce de best-seller. En 1471, il fonde l’observatoire de Nuremberg. En 1472, il réalisa la première mesure du diamètre angulaire d'une comète (à peu près au moment où l'on érigeait, dans l'Empire aztèque, le calendrier appelé « Pierre du Soleil » ). Regiomontanus se démarque de la stricte obédience à la tradition des Anciens. Ses propres observations, et leur comparaison avec les données des Anciens doivent, selon lui, régénérer et aider l’astronomie à trouver « la Vérité ». Cette attitude fait de lui, aux côtés de Nicolas de Cues, l'un des pionniers de la représentation copernicienne du monde.



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 13:29

La botanique

Avant l’an 200, les théories de Théophraste qui considérait la botanique comme une science à part entière sont oubliées. Cette époque accorde peu d’intérêt à la botanique, celle-ci n’estplus qu’une liste de plantes médicinales liées à la médecine.


L’arrivée des Grecs dans l’empire romain a fait progresser la médecine et a permis à Jules César de créer une sorte de corporation de médecins à travers l’empire.

À l’arrivée des barbares à la fin du Ve siècle, on observe un déclin de la philosophie, de la culture, des conditions de vie, mais aussi la disparition des hommes de sciences.
La médecine se base sur les sciences occultes et est incapable d’enrayer les épidémies.
Le clergé reçoit mission de soigner les malades.
Avec la chute de l’empire romain disparaissent les méthodes d’observation de la nature, les expérimentations et l’approche scientifique héritées des Grecs.
Des travaux de Théophraste, il ne reste que les plantes utiles à la médecine. Plus personne ne s’intéresse à la nature.
Les livres de Dioscoride sont copiés dans les monastères, avec des erreurs, les plantes y sont nommées avec leur étymologie, mais pas de description permettant de les identifier. Leur reproduction graphique est peu respectueuse de l’original. De plus, les plantes décrites par Dioscoride qui vécut en Grèce n’existent pas en Europe occidentale, ce qui prête à confusion.




Le jardin médiéval
Dans de nombreux monastères, on trouve à côté du potager et du verger un jardin de plantes aromatiques que les moines utilisent en cuisine, mais également comme remèdes.
En 800, l’empereur Charlemagne établit une liste de 89 variétés d’arbres fruitiers, légumes, herbes aromatiques qu’il voulait voir cultiver dans ses nombreuses résidences, ce qui prouve l’activité horticole de l’époque.
Le premier traité d’agriculture écrit en latin par un Italien voit le jour en 1300, il sera traduit en plusieurs langues, souvent copié et imprimé jusqu’au XVIIe siècle.


Le Moyen Orient
Au moment où on assiste à un déclin de la botanique en Europe, un mouvement intellectuel prend naissance en Syrie avec la création d’une école de médecine au IVe siècle puis s’exile en Perse où il est actif pendant trois siècles.
Après la conquête arabe au VIIe siècle, on assiste à un renouveau dans différents domaines, le commerce, la scolarité, l’étude de la pharmacologie.
Les écoles de Syrie traduisent les principaux traités scientifiques grecs de Dioscoride en arabe et en syrien, ce qui a permis leur conservation.
Le principal ouvrage arabe écrit au IXe siècle par AL-Dinawari comporte 6 volumes dans lesquels il parle de la croissance des plantes, des substrats, de la formation des fleurs et des fruits, des arbres et des abeilles.
Au Xe siècle, Avicenne écrit « Le canon de la médecine » qui reprend 758 plantes avec leurs méthodes de collecte et leurs propriétés médicinales. Il sera utilisé en Orient et en Occident pendant des siècles.


L’Europe à partir du Xe siècle
Les conditions de vie et le commerce s’améliorent. L’école de médecine de Salerne qui se base sur les connaissances de la médecine grecque est réputée. Elle sera pendant trois siècles le fleuron des sciences.
Plusieurs livres sur les plantes médicinales sont écrits, mais ils n’apportent rien de nouveau.
Il faut attendre le XIIe siècle et Adélard de Bath, un Anglais, pour que la botanique soit à nouveau considérée comme une science.

À la même époque, en Allemagne, Hildegarde de Bingen (1098-1179), abbesse, compositeur et visionnaire, maître dans la médecine psychosomatique et l’art de guérir par les plantes, écrit plusieurs livres dont un sur les propriétés curatives des légumes, fruits, plantes sauvages et un autre sur les arbres, arbustes et leurs fruits. Elle soigne non seulement les effets de la maladie, mais aussi les causes. Wighard Strehlow, naturopathe allemand a écrit un livre et est devenu le spécialiste de la thérapie conçue par Hildegarde de Bingen. En 1993, il crée une maison de cure sur les bords du lac de Constance.

Le réveil de la botanique commence au XIIIe siècle où on se décide enfin à étudier les caractéristiques des plantes. L’enseignement de la botanique dans les universités reste cependant lié dans un premier temps à la médecine. Dans les monastères, les moines qui utilisent couramment les plantes et copient les manuscrits introduisent peu à peu des descriptions des plantes, permettant ainsi de les reconnaître. Ils leur donnent un nom en relation avec leurs propriétés médicinales.
En 1483, la traduction en latin des livres de Théophraste constitue un évènement important dans la renaissance de la botanique.


La Renaissance
Parallèlement à l’essor économique et la découverte de nouveaux continents, la science va évoluer grâce à la curiosité des hommes. Ils observent les plantes dans la nature et plus dans les herbiers. Cette observation plus réaliste de la nature débute au XIVe siècle en Italie. Les universités pratiquent la dissection humaine.
L’apparition de l’imprimerie au XVe siècle facilite la diffusion des manuscrits, le nombre de plantes connues augmente et fait progresser la médecine.
Cependant, l’idée d’ériger la botanique en science indépendante de la médecine se profile. Le besoin d’observation de la nature se communique également aux artistes, la représentation des plantes et du corps humain est avant tout réaliste et peinte avec une grande précision. On connaît les illustrations et les dessins de Léonard de Vinci (1452-1519), Albrecht Dürer, peintre allemand (1471-1528) et Jean Bourdichon, peintre à la cour de France (1457-1521).



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 13:32

La physique

Le Moyen Âge a été réévalué depuis une trentaine d'années, par des historiens tels que Georges Duby, Jean Favier, Pierre Riché, ou Jacques Le Goff.

Au Moyen Âge précoce, à la suite des grandes invasions, l'occident a oublié une partie de l'héritage de l'Antiquité, surtout les textes de la Grèce antique. La période 550-750 peut être qualifiée de temps obscurs, au cours desquels se conserva malgré tout, grâce à Boèce, Cassiodore, Isidore de Séville, et Bède le Vénérable, un savoir de base autour des arts libéraux. Les arts libéraux formèrent l'enseignement de base des écoles carolingiennes. Cependant la physique n'en faisait pas partie.

La civilisation arabo-musulmane conserva la mémoire de la science grecque. Les principaux progrès scientifiques au cours du Haut Moyen Age sont d'ailleurs le fait de savants arabes (mathématiques, mécanique, médecine, astronomie) et indiens (mathématique, avec l'invention du zéro vers l'an 500).

La période de l'An mil n'est pas cette période de terreurs légendaires, image véhiculée par les historiens du XIXe siècle, comme Jules Michelet, mais plutôt une renaissance. Un peu avant l'An mil, un certain Gerbert d'Aurillac fit un séjour en Catalogne, dont il ramena des connaissances scientifiques, qui permirent de réintroduire le quadrivium en occident. Cette période voit ainsi le début de la mise en place d'outils mathématiques (algèbre, algorithmique, entre autres) qui seront précieux pour la suite

Le mot physique apparaît au XIIe siècle, dans le sens de médecine, science de la nature (aujourd'hui : sciences naturelles). La physique correspondait à l'un des traités d'Aristote, qui fut traduit à partir du XIIe siècle en occident. Dans la philosophie d'Aristote, l'observation de la nature tient en effet une grande place. Dans le sens plus proche de l'utilisation moderne du terme, on voit des progrès dans les techniques d'architecture (chantiers des églises romanes et gothiques), de navigation. Les disciplines sont la mécanique, la métallurgie, l'hydraulique, l'orfèvrerie,...

La physique en elle-même ne semble pas avoir fait encore de progrès décisifs dans cette période, hormis la mécanique, et la métallurgie.

Vers la fin du XVe siècle, le mot physique prit le sens de science des causes naturelles (première utilisation en 1487 selon le Petit Robert), toujours dans la philosophie scolastique.



MAXIMUS

Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 14:10


A voir absolument et à écouter la musique,






MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyDim 23 Jan 2011 - 14:20










MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
samsara

samsara


Nombre de messages : 2101
Localisation : Ile de France
Date d'inscription : 19/01/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyMar 25 Jan 2011 - 1:38





L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Accuei13



NOTRE NOBLE CHEVALIER


EST

FATIGUE !

Aussi

il mérite

amplement

le repos

Il reviendra...

à bientôt !

Samsara



L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Accuei12
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyMer 26 Jan 2011 - 19:48

Quelle est l’origine de la croix ?

La croix n’a pas été utilisée par la chrétienté traditionnelle avant le temps de l’Empereur romain Constantin environ 300 ans après que Christ ait fondé Son Église.

Selon le livre intitulé Babylon Mystery Religion, la croix tire son origine des anciens Babyloniens de Chaldée. De là, elle s’est propagée vers la Chine, l’Inde, le Mexique et certaines parties de l’Afrique et divers autres endroits des siècles avant que le christianisme ne voit le jour.

Notez ceci : Il y a bien des siècles en Italie, avant que les gens ne connaissent quoi que ce soit des arts de la civilisation, ils croyaient à la croix en tant que symbole religieux. Elle était considérée comme une protection et était placée sur les tombes. En 46 avant J.-C., les Romains frappèrent une pièce de monnaie montrant Jupiter tenant un long sceptre dont l’extrémité était en forme de croix. Les Vestales, vierges de la Rome païenne, portaient une croix suspendue à leur collier, comme les religieuses de l’Église catholique de nos jours, (p. 51 — C’est nous qui traduisons).
Selon le Vine's Expository Dictionary of Old and New Testament Words, la forme de la croix tire « son origine de l’ancienne Chaldée et était utilisée comme symbole du dieu Thammuz (ayant la forme du Tau mystique, l’initiale de son nom) dans ce pays ainsi que dans les pays adjacents, incluant l’Égypte.

Au milieu du IIIe siècle ap. J.-C., les Églises avaient abandonné, ou changé certaines doctrines de la foi chrétienne. Afin d’augmenter le prestige du système ecclésiastique apostat, les païens furent acceptés dans les Églises … et généralement autorisés à conserver leurs signes et leurs symboles. D’où, le Tau ou T, sous sa forme la plus utilisée, avec la barre transversale abaissée, fut adopté comme illustration de la croix du Christ, (p. 256).

Notez également ce que le Davis Dictionary of the Bible, dit au sujet de l’origine de la croix :’ La croix pré-chrétienne d’une forme ou l’autre était utilisée en tant que symbole sacré parmi les Chaldéens, les Phéniciens, les Égyptiens et chez plusieurs autres…nations. Les Espagnols du XVIe siècle la retrouvèrent aussi chez les Indiens du Mexique et au Pérou. Toutefois sa signification symbolique était bien différente de ce à quoi nous associons la croix aujourd’hui, (p. 159)

Le symbole païen de la croix a été « christianisé » en l’introduisant dans le christianisme traditionnel. Mais la véritable Église de Dieu n’a jamais fait cela. Elle a toujours considéré la croix pour ce qu’elle est : un symbole païen ! La Bible enseigne clairement que le peuple de Dieu ne doit pas pratiquer ni tolérer de voies, coutumes, traditions ou pratiques païennes, (Deut 7 :1-6 ; Jér 10 :1-5 ; Apoc 18 :1-4).




MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyMer 26 Jan 2011 - 19:55

La Croix: Ses Origines et Sa Signification



Berry (Encyclopaedia Heraldica) mentionne 385 croix différentes. La plupart sont purement décoratives ou de signification héraldique (ERE, l'art. Cross, Vol. 4, pp. 324 et suiv.). Il y a 9 types de croix qui ont un symbolisme religieux.

La croix est devenue associée au Christianisme. Cependant, elle n'était pas, à l’origine, un symbole Chrétien. En effet, les Églises observant le Sabbat ont traditionnellement été iconoclastes et ont abhorré l'utilisation du symbole de la croix comme étant païen. En fait, certains Chrétiens observant le Sabbat ont été martyrisés à cause de leur opposition à l'utilisation de la croix dans le symbolisme Chrétien. Les Vandales étaient des Subordinationistes iconoclastes qui ont détruit les idoles révérées en Grèce et à Rome.

Les Pauliciens étaient des iconoclastes comme tous les Sabbatati qui étaient associés avec eux ou qui sont descendus d'eux.

Cette prohibition contre les croix (aussi bien que la pratique du baptême des adultes) continue encore aujourd’hui dans les Églises de Dieu observant le Sabbat. Le symbole de la croix est très ancien et il a plusieurs significations mystiques.

Les Croix non Chrétiennes

La croix a une signification associée avec l'adoration du soleil. Schliemann a noté la présence de la croix sur les poteries et les spires de Troad (une région de Troie) (ERE, ibid., p. 325). Elle est alternée avec le disque à rayons et les deux emblèmes apparaissent parfois en juxtaposition (ibid.).

Les Indiens ont utilisé la croix équilatérale en l’alternant avec un disque à rayons.

La croix se retrouvait naturellement aux bifurcations des routes et est ainsi devenue un objet de vénération.

Pendant l'âge de bronze, particulièrement parmi les Gaulois, la croix apparaît fréquemment sur les poteries, les bijoux et les pièces de monnaie.

La croix est aussi trouvée au Mexique, au Pérou et, de façon significative, en Amérique Centrale. Là, elle fait allusion aux quatre vents qui sont la source de la pluie.

Les Dakotas ont aussi utilisé la croix pour représenter les quatre vents.

Le premier symbolisme de la croix a été exprimé dans l'idéogramme chinois du mot pour terre, qui est une croix équilatérale à l’intérieur d’un carré.

La croix enfermée dans un soleil semble représenter les quatre rivières du paradis. La Bible fait référence à celle-ci comme la rivière qui coulait de l'Éden et qui se divisait en quatre.

Ainsi, le concept contenu dans l'histoire de la Genèse (Genèse 2:10), bien qu’ayant une géographie spécifique attribuée aux quatre rivières, représente aussi un thème de base des rivières d'eau vive qui coulaient de la source centrale qui était Dieu à travers Son étoile du matin qui était, à ce moment-là, Satan.

Par conséquent, nous avons affaire à une très sérieuse forme d'idolâtrie dans le symbolisme de la croix en tant qu’une représentation de l'adoration du soleil.

Il n'y a aucun doute que l'utilisation de la croix, associée aux symboles de la résurrection et de la nouvelle vie, est désespérément mélangée avec la théologie des anciens.

Le svastika (la croix gammée) apparaît sans cesse dans le Bouddhisme en Chine et au Japon, étant prééminent sur les piédestaux des statues de Bouddha et les Bodhisattvas du Bouddhisme Mahayana.

La Croix dans le Christianisme

La Marque de la Croix

La propagation du symbole de la croix dans le Christianisme s'est développée avec la Trinité. Tertullien a affirmé qu'à chaque pas, les Chrétiens marquaient leurs fronts avec un petit signe de la croix. Cette pratique, mentionnée par Tertullien, a été qualifiée d'idolâtrie.

Des auteurs Catholiques admettent que la croix est devenue l'objet d'un véritable culte. Didron disait :

La croix est vénérée de la même manière sinon autant que Christ; ce bois sacré est adoré presque autant que Dieu lui-même (ibid.).

On ne peut s'empêcher de dire que la croix a été introduite dans le système Chrétien à partir des cultes du Mystère avec les autres formes d’adoration qui ont graduellement remplacé le Christianisme et qui n'avaient aucune part avec la première église. Ces formes, comme le culte du dimanche et les festivals des Pâques et de Noël, sont venues des cultes du Soleil.

Le fait est que la croix ne provient pas du Christianisme, puisqu’elle était alors utilisée aux carrefours, mais plutôt la croix phallique a été réarrangée afin de se conformer aux mœurs Chrétiennes tout en conservant l’image de la déesse mère Hecate etc. qui a été renommée la Madone.

La distinction, entre le pieu et le gibet d'une part et la croix d'autre part, est faite afin d'approprier au Christianisme le symbole qui avait une telle importance dans le symbolisme païen. Le fait est que la crucifixion, qui était une ancienne forme de punition, était sur un arbre, donc sans forme distincte et que le simple pieu était appelé une croix ou crux.

Zacharie 12:10 indique que la cause finale de la mort devait être par le percement. Il est impossible de dire avec certitude si la croix utilisée pour crucifier Christ était un simple pieu ou si elle contenait une barre transversale, parce que le terme était général aux deux.

Cela n’a pas d’importance sauf que le symbolisme mentionné plus tôt a été transféré des cultes et devait être légitimé.

Le deuxième Concile de Nicée (787), dont le but était de reformer les abus et de mettre un terme aux disputes des iconoclastes,

a défini que la vénération des fidèles était due 'à la croix précieuse et vivifiante ' aussi bien qu'aux images ou aux représentations de Christ, de la Sainte Vierge et des saints (Cath. Encyc., op. cit.).

Le Concile a soutenu que le culte du Latria appartient seulement à la nature divine. Ainsi, on accordait aux objets une forme d’adoration différente de celle qu’on prétendait accorder à la nature divine. Mais affirmer que l'adoration des images de mortels est acceptable est contraire à l'enseignement explicite de la Bible.

Le symbolisme avait donc fait un tour complet et les images des Mystères avaient pris d’assault le Christianisme et étaient devenues le centre de l'adoration.

De ce que nous avons vu plus haut, l'utilisation de la croix est philosophiquement répréhensible dans le Christianisme – pas seulement pour ces raisons, mais aussi parce que les concepts ci-dessus, qui sont logiquement basés sur Dieu et qui sont la prérogative directe de Dieu, sont, dans ce symbolisme, attribué à Christ comme ils l’étaient aux dieux des Mystères. La résurrection se produit comme un acte de l’autorité de Dieu. Dieu seul est immortel (1Timothée 6:16). Christ a assumé l'autorité avec obéissance, donnant sa vie et la reprenant par cette autorité (Jean 10:18). Christ, celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’une même origine (enos pantes) (Hébreux 2:11). L'utilisation du terme enos pantes veut dire qu'ils sont d'un, complètement, à tous égards, de toutes les façons (Thayers). La NIV cherche à atténuer ce texte en le traduisant de la même famille.

Dieu seul doit être adoré et être l'objet de la prière (Luc 4:8; Jean 4:23; Apoc. 19:10; 22:9). La croix est devenue un symbole en elle-même de la même manière que l'image faite par Moïse (Nombres 21:8-9) est devenue une image en elle-même et serait ainsi idolâtre.

Le symbolisme qui entoure la croix ainsi que les œuvres et les formes d'art est chargé de concepts, qui ont été apportés dans l'adoration Chrétienne. Les concepts sont dérivés des plus anciennes formes d’adoration, qui ont été apportées ou répandues dans toutes les nations et dans toutes les tribus. L'identification des origines et des rapports étroitement liés est faite dans les sections ci-dessus. La croix, en tant qu’image, n'est pas un outil ou une décoration inoffensive.

Faire de la croix et de Christ des images et des objets de prières est une violation du deuxième commandement.

Le concept ou la doctrine impute à Christ le péché suprême de se faire égal avec Dieu, ce que la Bible dit qu'il n'était pas (Jean 14:28; Phillipiens 2:6). De tels concepts n'ont pas été utilisés dans les deux premiers siècles de l'Église et ils ont, en fait, été vus comme de l'idolâtrie. Beaucoup de nos gens ont été martyrisés pour avoir refusé d'accepter les croix comme symboles de leur foi.



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyMer 26 Jan 2011 - 20:12







MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyMer 26 Jan 2011 - 20:18








MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 11:53

LA RUE AU MOYEN AGE



Les enseignes de la rue médiévale.

L’art de l’enseigne est un héritage du haut Moyen âge, quand le commerce florissant des villages, exigeait qu’échoppes ou boutiques se différencient de sa voisine, par un symbole imagé attrayant. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque la plupart des gens sont illettrés. L’imagerie permettait de retrouver, facilement le poissonnier, le ferronnier, l’aubergiste etc... Pour l’étranger qui arrivait dans la ville. On repère les maisons par leur enseigne de fer forgé ou de bois peint. Les enseignes peuvent être d’ordre religieux, astral, botanique, animal, fantastique… les tavernes préféreront les armes (l’Écu de France, Arquebuse…).

A partir du XIIIème siècle, avec l’extension et le peuplement des villes, la nécessité se fait sentir de distinguer les maisons les unes des autres. A défaut de numéros, une invention moderne, malgré de timides essais à Paris au XVème siècle, sur les maisons du Pont Notre-Dame, les enseignes peuvent servir de repère, signaler en même temps une profession à l’attention du passant, renseigner l’illettré, constituer, lorsque le thème est d’inspiration religieuse, un témoignage de piété et assurer une protection avant de devenir, plusieurs siècles après, de remarquables témoignages d’une culture populaire.

Ces motifs décoratifs, très simples au départ, peints ou sculptés sur les façades, se sont diversifiés avec le temps au point de devenir de très beaux spécimens de ferronnerie et de métal peint suspendus à des potences, elles-mêmes finement ouvragées.

On peut reconstituer les enseignes d’une ville par deux séries de textes. Le mieux est de posséder, comme à Rennes, des documents fiscaux qui utilisent précisément ces particularités extérieures pour situer les maisons imposables les unes par rapport aux autres. Dans la rue Saint-Georges, très bien décrite dans un « rentier » de la première moitié du XVIème siècle, on découvre du côté de l’église Saint-Germain : la Maison Rouge de François Guedouyn, le logis du « Four d’Alençon », la maison du « Feu de Bretaigne » de Perrine Jaby, l’auberge « où pend l’enseigne de la Teste Noire » de Bertrand Haloches, la maison « à l’enseigne des clefs » de la veuve Godier, celle de « la Herpe » de maître Pierre Julienne, le logis de Raoul Busnel « à l’enseigne du feu de France »… Des rues de Rennes empruntent d’ailleurs leur nom à une enseigne originale : la rue du Griffon dans la cité signalée dès 1357, la rue de la Cigne en souvenir de la maison d’Alain le Mareschal citée en 1454. A défaut d’une succession d’informations précises, le chercheur a toujours la solution d’examiner les noms des auberges et des hôtelleries. La matière est riche et l’imagination féconde.



Plusieurs groupes d’enseignes, peintes ou sculptées, se dégagent d’une série de publications sur l’hôtellerie médiévale à Aix-en-Provence, Chartres, Montpellier, Paris, Reims, Toulouse et dans les villes du Nord.

•Beaucoup se rattachent à l’iconographie religieuse, représentent la Vierge, des saints et des saintes, les apôtres avec leurs symboles, des personnages bibliques. Il n’y a pas de grandes villes sans établissements placés sous la protection de saint Jacques (plusieurs à Toulouse) de saint Georges, de saint Jean-Baptiste, de l’archange saint Michel terrassant le dragon, saint Aubert à Cambrai… Point d’agglomérations non plus sans les inévitables hôtelleries de l’Ange, de l’Angel, de l’Ange Gardien, des Deux-Anges, des Rois-Mages, du Pèlerin, des Croix, de l’Ave-Maria, du Paradis annonciateur déjà d’une bonne chair, à l’occasion du Moine-Blanc (Thérouanne), des « Chappelets » (Paris ».

•Les lieux d’hébergement et les débits de boisson médiévaux affectionnent aussi les astres (les auberges de la Lune, du Croissant, de la Belle Etoile, du Soleil levant ou couchant), les plantes et les arbres (le Chêne, la Pomme, la Pomme de Pin, la Rose) et surtout une incroyable panoplie d’animaux familiers ou exotiques, réels ou fantastiques. Après les hôtelleries du Singe quelquefois vert, de l’Eléphant, du Lion sous diverses couleurs, du Griffon, de la Licorne, du Cheval ailé, viennent celles du Cheval-Blanc (ou de l’Ecurie), du Cerf simple ou volant, de l’Aigle doré ou noir, du Faucon, du Héron, du Cygne ou « Signe », de la Colombe, du Corbeau ou Corbaut (Reims), de l’Oie sauvage, de l’Ours, du Loup, du Renard, du Paon qui donne toujours une magnifique enseigne, éventuellement du « Cat » pour le Chat dans les villes du Nord. Les évocations gastronomiques sont annoncées par des panneaux à « l’ymaige » de la « Crevisse » à Reims, du Porcelet, du Chapon, du Mouton blanc, de l’Agnelet, du Saumon ou plus prosaïquement de la Chair salée (Toulouse)…







L’hôtellerie fait bon ménage avec les armes (l’Ecu de France, de Bretagne, de Bourgogne, l’Epée, le Heaume, l’Arbalestre, bientôt le Canon et « l’Arquebuse »), avec le Miroir, la Cloche d’or, la Couronne, les parures (les Trois Chapeaux) et les Croix d’or, de fer, d’airain… On peut bien sûr s’interroger si la présence d’un Ecu de Bretagne, loin du duché, signale l’origine du propriétaire ou est destinée à attirer les membres d’une communauté émigrée, si un Ecu de France ou une Fleur de Lys traduit des sentiments francophiles dans une province marginale (Bretagne, Flandre, Béarn, Gascogne…).












•Les enseignes contribuent aussi, comme les noms de rues, à souligner l’importance d’un site, d’un monument, à annoncer la mer, un port, à mettre l’accent sur les particularités d’une maison, d’où les auberges de la Tour, du Chastel, du Châtelet (à Paris), du Grand-Pont, de la Cathédrale, de la Nef, de la Maison Rouge ou de la Maison des Piliers (Poitiers) ou tout simplement de l’Entre-Deux-Portes (Toulouse).
•Finalement la diversité est de mise. Si l’histoire légendaire a laissé quelques traces avec des hôtelleries de Charlemagne ou des « Quatre Fils Emond » à Reims, si l’imagination de nos aïeux a donné quelques Sirène, Homme Sauvage ou au Bon Sauvage, le sens de la plaisanterie, des jeux de mots ou des associations faciles a produit la sempiternelle Truie qui file, le Chat qui pêche, le Trou-Perrette, la Mère Dieu Grosse, la maison des Chiche-Faces (Chartres), une profusion de Barbe d’Or, de Têtes Noires, Pelées (Paris), des Trousse-Vache…

Quant aux maisons individuelles, elles adoptent en plus des « images » à signification religieuse, des évocations de plantes et d’animaux, beaucoup de symboles professionnels : ciseaux, pots d’étain, couteaux, tranchoirs, balances… D’autres panonceaux annoncent, par une image héraldique, la condition sociale du locataire ou de son représentant s’il s’agit d’un officier au service d’un seigneur.

Les enseignes sont finalement très riches de significations. Elles suggèrent une clientèle dominante, une origine ethnique, des goûts particuliers, des progrés culinaires (l’écrevisse), la prépondérance de certaines professions.

Toutes les enseignes n’ont pas la qualité, l’originalité de celles qui viennent d’être décrites. Ne perdons pas de vue aussi que nombre d’entre elles, mal accrochées, rouillées, aux grincements sinistres, inquiétaient le passant et finissaient par agacer le voisinage.



MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 11:58

Les échoppes médiévales.

Tout au long de la journée, artisans et boutiquiers travaillent derrière la fenêtre de leur « ouvroir » ou de leur « boticque » sous les yeux des passants. Des règlements corporatifs en font d’ailleurs une stricte obligation pour faciliter les opérations de contrôle et permettre aux futurs clients de constater, de visu, la qualité de l’œuvre. Les statuts des tailleurs parisiens, consignés dans le Livre des métiers du prévôt royal Etienne Boileau, sous le règne de saint Louis, précisent que le maître ne peut faire un habit « Qu’à la vue du peuple », impératif qu’on retrouve aussi chez les lormiers (éperonniers), les orfèvres…

Les échoppes sont généralement bordées de larges bancs de pierre ou de bois, appelés « bansches » dans les villes du
Midi, de tréteaux, de dressoirs à usage commercial où sont exposés à la vente, mais aussi à la tentation et à la poussière, les produits de consommation courante, vivres, tissus, épices, objets décoratifs. A Rodez, le vantail inférieur des fenêtres ou « taulié » s’abaisse pour servir de table et de comptoir, tandis que la partie supérieure se relève comme une fenêtre à tabatière, système qu’on retrouve également ailleurs (Paris, Toulouse, Troyes). Les rares habitations médiévales authentiques montrent quelquefois ces étals.

A défaut de témoignage directs, on peut se reporter à des miniatures qui montrent, par la même occasion, les marchandises exposées sur ces avancées pittoresques et la clientèle qui les achète. Les boulangers, les charcutiers, les drapiers, les changeurs, les couteliers, les potiers (de terre ou d’étain), les marchands de vin ou d’autres boissons (« l’ypocras ») sont les plus communément représentés avec, au-dessus des arcades de leurs présentoirs, des enseignes, des écriteaux, exceptionnellement un éclairage comme chez les bouchers de Montpellier.

Certaines professions n’hésitent pas à entreposer sur la voie publique des matières premières, des outils, des baquets ou « calquiers » à l’usage des tanneurs (Arles, Briançon), des claies ou des « pelains » pour sécher les peaux et les toiles (Vannes) et même à y pratiquer plusieurs opérations. Les bouchers, les teinturiers, les ciergiers, les mégissiers sont coutumiers du fait. Les auberges de Douai possèdent toutes, côté rue, « un buffet où on vendoit vin » et « où seoit le patron ». Mêmes les simples particuliers se servent constamment de la chaussée. Il n’est pas rare, au moment des vendanges, de voir s’installer sur le pas des portes des pressoirs volants que chacun peut louer à tour de rôle pour écraser le raisin de son clos (Amiens).

A force de s’étendre, les étalages finissent par nuire à la circulation et méconnaître les règles élémentaires d’hygiène. On se soucie beaucoup de ce problème dans les villes du Midi, à Toulouse où les « bancs » obstruent trop souvent les rues malgré les mesures prises par les capitouls, à Nîmes où des commissaires sont désignés en 1270 pour mettre fin à semblables abus, à Narbonne en 1291… Les marchands de fruits et légumes, les poissonniers et poissonnières sont les premiers visés par les interdits. Un statut des « ortolans » (jardiniers) toulousains, du 20 février 1465, oblige les gens du métier à enlever impérativement, dans les quatre jours, tout ce qu’ils ont accumulé dans les rues. Ailleurs, d’autres règlements définissent la largeur maximum des étals et de leurs auvents : guère plus de deux palmes dans les rues animées de Nîmes, deux à trois pieds pour les « ostrevents, hors des maisons » à Douai. Mais le problème reste entier et les ordonnances pour désencombrer les voies publiques doivent être continuellement répétées. Terminons sur ce court extrait du Livre du Châtelet en date du 13 juin 1320 :

« De voieries et des estaulx mis parmy les rues dont il n’y a si petite poraière (marchande de poireaux) ne si petit mercier ne aultres quelconques qui mette son estal ou auvent sur rue qu’il ne reçoive prouffit et (ain) si en sont les rues si empeschées que pour le grant prouffit que le prévost des marchans en prent, que les gens ni les chevaulx ne pevent aller parmy les maistres rues ».


MAXIMUS
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 12:02

Les crieurs et marchands ambulants de la rue médiévale.


Les cris des marchands ambulants ont du mal à se faire entendre au milieu de la cacophonie d’une rue médiévale. En effet, il est de coutume de beaucoup « crier » dans villes et villages durant tout le Moyen Âge. Le crieur est un personnage qui exerce sa profession, soit de façon permanente, soit de façon intermittente. Cette profession est également strictement réglementée. Il peut être concurrencé par les boutiquiers qui « crient » leurs marchandises pour attirer le client. Les marchands ont interdiction d’appeler un client avant qu’il n’ait quitté la boutique voisine ; ils n’ont, en outre, pas le droit de « dépriser » la marchandise d’un confrère. Ces boutiquiers permanents estiment être en concurrence déloyale avec les marchands ambulants qui promènent leurs cris dans toute la ville pour écouler des marchandises moins contrôlées que les leurs. Les boutiquiers réussissent parfois à limiter ce commerce ambulant dans le temps ou sur le volume de marchandises. À Paris, les marchands de tapis obtiennent que le colportage soit limité au vendredi, au samedi et aux jours de marché. Les « crépiniers » défendent de colporter à la fois plus d’une coiffe et plus d’une taie d’oreiller.

Mais d’autres cris font également concurrence aux « cris publicitaires » : le « sonneur de mort » ou « le crieur de

corps », accompagné de cloches « crie les morts », pour annoncer un décès ou les funérailles d’un personnage important ; les sonneurs de tournois, les crieurs de vin, les montreurs d’ours ou de marionnettes, les hérauts proclamant les édits des diverses autorités constituées et les ordonnances royales. En cas de rixe, il est d’usage de « crier la paix » pour annoncer officiellement la réconciliation des partis opposés. La ville de Paris ne compte pas moins de vingt-quatre crieurs titulaires en 1416, appartenant à la corporation des crieurs dirigée par deux maîtres, un pour chaque rive de la Seine. Il faut y ajouter les crieurs publics, dépendant de l’administration royale et rémunérés par elle, et les crieurs privés, gagés par des particuliers. Ces derniers doivent payer une redevance à l’État, pour qui le « criage de Paris » est une source de revenus non négligeable. Un cri commercial est adressé spécifiquement aux marchands pour annoncer le début des ventes (Vendez ! vendez !) après contrôle de la qualité des produits attesté par l’imposition d’un poinçon de la ville sur les cuirs par exemple. Ce cri marque l’ouverture des foires et des marchés.

Les archives municipales de la ville de Saint Quentin attestent l’usage de crier pour annoncer la vente aux enchères des maisons abandonnées menaçant ruine. Si les héritiers ne se manifestent pas, la maison est dévolue au roi et vendue au profit des créanciers. Quatre criées sont ainsi organisées pour obtenir « le plus grand profit ». Parmi tous ces cris, tâchons de distinguer les cris liés à la vente de produits ou de services grâce au poème de Guillaume de Villeneuve, Les crieries de Paris composé au XIIIe siècle :

« Je vous dirai comment font ceux qui ont des marchandises à vendre et qui courent Paris, en les criant, jusqu’à la nuit. Ils commencent dès le point du jour : « Seigneurs, dit le premier, allez aux bains, vite, vite : ils sont chauds ! » Et puis viennent ceux qui crient les poissons : harengs
saurs et harengs blancs, harengs frais salés, vives de mer et aloses (poisson proche de la sardine). Et d’autres qui crient les oisons (petits de l’oie) et les pigeons, et la viande fraîche. Et la sauce à l’ail, et le miel. Et les pois en purée chaude, et les fèves chaudes. Et les oignons et le cresson de fontaine, et le pourpier (plante utilisée comme légume), et les poireaux, et la laitue fraîche. Celui-ci s’écrie : « J’ai du bon merlan frais, du merlan salé !… »Un autre : « Je change des aiguilles contre du vieux fer ! »Ou bien : « Qui veut de l’eau contre du pain ?… »Et celui-là : « J’ai du bon fromage de Champagne, du fromage de Brie ! N’oubliez pas mon beurre frais !… »« Voilà du bon gruau ! Farine fine ! Farine… »« Au lait, la commère, ma voisine !…»« Pêches mûres ! Poires de Caillaux (Bourgogne) ! Noix fraîches ! Calville rouge ! Calville blanc d’Auvergne (sortes de pommes) !…»« Balais ! Balais !… »« Bûches ! Bûches à deux oboles la pièce ! »« Et puis l’huile de noix, les cerneaux, le vinaigre… »« Cerises au verjus (suc acide extrait du raisin vert) ! Légumes ! Œufs ! Poireaux ! … »« Pâtés chauds ! Gâteaux chauds !… »« Lardons grillés ! »« Marchands de vestes et de manteaux !… »« Rapiéceurs de vêtements !… »« Raccommodeurs de haches, de bancs et de baquets !… »« Herbes à joncher le sol !… »« Marchand de vieilles chaussettes ! »« Étains à récurer ! Hanaps à réparer !… »« Qui veut des Noëls (livres de cantiques) ? »« Vieux fers, vieux pots, vieilles poêles à vendre… »« Chandelles ! »Et voici qu’on publie un édit du roi Louis. (…) «Vin à 32 deniers ! À 16 ! À 12 ! À 8 ! »« Flans tout chauds !… »« Châtaignes de Lombardie ! Figues de Malte ! Figues ! Raisins de Damas ! Raisin ! »« Savon d’outre-mer ! »Et voici le sonneur qui court les rues en criant : « Priez pour l’âme du trépassé ! »« Champignons ! Champignons ! »« Cornouilles mûres ! Cornouilles »« Prunes de haies à vendre !…»« Qui veut des petits oiseaux contre du pain ? »« Chapeaux ! Chapeaux !… »« Charbon en sac pour un denier ! »Et sur le soir commence à crier le marchand d’oublies « Voilà l’oublieur ! »L’effet est radical sur le chaland : Guillaume de Villeneuve avoue : "Il y a tant à vendre que je ne puis m’empêcher d’acheter. À acheter seulement un échantillon de chaque chose une fortune y passerait".

Rutebeuf (vers 1260) a également recueilli et conservé ces cris de Paris, mis en image de façon éparse dans divers manuscrits (Vie de Monseigneur saint Denis – XIVe siècle ; marges des Grandes Heures du duc de Berry – 1407), puis en une série de dix-huit gravures sur bois rehaussées de couleur, datées de 1500 environ. Chaque crieur est reconnaissable aux attributs de son métier, son cri est parfois retranscrit devant sa bouche ouverte comme dans une bande dessinée :

« Le marchand de verreries : « Voirre jolis » (Verres jolis).

Le rémouleur : « argent mi doict gaigne petit » (argent me donne, gagne petit).

La laitière : « qui veul de bon lait ? » (qui veut du bon lait ?)

Le ramoneur : « Ramone la cheminée otabas » (Je ramone la cheminée de haut en bas).

Le marchand de bois sec : « gros quotres ses » (gros cottrets secs : fagots de bois court) ».

Au XVIe siècle, Clément Janequin (1485-1558) a mis en musique ces cris dans un quatuor ; et le poète François Villon rappelle ces cris de Paris dans sa Ballade des femmes de Paris et Guiot de Paris dans son Dit des rues de Paris, qui restitue pas moins de trois cents noms de rues de la capitale.

Le commerce du vin repose sur une organisation particulière, en tant que denrée de première nécessité, soumise de plus au droit seigneurial du banvin. Le crieur de vin est chargé de signaler l’arrivage du vin, les mesures utilisées, l’ouverture officielle de la vente et le prix officiel du vin. Comme les marchands de vin au détail paient un impôt spécifique à la ville de Paris sur chaque tonneau mis en perce, ils sont étroitement surveillés par des crieurs patentés. Le matin, le crieur se présente dans la première taverne venue. Le tenancier doit l’accueillir, préparer devant lui le vin et lui en offrir à déguster. Ensuite, le crieur se fait remettre un broc et un verre, puis s’en va dans les rues où il crie ce vin, vantant ses qualités et son prix, le donnant à goûter aux bourgeois. Le marchand ne peut pas avoir de crieur attitré : il est tenu de s’en remettre à ces crieurs « jurés » c’est-à-dire assermentés. Tous les marchands doivent s’aligner sur le prix du vin du roi. Le crieur peut vérifier auprès des clients le prix à acquitter. Ce type de crieur spécialisé est nommé et révoqué par la commune. Il prête serment et paie une redevance d’un denier en échange de l’obligation de crier au moins deux fois par jour. Après 1415, ces crieurs ne sont plus spécialisés dans le cri du vin, ils crient également les décès.

Des sources littéraires évoquent des cris semblables dans d’autres villes du royaume. Le Dit des trois aveugles évoque la publicité faite par un crieur de Compiègne qui vante les mérites d’une auberge : « Ici il y a du bon vin frais et nouveau ! Du vin d’Auxerre ! Et de Soissons ! Pain et viande, et volailles et poissons ! Ici, il fait bon gîte pour tout le monde. On peut à l’aise se loger ! ». Le Charroi de Nîmes (chanson de geste datée du milieu du XIIe siècle) évoque aussi les cris qui accompagnent les caravanes de charrettes en ville. Le Dit des merciers anonyme énumère tous les colifichets, les petits outils et les produits de cosmétique que le mercier tire de sa hotte en plaisantant. Le fabliau de La bourse pleine de sens met en scène le monde de la foire et du marché, tandis que Rutebeuf, dans le Dit de l’herberie rapporte les propos d’un mire (un médecin) qui se vante d’avoir voyagé partout, d’avoir rapporté pierres précieuses et herbes médicinales inconnues, tout en donnant des recettes facétieuses et sérieuses.




MAXIMUS

Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 12:07








MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 12:13



Un des plus anciens métiers SOUFFLEUR DE VERRE

Epatant pour y avoir vu des hommes avec une telle dextérité impresionnante.




MAXIMUS,



Revenir en haut Aller en bas
maximus38

maximus38


Nombre de messages : 2026
Age : 64
Localisation : isere
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 21:45


Très beau village près de chez moi,






MAXIMUS,
Revenir en haut Aller en bas
fee_line

fee_line


Nombre de messages : 42
Age : 71
Localisation : region de lyon
Date d'inscription : 08/02/2010

L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 22:11

QUEL BONHEUR DE VOUS LIRE MAXIMUS
d'abord les sujets sont vraiment captivants les vidéos instructifs et alors le village magnifique !!! mon mari vous lit comme on lit un feuilleton !!!

et ouiiiii c'est rare venant de lui!!!!!

mais en plus ma fibre italienne a eu le plaisir d'écouter la chanson de Moustaki que je connais par coeur mais pas en italien !!!! alors là............!!!!!!!

en regardant le village et la chanson en fond sonore j'ai eu l'impression de me retrouver dans le village de mes vacances en italie


il manquait juste les bougainvilliers
brv brv merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour tout Maximus Samsara


bravo bravo bravo bravo bisou
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty
MessageSujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...   L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... - Page 13 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE...
Revenir en haut 
Page 13 sur 31Aller à la page : Précédent  1 ... 8 ... 12, 13, 14 ... 22 ... 31  Suivant
 Sujets similaires
-
» Jean Claude Darnal
» Maximus

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
pause cafe :: Général :: Poésie-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser