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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mar 18 Jan 2011 - 12:10
PEROUGES charmant village médiéval, je vous recommande cette balade,
car je connais bien pour m'y être rendu plusieurs fois...
MAXIMUS,
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 12:24
La dime au moyen âge
Dîme
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Pierre de la dîme, à Châtel-Guyon, en FranceLa dîme ou dime[1] (du latin decima, dixième) est, depuis le Moyen Âge et jusqu'à la Révolution française, une redevance en nature ou en argent, portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église catholique.
Une dîme (du vieux français "dixme" soit "dixième") est une dixième partie de quelque chose, payée (en général) comme contribution volontaire ou d'une taxe ou d’un prélèvement, habituellement en soutien d’une organisation religieuse chrétienne. Aujourd'hui, les dîmes sont volontaires et payées en espèces, chèques, ou provisions de base, alors qu'historiquement les dîmes pouvaient être payées en nature, tels que les produits agricoles. Plusieurs pays européens appliquent un processus lié à la fiscalité permettant d'évaluer les dîmes de certaines églises.
La "dîme" a également un sens économique et juridique, qui remonte au Moyen Âge.
Certaines interprétations de la doctrine biblique concluent que, bien que la dîme ait été pratiquée de façon intensive dans l'Ancien Testament, elle n'a jamais été enseignée ou pratiquée au sein de l'Église du premier siècle. En revanche, les textes du Nouveau Testament sont considérés comme l'enseignement de la notion de "libre arbitre" dans les dons comme un moyen de soutenir l'Église (1 Corinthiens 16:2), (2 Corinthiens 9:7). Également, quelques-uns des premiers groupes chrétiens ont vendu et mis en commun tout ce qu’ils avaient pour la diffusion de l'Évangile. (Actes 2:44-47, Actes 4:34-3).
En outre, la Bible (Actes 5:1-20), contient le récit d'un homme et d'une femme qui vivaient dans l’un de ces groupes. Ils vendirent une partie de leurs biens mais une partie seulement et ont fait don du prix de vente à l'Église. Mais ils ont affirmé avoir donné le montant total et ont été frappés de mort pour avoir menti à Dieu.
On pense que les dîmes ne sont pas adoptées par l'Église catholique (Église chrétienne) avant le VIIe siècle. Bien que d'abord rejetées, elles sont mentionnées dans les conciles de Tours en 567 et de Mâcon en 585. Elles ont été officiellement reconnues sous le pape Adrien II en 787. La dîme dans les Églises chrétiennes d'aujourd'hui est souvent prêchée en chaire, mais la dîme est vue différemment par d’autres confessions. Certains considèrent que la dîme est clairement requise uniquement dans l'Ancien Testament et considère qu'il s'agit d'une pratique qui n'a pas sa place dans le christianisme moderne. D'autres croient que la dîme est encore en vigueur. Selon le judaïsme traditionnel, l'obligation de dîme (connue dans les Écritures hébraïques comme "Ma'aser) continue pour les produits cultivés en terre d'Israël.
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 12:34
Le livre au Moyen-Âge
Du temps de Charlemagne, le livre est un objet précieux. Il circule peu et reste accessible à un nombre de très restreint de personnes. Fabriqué dans un monastère, il est rare qu'il en sorte sinon par la menace normande. Sa conception réclame beaucoup de temps, de patience et de travail. Le papyrus est encore utilisé comme support. Cette plante se trouve habituellement sur les rives du Nil. Elle était découpée en rubans dans la moelle, deux couches collées perpendiculairement par une substance végétale et vendue par rouleaux de vingt feuillets, fixés entre eux en maintenant la fibre verticale à l'intérieur, la fibre horizontale à l'extérieur et les feuilles par des baguettes aux extrémités.
Le parchemin a été inventé à Pergame en Asie mineure (actuellement Turquie). Le mot parchemin vient d'ailleurs du nom de la ville. Le parchemin est en fait une peau d'animal travaillée. Seule le derme est utilisé : les poids côté externe sont retirés, la couche de graisse sous-cutanée de la chair, la couche superficielle d'épiderme : c'est le travail de rivière. Ensuite, le parchemin est tanné afin de rendre la peau imputrescible. Des tannins végétaux ou d'alun sont utilisés. Une lame est utilisée pour la surface intérieure, un couteau et une pierre-ponce pour la surface intérieure. La peau sèche ensuite sur des claies (des sortes de cadres). Les fibres du collagène (protéine de ma substance inter cellulaire du tissu) se disposent en couches lamellaires parallèles. L'ensemble est aminci. Le résultat est plus ou moins réussi : l'aspect du parchemin est plus ou moins fin, gris ou dégraisser à la chaux, à la craie, aux cendres : lisser à la pierre ponce, découper les feuillets, radir à la spatule, coller des pièces appelées "mouches" sur les troues. Le moine peut écrire-contrairement au papyrus-sur les deux faces de son support. Chèvres, moutons, veaux donnent les meilleurs parchemins.
La tablette de cire est une planche de bois fine, creusée en cuvette, remplie de cire teintée. La tablette de cire était prisée comme brouillon. Le moine écrivait avec un stylet d'os ou de métal ; il effaçait avec le bout arrondi du stylet. Les stylets étaient reliés entre eux pour former un diptyque ou un triptyque à l'aide d'un pivot ou en codex (livre en cahier). Une planche en bois appelée "ais" sert de reliure ; elle fixe les cahiers cousus à une bande de cuir (nerf). Les reliures sont faites avec des peaux de cerf ou de daim généralement. Des fermoirs et agrafes sont posées. Le plat est renforcé de cloues appelées "boulons ou bouillons" et de ferrures. Des piqûres ou trocarts, réalisées avec une pointe sèche aident le scribe à se repérer sur sa feuille. des réglures avec des marges organisent la page. L'encre carbone mêle des glucides (gomme d'arbre, arabique à partir d'acacias et de miel), protéines (blanc d'œuf, gélatine et colle de peau), lipides (huiles), de l'eau pour diluer. L'encre résiste aux réactions chimiques. Une recette a été donnée par Théophile : à partir de la noix de Galle (excroissance due à une piqûre d'insecte sur une feuille de chêne) et après macération, décoction, filtrage, ajout de sel métallique, de sulfate de cuivre ou de fer (vitriol), de gomme arabique. Le résultat est assez corrosif.
Le scribe s'entoure d'un équipement complet : couteaux, éponge, pierre ponce. Pour écrire, le copiste s'arme d'une plume d'oie aux possibilités plus variées que le pinceau de roseau. Elle est choisie parmi les cinq premières rémiges du volatile (c'est-à-dire la grande plume de l'aile gauche de l'oiseau). Elle est trempée, séchée puis durcie au sable chaud, taillée enfin au couteau.
La plupart des scriptoria sont chauffés et sont aussi appelés "chauffoirs". Il arrive pourtant qu'il y fasse froid et que l'encre gèle en hiver. Des pupitres (parfois pivotants ou à double plan incliné), des sièges, des armoires et des étagères où les livres sont posés à plat, des réserves de plumes, d'encres de couleur, de poudres, de vernis sont entreposés dans la pièce. Le travail est minutieusement organisé et réparti sous la direction de l'armarius, moine expérimenté qui veille au bon approvisionnement en matériel et qui répartit les tâches. Souvent, il cumule ces charges avec celles de bibliothécaire. Le travail se fait en équipe ; plusieurs personnes travaillent sur un manuscrit, par cahiers, en corrigeant par exemple, en marge ou dans les interlignes. Il est fréquent que le modèle soit emprunté quelques jours seulement à un autre monastère. Il faut faire vite pour le recopier. La division s'opère en fonction des compétences : copiste, rubricateur (il écrit les décorations mineures avec son encre de couleur), enlumineur, doreur, censeur (il supervise), correcteur, relieurs. La décoration est assurée le plus fréquemment par le scribe qui a calligraphié le manuscrit et par un spécialiste pour les miniatures et les enluminures. La révision consiste en une relecture et une confrontation avec le modèle : c'est le travail du chef d'atelier. Le scribe travaille en moyenne au rythme de quatre in-folios par jour (un in-folio représente une feuille de 35 à 50 cm de hauteur et de 25 à 30 cm de largeur). Il ne s'arrête que pour la prière. Il écrit parfois sous la dictée ce qui explique certaines fautes.
Le livre coûte cher en raison du matériel utilisé, de la main d'œuvre et de la faible productivité. Il est donc réservé à une élite. L'offrir donne de l'importance auprès d'un homme illustre et riche. Ce coût (bien que le parchemin soit commandé par les abbayes et non fabriqué par elles) explique l'usage du palimpseste. Ce sont des parchemins grattés, lavés puis poncés qui sont réutilisés pour d'autres copies. Par des méthodes scientifiques modernes, nous pouvons retrouver la nature du premier texte écrit. Ainsi, 103 palimpsestes ont été recensés entre le VIième siècle et le Xième siècle (45 fragments bibliques et patristiques, 24 textes liturgiques et 40 textes classiques). Par ailleurs, vols, dilapidations, destructions menacent les ouvrages en dépit des précautions (certains livres sont enchaînés). L'usure, les voyages (parfois forcés - en raison des guerres), peuvent avoir raison des livres.
Le scribe tire son énergie de la foi. Le contenu du livre ne doit pas l'intéresser et toute sa concentration est orientée vers la réalisation et l'aboutissement de son ouvrage. Il s'agit d'une oeuvre de pénitence. Alcuin résume cet état d'esprit : "mieux vaut écrire des livres que planter des vignes car qui plante une vigne sert son ventre tandis que qui écrit un livre sert son âme". Plus tard, les satiristes, par l'intermédiaire du "démon des copistes" Titivillus tourneront en dérision la piété des scribes.
Les écritures sont classées en fonction de la taille des lettres : onciales (lettres mesurant une once) ou minuscules. Les écritures sont combinées, brisées, fixées ou solidaires ; elles peuvent être cursives (il n'est alors pas besoin de relever souvent la plume) ou à main posée (inscription lettre par lettre). La minuscule caroline apparaît à l'époque de Charlemagne. Elle scelle la semi-onciale et semi-cursive en une écriture ronde, bien formée, claire et lisible. Elle apparaît à la fin du VIIIième siècle au scriptorium de Corbie dans l'actuelle Somme. Son développement relaye et accompagne l'établissement de la liturgie gallicane chassant la liturgie romaine et la révision des textes liturgiques entamée dès la fin du règne de Pépin le Bref. Progressivement l'écriture caroline gagne l'ensemble du monastère franc par l'intermédiaire des scriptoria dynamiques de la renaissance carolingienne. Seuls le midi aquitain et provençal traînent un peu à l'adopter. La hampe ou haste des lettres "b, d, h, l" s'épaissit (c'est-à-dire la partie supérieure de la lettre). Le "e" se différencie par sa boucle. Les ligatures (réunion de plusieurs lettres en une seule) sont rares. La capitale antique et l'onciale se limitent aux titres et majuscules. Les scribes se permettent parfois quelques fantaisies. Ainsi les notaires carolingiens prolongent leurs lettres en bas des diplômes en sinuosités à partir des hampes. De même, les premières lignes des chartes sont l'objet d'enjolivures ; l'attaque se fait par une initiale dépouillée. Parmi les procédés décoratifs prisés, distinguons l'entrelac (motif entremêlé) ou la torsade (en spirales).
La tâche du peintre chargé des enluminures est balisée par le chef d'atelier au moyen de notes ou d'esquisses. Plusieurs enlumineurs pouvaient travailler sur la même peinture. Les seuls témoignages de peinture de cette époque se trouvent d'ailleurs dans les livres. L'enlumineur s'inspire de divers modèles répertoriés dans un carnet. Ces modèles proviennent de sources antiques (la Comédie illustrée de Terence par exemple), lombardes ("L'Évangile de Gundohinus", orientales (La fontaine de vie, L'Évangéliaire de Godescalc), insulaires (Le livre de Kells). Les personnages sont représentés en fonction de l'idée que l'on s'en fait : ainsi, les tailles expriment une hiérarchie. L'allégorie tient toujours une grande place dans la décoration. Le manuscrit enluminé témoigne pour l'histoire, il est source de détails. La Genèse a été étudiée fréquemment. L'initiale ornée distingue nombre d'œuvres. Le "T" y devient le Christ crucifié, les "I" des saints en statue. Les lettrines en feuilles d'or débutent un paragraphe, les initiales d'or et d'argent de l'Évangéliaire de Lothaire sont des marques de distinction. Des lettres représentent des fleurs, des personnages, des paysages aux couleurs vives, des calligrammes (représentations d'êtres vivants ou d'objets inanimés comme des coupes dans un semis de lettres c'est-à-dire un ornement fait de motifs répétés). Le rôle précurseur du monachisme irlandais est connu. Les entrelacs et la tendance figurative du Livre de Kells caractérisent ce chef-d'œuvre baroque. La lettre décorée est d'abord tracée au crayon dans tous les éléments de décor puis le peintre la passe à l'encre, insère éventuellement des touches entrelacées et soulignées d'une encre sombre. Toutes les sortes de livres sont illustrés mais les bibles et les ouvrages iconographiques sont plus soignés du fait des commandes des souverains. À cet égard, de nombreux manuscrits furent ornés au scriptorium du palais. L'influence byzantine et antique portent le style du palais. L'Évangéliaire de Godescalc, celui dont Louis le Pieux fit don en 827 à l'abbaye Saint-Médard de Soissons, celui qu'Angilbert donna à Saint-Riquier, "L'Homère" sont autant d'œuvres de cette école. D'autres ateliers ont laissé un style particulier : Corbie avec ses influences orientales ; Fleury imprégné du style irlandais et de résurgences de l'époque mérovingienne. D'autres centres ne sont pas rattachés aux pouvoirs souverains : Saint-Gall et son Psautier de Wolfcoz, le Psautier d'or et le Psautier de Folchard vers 860.
L'époque carolingienne est marqué par une renaissance, un retour aux anciens. Les personnages les plus connus de cette époque se prétendent de grands latinistes. Les réformes ont pour but d'améliorer l'éducation mais elles se limitent aux clercs et aux nobles. Le peuple paysan n'en profite pas. Au contraire, les initiations qui leur sont destinées sont supprimées. L'ordre bénédictin, à la faveur de sa réforme en 817, se referme sur lui-même. Charlemagne, qui impulse cette réforme, est pourtant illettré. Son but n'est pas d'éduquer le peuple ou de faire naître un quelconque sens critique mais il est d'uniformiser, de souder durablement l'empire après les importantes conquêtes. D'ailleurs les livres ne circulent pas et restent peu lus. Une entreprise de rénovation est menée qui ne se penche que très peu sur le contenu des livres.
Jean Scot Erigène (IXième siècle) est un grand helléniste de cette période. Bien que reçu par Charles le Chauve, il est resté peu connu de son époque. Il n'échappe pas aux dérives stylistiques, emphases, éloges éperdues mais demeure un grand connaisseur du grec. Traducteur de l'ensemble de l'œuvre de Denys l'Aréopagite, il a également animé de grands débats de ce siècle sur la prédestination, le panthéisme. Il est aussi auteur d'un De divisione naturae. Pierre de Pise, Paul Diacre, Loup Servat de Ferrières sont aussi de bons hellénistes. Mais les latinistes les ont surpassé : Eginhard et sa fameuse Vita caroli calquée sur la vie d'Auguste, Alcuin, Fréchulf et son Histoire universelle reprenant les divisions d'Orose, lui-même élève de Saint-Augustin, Smaragdus réutilisant les arguments du même Saint-Augustin, Raban Maur, Florus de Lyon.... Parmi les lectures dans les monastères, retenons : De doctrina Christiana de Saint-Augustin (354-430), Institutiones divinarum et saecularium litterarum de Cassiodore (vers 480-vers 575), ceux qui sont appelés les "docteurs latins" : Amboise, Jérôme, Grégoire le Grand et les grands classiques : bibles et règle de Saint-Benoît.
Le latin retrouve sa splendeur. Il est enseigné à partir de L'ars donati de Donat, professeur à Rome au IVième siècle (340-370). Le latin est d'ailleurs adopté comme langue officielle. Il reste toutefois la langue d'une élite cléricale, intellectuelle et politique. La vigueur du latin n'empêche pas le français ou "rustica ramana" de connaître un développement sans précédent au plan surtout de la reconnaissance et de l'écriture. Les premiers témoins écrits de ce développement apparaissent au IXième siècle mais les historiens supposent que le français est parlé par une grande masse de gens ignorants du latin. "Le serment de Strasbourg" est en langue vulgaire, romaine et tudesque (germanique) comme la Séquence de Sainte-Eulalie vers 880. Selon Eginhard, son biographe, Charlemagne en contribuant à la transcription des poèmes "barbares" et à l'ébauche d'une grammaire a apporté sa pierre à l'édifice. En dépit des résistances d'un Benoît d'Aniane qui interdit à ses moines de parler autre chose que le latin, le concile de Tours en 813 constate et se félicite des progrès de la langue vulgaire. Les textes allemands en langue vulgaire sont nombreux : L'Abrogans de l'évêque de Freising, Arbeo écrit en 780, Le glossaire de Kassel, les travaux de Reichenau dont la règle de Saint-Benoît et la traduction du Traité contre les juifs d'Isidore de Séville, Le livre des évangiles d'Otfried, moine de Wissembourg en Alsace, le Hildebrandslied poème rimé en 7400 vers, l'Héliand, sorte d'épopée du sauveur. Le latin a freiné les ardeurs novatrices d'écrivains académiques par la contrainte ; cependant les progrès de la langue vulgaire sont irréversibles.
Le traducteur est une sorte de savant. Il doit connaître le fond du livre pour en saisir la substance (ce sont les "res" et les "verba" de Saint-Augustin : les choses et les paroles ; la lettre (littera) et l'esprit (sensus) qui se complètent : "la lettre tue mais l'esprit vivifie" écrit Saint-Paul). Cela n'empêche pas les inévitables erreurs : l'invention de mots nouveaux, de concepts nouveaux, les contresens, la déroute face aux abréviations et aux coupures. Malgré le glossaire, le sens du texte se trouve parfois gravement altéré surtout si le traducteur travaille avec un interprète qui lui lit le texte et le traduit en langue vulgaire pour le reproduire enfin en latin. Le traducteur est néanmoins le véritable analyste de la renaissance, quelqu'un qui doit sans cesse choisir. Le De mundo d'Aristote, De natura hominis de Nemesius d'Emèse, La vie de Sainte Pélagie, Le livre des causes, Denys l'Aréopagite dont la pénétration en Occident est due au hasard d'une ambassade de l'empereur byzantin Michel le Bègue auprès de Louis le Pieux en 827 (le livre fut apporté en présent) sont de fameuses traductions.
À la base de la connaissance du moine, il y a le psautier. C'est aussi le livre de chevet du novice. Tout bon moine devait connaître en principe par cœur les 150 psaumes. Dans les écoles monastiques, le latin est en principe enseigné ainsi que la prosodie pour la lecture et le chant, des anthologies d'auteurs classiques. Le maître ou "scolasticus" a sous son autorité un groupe homogène ; sa méthode est orale utilisant le dialogue, le commentaire, la glose (en digressions parfois). L'élève est pourvu de tablettes de cires, de papyrus et de parchemins. Avec le capitulaire de 789, les écoles vont se développer autour de plusieurs points : un programme inchangé - l'instruction des clercs est confirmée à la charge des évêques - ; l'étude de la grammaire, des arts libéraux se généralisent. L'école est en principe ouverte à tous et gratuite. Mais si Alcuin y veille, la réalité se révèle plus disparate. Les écoles monastiques conservent leur renommée même si leur monopole est ébranlé. Les écoles presbytérales dispenses elles un minimum de connaissances. Elles sont réservées au bas-clergé. Au palais, l'initiation aux charges et services du roi se poursuit en s'amplifiant ; futurs fonctionnaires et prélats s'y retrouvent. Alcuin organise et Clément l'Irlandais les dirigent à l'époque de Charlemagne. Cette école palatine ne fait pas l'unanimité. Une académie de palais rassemble les lettrés, affublés de surnoms à consonances latines.
Les scriptoria ont fleuri avec la renaissance carolingienne et si les travaux de ces ateliers ne sont pas d'un égal intérêt, il est bon de citer les principaux : Ferrières en Gatinais ou Loup, abbé (805-862) a entretenu une importante correspondance et dispensé son intérêt pour les classiques latins ; Saint-Benoît de Fleury en pays de Loire sous l'abbatial d'Abbon fut un centre de diffusion de la minuscule caroline et une école qui, sous Charlemagne, a vu près de 5 000 élèves passer ; Saint-Denis avec Hilduin qui réalisa des traductions de Denys l'Aréopagite (c'est aussi à Saint-Denis que fut décorée la seconde bible de Charles le Chauve) ; Saint-Amand en Pévèle, producteur de manuscrits liturgiques ainsi que de sacramentaires célèbres ; Reichenau, réputé pour ses manuscrits de luxe, ses décorations et qui coopéra avec les empereurs (en 822, on compte près de 400 volumes) ; Saint-Gall (citons aussi Saint-Sever, Moissac, Saint-Martial de Limoges ; des églises cathédrales comme Lyon avec l'évêque Agobard et le diacre Florus, Orléans et son évêque Théodulfe, ami d'Alcuin, Laon ; Reims sous l'abbatial d'Hincmar élu en 845 et mort en 882 puis sous l'historien Flodoard et le futur pape Gerbert ; Cologne et l'archevêque Hildebald mort en 819 ; Mayence où parut Le manuscrit de Lucrèce en écriture continentale revue et corrigée en minuscules anglo-saxonnes). Saint-Gall et Reichenau entretiennent de bonnes relations. Les commandes des souverains donnent une réputation aux scriptoria de Saint-Martin, Saint-Denis, Saint-Gall, Reichenau, Echternach et Saint-Maximin de Trèves... Entre abbés aussi les échanges sont fructueux : Theodulfe se fait connaître par ses poèmes (telles les fameuses rimes chantées à la procession des rameaux : Gloria, laus et honor tibi sit) et sa bonne connaissance des anciens. À Fulda en Franconie, Eginhard fut élève et Raban Maur (784-856) abbé. Il fit du lieu une capitale intellectuelle et une véritable réplique de Tours.
Parmi les plus célèbres ouvrages répertoriés durant cette époque, citons La bible de Moutier-Grandval, Le sacramentaire d'Autun, la première bible de Charles le Chauve qui furent réalisés au centre de la France (indistinctement Fleury, Saint-Martin ou Marmoutier). La seconde bible de Charles le Chauve, le Codex auréus, la bible de Charles le Gros ont été réalisés à Saint-Denis. L'Évangéliaire d'Ebbon, Le psautier d'Utrecht, le Sacramentaire de Drogon, L'Évangéliaire de Saint-Médard de Soissons proviennent de Reims et d'Hautvillers. L'Évangéliaire de Godescalc enfin est attribué à l'école du Rhin de Trèves. Quant aux bibliothèques, elles sont plus ou moins bien fournies : de 200 à 300 manuscrits à Saint-Riquier, de 300 à 400 à Corbie, Saint-Bertin, Saint-Amand, Gorze, Stavelot, Lobbes, Murbach, moins de 200 à Fulda, Lorsch, Bobbio.
Alcuin est un moine anglais, originaire d'York où il fut un brillant élève. Très vite sa réputation gagne la France. Il y est appelé par Charlemagne pour soutenir sa rénovation de l'enseignement. Avec lui, Pierre de Pise, le lombard Paul Diacre le poète satirique espagnol Théodulfe vont impulser le mouvement souhaité par l'empereur. Il devient l'ami de Charlemagne qui le place à la tête de l'école de palais. Il y travaille avant Clément en formant les serviteurs de l'État, en rassemblant les manuscrits afin de constituer la bibliothèque du palais. Au plus fort de la renaissance dont il est un des instigateurs, il se fait appeler Horacius Flaccus à l'académie palatine et surnommer "gloria vatum", séjourne à Rome, diffuse la pensée latine. Il intervient dans quelques débats : pour réprimer l'hérésie qui faisait du Christ le fils adoptif de Dieu ; sur la querelle des images ; en ajoutant le "filioque" au "credo". Les deux première abbayes dont il a la responsabilité sont Saint-Loup de Troyes et Ferrières. En 796, il a environ 65 ans, à la demande de Charlemagne, désireux d'exporter sa réforme, il s'occupe de Saint-Martin de Tours, y fonde deux ans après une école des belles lettres de philosophie et théologie qui est surnommée "mère de l'université" pour son aspect précurseur. Il meurt en 804. Alcuin a laissé une oeuvre assez fournie : un Traité des vertus et des vices, des ouvrages philosophiques qui s'inspirent de la pensée de Saint-Augustin, de Saint Jérôme, Marius et Victorinus, de Boece enfin. Il compose le Livre des sept arts libéraux où il justifie l'emploi de la science profane et affirme l'impossibilité d'approfondir la religion sans le secours des "Catégories" d'Aristote.
À Saint-Martin de Tours, durant cette période, bibles, chroniques, vies de Saints sont sorties. L'Évangéliaire de Charlemagne reste sans doute le chef d'œuvre de l'atelier : sur vélin très blanc, le texte est en lettres d'or d'une onciale très régulière. L'abbaye a 219 membres sous Frégédise (818-820), successeur d'Alcuin. Leur nombre ne devait pas être moindre avec Alcuin. L'homme est décrit comme grand, robuste, à la voix forte mais humble, simple et doux. Il n'a pas eu de problème majeur d'adaptation même s'il lui arrive de se plaindre de la "rusticité tourangelle", du chauvinisme de ses moines lorsqu'ils accueillent un visiteur d'Angleterre, de leur résistance lorsqu'il tente d'imposer la stricte observance de la règle de Saint-Benoît (ses partisans s'exilent alors à Cormery). Sa piété ne fait aucun doute. Son goût pour la prière personnelle, les livres de dévotion tel le Libelli pucum, sa dévotion au mystère de la Trinité, au Christ pour son humanisme, aux Saints, à Marie le démontrent. Grâce aux relations entretenues avec de nombreux centres de la renaissance (Lérins, Corbie, Salzbourg, les monastères britanniques), Saint-Martin connaît un essor important. La réputation de son école où est enseigné un cycle élémentaire de trois classes : lecture, chant, écriture et un cycle supérieur pour les sept arts libéraux (les manuels sont rédigés par Alcuin lui-même) ne fait aucun doute. Raban Maur, Hatton Bonose, Samuel de Worms, Sigulf le jeune, Adalberg, Aldric (qui professa la théologie à l'école palatine vers 830) y firent leurs premières armes. L'école calligraphique, relais de diffusion de la minuscule caroline, la correspondance d'Alcuin, les échanges de livres avec l'Angleterre, le sens du sacrifice du personnage (lorsqu'en 801, par l'imprudence d'un sacristain, un feu se déclare, Alcuin se fait porter dans l'église et se prosterne à terre, les bras en crois, au milieu des flammes. Le feu - parait-il - en fut apaisé) contribuent à rendre célèbre le monastère. Les difficultés de recrutement local, une communauté tumultueuse, la faiblesse des enlumineurs qui se contentent d'imiter les oeuvres de Saint-Amand en se limitant aux colonnes, aux arcades des canons des évangiles et aux initiales menues (rinceaux, entrelacs, animaux stylisés), la pauvreté des bibliothèques, le manque de rigueur dont souffrent les copistes freinent un peu les efforts du diacre (car Alcuin ne fut jamais abbé) malgré ses recommandations : "qu'on respecte le texte, qu'on mette les points à leur place et qu'on suive bien la ligne". Si l'historien ne doit pas surestimer la pensée et l'œuvre d'Alcuin, son rôle dans la renaissance carolingienne a été indéniablement primordial.
Si la terme de renaissance carolingienne est contesté par certains historiens, il n'en reste pas moins que cette époque a été marquée par un grand dynamisme, particulièrement remarquable dans les abbayes et dans les scriptoria.
Jean Glenisson, Le livre au Moyen-Age, Presses du CNRS.Pierre Riché, Éducation et culture dans l'Occident barbare (VI-VIII), Paris, 1972.
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 12:48
Magnifique,
MAXIMUS,
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 12:51
MAXIMUS,
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 12:56
UNIQUE,
MAXIMUS,
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 18:58
EXPRESSION AU MOYEN AGE
ACHETER CHAT EN POCHE Expression très ancienne utilisée dès 1400. La poche dont il est ici question est un sac. Elle signifie acheter ou recevoir quelque chose sans en vérifier sa nature ou son état. Le chat est figure très souvent dans les expressions et les proverbes. Au Moyen Age, il passait pour diabolique, sans doute à cause de son caractère mystérieux et indépendant.
À LA QUEUE LEU LEU
Aujourd'hui l’expression signifie " l'un derrière l'autre ". Leu est la forme ancienne du mot loup (parfois lou). A la queue leu leu devrait donc se lire à la queue du loup le loup. Au Moyen Age, les loups étaient très nombreux et se déplaçaient en bandes, souvent l'un derrière l'autre. Leur apparition était redoutée par la population.
ALLER À CANOSSA
Canossa est une petite ville du nord de l'Italie, près de Modène. En janvier 1077, l'empereur d'Allemagne Henri IV vint implorer le pardon du pape Grégoire VII. Les deux hommes ne s’aimaient guère. Le pape s'opposait à toute intervention du pouvoir laïc dans le choix des évêques et des abbés que l'empereur entendait bien contrôler. Il fit proclamer la déchéance du pape en 1076 et fut excommunié le mois suivant. Cette situation ne manquait pas de poser des problèmes : elle excluait l'empereur de la société chrétienne et dispensait ses sujets de lui obéir. Henri IV s’en alla en plein hiver, pieds nus dans la neige, à la porte du château, demander sa grâce au pape qui la lui fit attendre trois jours. L’expression signifie s'humilier devant quelqu'un.
ALLER SUR LA HAQUENÉE D'UN CORDELIER
Cordeliers est l’ancien nom des franciscains, religieux de l'ordre de saint François d'Assise foncé en 1223. Il s’agissait de moines-mendiants qui quêtaient dans les rues. Ils étaient trop pauvres pour posséder une haquenée ; une belle monture docile, comme en montaient les hauts dignitaires de l'Église. Ils allaient à pied, s'aidant d'un bâton. Cet ordre fut introduit en France par saint Louis et comptait de nombreux membres jusqu’à la Révolution. D’autres expressions sont nées sur les cordeliers : Gris comme un cordelier - homme ivre par allusion à la couleur originelle de leur robe. Large comme la manche d'un cordelier – se dit d'une conscience accommodante. Parler latin devant les cordeliers – se disait de quelqu'un qui prétendait savoir quelque chose mieux que celui dont c'était le métier.
L'ÂNE DE BURIDAN
Allusion à la parabole de Jean Buridan (important philosophe du XlVème siècle). L’âne dont il est question est un animal indécis. L’expression signifie dont être indécis, ne savoir quel parti prendre.
ATTENDRE SOUS L'ORME
Attendre très longtemps en vain. Il s’agissait d’un rendez-vous que l’on comptait bien manquer. Au Moyen Age, les seigneurs rendaient parfois la justice à l'ombre d'un arbre, sur la place du village. (saint Louis sous son chêne). A moins que l'expression n'évoque l'attente résignée des avocats sans cause à la recherche de clients.
AUTANT EN EMPORTE LE VENT
Rien ne restera, tout sera emporté. Ce proverbe mélancolique évoque l'aspect fugitif et dérisoire des choses humaines: amours, ambitions, désirs, tout est promis à disparaître, comme emporté par le vent. On trouve l’expression chez François Villon, qui en fait le refrain de l'une de ses Ballades. C’est aussi le titre français du célèbre roman de Magaret Mitchell.
AVOIR MAILLE À PARTIR
Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un. La maille dont il est question ici est une monnaie, la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.
AVOIR VOIX AU CHAPITRE
Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion. Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires. Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas voix au chapitre.
BACHELIER
Est le lycéen qui a réussi les épreuves du Baccalauréat. Déjà au Moyen Age, le terme désignait l'étudiant titulaire du premier grade universitaire. Au XIème siècle, le bachelier était un jeune noble, chevalier ou écuyer, qui servait sous les ordres d'un seigneur plus âgé. Le jeune homme devait faire ses preuves afin d’héritier du fief paternel. Lorsqu’il ne possédait pas de fortune, il devait redoubler d’audace pour se trouver un protecteur ou un riche beau-père.
BATTRE SA COULPE
Battre sa coulpe signifie se repentir. Les pénitents manifestaient le remords qu'ils avaient de leurs fautes en se frappant la poitrine et en disant " mea culpa " car faute se dit culpa en latin.
BOIRE À TIRE-LARIGOT
Boire comme un trou. Selon le sens du mot larigot, l'expression peut avoir plusieurs origines : - sens de gosier : on boirait " à tire-gosier ". - nom d’une des grosses cloches de la cathédrale de Rouen : La Rigault (nom de celui qui en avait fait don). Son poids faisait tirer la langue aux sonneurs et assécher leurs gosiers. - petite flûte semblable à un pipeau. Boire à tire-larigot serait boire comme on joue de la flûte, sans quitter l'instrument des lèvres et en aspirant largement.
C'EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES
C'est une autre affaire. Au Moyen Age, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois. Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante.
CHAMPION
A l'origine, un chevalier se battait en champ clos pour défendre une cause. La justice du Moyen Age admettait l'épreuve des armes. L'accusé pouvait provoquer en duel son accusateur : Dieu faisait triompher l'innocent. Lorsque l'accusé, malade, trop jeune ou trop vieux, n'était pas en mesure de se battre lui-même, ou si c'était une femme, il pouvait se faire représenter par un champion.
CHERCHER NOISE À QUELQU'UN
Quereller quelqu'un souvent pour peu de chose. Noise signifiait jadis : querelle bruyante, dispute. Aujourd'hui, le mot noise ne subsiste que dans cette expression.
CHEVALIER
A l'origine, les chevaliers n'étaient que de simples combattants, parfois mercenaires, assez forts ou assez riches pour avoir un cheval. Leur prestige était essentiellement militaire. A partir du XIème siècle, ces guerriers commencent à constituer une classe sociale, unie par une même manière de vivre. Pour éviter les guerres continuelles, les abus de pouvoir et canaliser la violence de ces combattants souvent frustes, l’Église met en place les règles strictes du code chevaleresque. Le chevalier, dont les armes ont été bénies, doit obéir à Dieu et à son devoir, protéger les faibles, aider son prochain...
LE CHIEN DE JEAN DE NIVELLE
Animal ou un homme qui ne veut pas obéir quand on a besoin de lui. Vient de l’expression " C'est le chien de Jean de Nivelle, il s'enfuit quand on l'appelle. " Origines de l'expression mystérieuses. On pense pourtant que ce Jean de Nivelle n'a pas eu de chien… Il a par contre refusé d'aider son père, jean de Montmorency, à soutenir Louis XI en guerre contre le duc de Bourgogne. Furieux, son père le déshérita et Jean de Nivelle s'enfuit en Flandres sans attendre d'autres ennuis. Il faut donc comprendre: " C'est ce chien de Jean de Nivelle... " au sens de infâme, crapule.
CONVOQUER LE BAN ET L'ARRIERE-BAN
S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban.
UNE COTE MAL TAILLÉE
Estimation approximative, compromis qui ne satisfait personne. La cotte (qui s'écrivit longtemps cote) était au Moyen Age une tunique qui, si elle était mal taillée, ne convenait à personne. La cote est un impôt de la fin du Moyen Age. Lorsqu’elle était taillée, elle signifiait établie, répartie entre les contribuables.
LA COUR DES MIRACLES
La Cour des Miracles était située dans le quartier des Halles à Paris. Ce n’est que sous Louis XIV que la police en viendra à bout. Repaire des brigands, des faux estropiés qui mendiaient dans les rues, elle doit son nom à la magie qui le soir faisait retrouver aux infirmes l’usage de leurs membres. Aujourd’hui, une cour des miracles est un endroit plein de monde, à la fois sordide et pittoresque.
COURIR LE GUILLEDOU
Guiller signifiait tromper en vieux français, le verbe. Les " Guillaume " étaient ainsi nommés car ils étaient des trompeurs mais parfois aussi des trompés. Aujourd'hui, guiller ne survit plus que dans cette expression qui a pour sens : partir à la recherche d'aventures amoureuses.
COURTOIS
Les chevaliers du Moyen Age l’étaient ; aimables, polis, raffinés dans leur parure et leur langage et aussi leurs sentiments. Ils considéraient leur dame comme une maîtresse toute-puissante dont les désirs étaient des ordres. Pour lui plaire, ils surmontaient toutes sortes d'épreuves, physiques et morales, dont la patience n'était pas la moindre. A l'origine, courtois signifie qui vit à la cour.
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Mer 19 Jan 2011 - 19:22
Injures et jurons du Moyen Age I Par JarJar, samedi 6 juin 2009 à 11:31 | Culture | #79 | rss
Et voici la première partie d'une sélection d'insultes et de juron médiévaux ! Mes préférés sont en gras. Nous nous limiterons aujourd'hui aux expressions toutes faites :
- Prendre l'eschampe : fuir - Broster le brau : brouter la boue, mordre la poussière - Bote-en-coroie : voleur, coupeur de bourse - Vis d'apaupariz : tête comme un cul - Par le cul Dieu ! - Aller en dar : être en mauvais état - Estre en dar : ne servir a rien - Dire lait : insulter - Dire feves : dire flûte (envoyer sur les roses) - Dire pois : dire flûte (envoyer sur les roses) - Etre doille de vin : être saoul - Dormir son vin : cuver - Faire le coc empleu : faire la poule mouillée - Enfant de pié : fantassin, chair à canon - Escot de barnecs : rejeton mâle de péripathéticienne (pour ne pas dire fils de...) - Emble denier : voleur - Enondu : nom de dieu - Escorche raine : écorcheur de grenouille - Escoueur de bourse : coupeur de bourse - Conter escot : faire payer un autre à sa place - Dire son esme : exprimer sa pensée - Perdre son esme : perdre la raison - Avoir l'haleine escosse : perdre la respiration, s'essouffler - N'estre pas esclanchier : ne pas y aller de main morte - Felon de pute estrace : rejeton mâle de péripatéticienne - Que cent diables te sautent au corps ! - Damné comme un serpent ! - Dieu (ou le Saint que vous voulez) te mette en male semaine ! - Mal fête t'envoie Sainte Madeleine ! (ou tout autre canonisée) - Par la sanglante gorge ! - Par les Saints Couillons du pape ! - Que le chancre te puisse venir aux moustaches ! - Que le feu saint Antoine te arde ! (et là seul saint Antoine est utilisable) - Que le mal saint Mathelin te tienne au cerveau ! - Retourne à la landie ta mère ! - Sanglante fièvre te doint Dieu ! - Chiabrena à cul punais ! - Bourg de godon ( Bâtard d'Anglais !)
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Jeu 20 Jan 2011 - 10:00
LACOSTE dans le LUBERON village qui a su rester authentique,
MAXIMUS,
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Jeu 20 Jan 2011 - 10:06
MAXIMUS,
christina Admin
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Jeu 20 Jan 2011 - 12:52
.
J'aime beaucoup ces villages médiévaux, souvent perchés très hauts !
C'est un réel plaisir que se promener dans ces endroits,
on imagine être dans un autre monde, une autre époque!
Merci Maximus
fee_line
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Jeu 20 Jan 2011 - 22:42
di diouuuu!!!!!! que c'est plaisant de vous lire samsara et maximus!!!!
j'adorreeee le moyen age et pourquoi???? bonne question!!!! j'ai lu au moins 6 fois déjà la série qui relate l'histoire de philippe le bel et tous les valois dans les moindres détails!!! série écrite par maurice druon publiée en 1955 !!! c'est une trouvaille que je garde précieusement!!
la reine violée !!!!! la trahison des anges!!!! le clan des maclaren!!!! les reines pourpres!!! etc.....
je suis capable de lire toute une nuit à la plus grande colère de mon mari qui va dormir ailleurs parce qu'il parait que je fais du vent avec mes pages tellement je lis vite et en plus je n'entends rien quand on me parle !!!! tellement je suis dedans!!!
donc de vous lire imaginez mon plaisir !!!
merciiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!
samsara
Nombre de messages : 2101 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Jeu 20 Jan 2011 - 23:48
MERCI à toi la jolie Fée Line ...
sais tu ?
çà fait vraiment plaisir ...
Pour ma part j'adore le vieux parlé francoy ...c'est génial ! Avec Martial alias Maximus on se régale ... Quand on dit " on se croirait au moyen âge " ! foutaise ! c'est faux de penser çà ! Car bien souvent le sencé moyen âge poussiéreux pense t on ? Mais il nous a tout appris quelque part ! tout vient de là ou presque ... C'est une période sur mille ans très riche à tous points de vues, il suffit de nous lire ...
Bien à toi grande dame Fée line,
Je te bisoye...
Samsara
Ps : ( tu as vraiment une jolie bouille sur cette photo... )
Je te souhaite de retrouver le plus beau des sourires ...
Samsara
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 10:03
Bonjour fée line,
Merci pour tes encouragements,
nous sommes heureux SAMSARA et moi de faire partager aux autres, à l'occurence à toi notre passion,
ainsi nous vous faisons connaitre notre beau patrimoine historique et n'ayont point peur des mots,
la plus riche du monde.
Merci à vous chers amis lecteurs,lectrices, de nous suivre dans ces moults péripéties moyen âgeuse,
de suivre ce chevalier au noble coeur aux quêtes multiples.
MAXIMUS
maximus38
Nombre de messages : 2026 Age : 65 Localisation : isere Date d'inscription : 08/02/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 11:42
Un joli conte du moyen âge,
BERTHE AUX GRANDS PIEDS,
Le conte ( Franc - France ) Lorsque Pépin le Bref décida de se marier, ses conseillers partirent en quête d'une fiancée de bonne noblesse dans divers pays. Mais le roi ne parvenait pas à faire son choix. Jusqu'à ce qu'un trouvère qui avait parcouru une bonne partie du monde vînt lui chanter la beauté de Berthe, fille du roi de Hongrie, aussi intelligente que fine et sage. Elle n'avait qu'un seul défaut : l'un de ses pieds était trop grand.
«Les pieds restent cachés sous les jupes», se dit le roi. «Qu'on amène donc Berthe à Paris! »
Pépin fit alors charger trente chevaux d'or et d'argent, équipa une douzaine de chevaliers le plus richement du monde, et la troupe prit le chemin de la Hongrie. La belle Berthe n'était pas joyeuse après avoir donné son consentement, quand il lui fallut quitter son pays natal et sa famille. Mais ses parents lui dirent pour la réconforter.
«C'est dans la douce France que tu t'en vas, ma chérie! Où trouverais-tu plus beau pays au monde? Nous ne t'oublierons pas, sois-en sûre! »
Et Berthe s'en alla donc vers la France. En route, son cortège fit une halte chez le duc de Mayence, qui s'étonna fort en voyant la princesse Berthe. Ce duc avait une fille, Alista, qui ressemblait à Berthe comme une soeur. Sauf les pieds, qu'elle avait justement très petits, comme des pieds de fillette. Il ne fut donc pas étonnant que les deux demoiselles se prissent vite d'amitié l'une pour l'autre. Berthe était si enchantée de sa nouvelle amie qu'elle proposa d'en faire sa suivante, et de l'emmener avec elle en France.
Lorsque tout le monde arriva à Paris, la princesse hongroise était si lasse de son long voyage qu'elle fit cette proposition à sa nouvelle amie
«Chère Alista, je t'en prie, remplace-moi ce soir. Que l'on te présente au roi à ma place. Cela ne durera pas longtemps, et de toute façon les gens n'y verront rien. Nous nous ressemblons tellement! »
Alista accepta très volontiers : elle se revêtit de l'une des plus belles robes de la princesse hongroise et se rendit à la salle de réception pour la cérémonie de la présentation. Seulement, cela lui plut très fort de se trouver ainsi auprès du roi! Alors elle décida de remplacer sa maîtresse pour toujours.
Alista paya - très cher - deux serviteurs, qui enlevèrent Berthe et l'emmenèrent en secret dans la forêt la plus profonde. Là, ils avaient ordre de la tuer. Mais ils n'en eurent pas le coeur, ils hésitèrent devant tant de beauté. Ils l'abandonnèrent donc à son sort, et s'en retournèrent à Paris. La pauvre Berthe erra longtemps dans la forêt obscure, elle se déchirait les jambes dans les fourrés épineux, dormait à même le sol nu et se nourrissait de fraises et de framboises. Jusqu'à ce qu'un jour, elle débouchât en une prairie où elle vit une petite chaumière. C'était là que vivait le charbonnier Simon, avec sa femme et ses deux filles. Berthe vécut neuf ans et demi dans la cabane du charbonnier, et jamais elle ne trahit sa véritable identité.
La reine de Hongrie Blanchefleur n'oubliait pas sa fille. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle envoyait des messages en terre de France, et était fortement inquiète de ne recevoir de sa fille que de très brèves informations. On peut comprendre qu'Alista n'adressait à la cour de Hongrie que des mots très prudents. Aussi, quand la reine de Hongrie invita sa fille à venir la voir en son pays, Alista lui répondit qu'elle ne pouvait faire le voyage, étant malade. Cela décida la reine de Hongrie
«Je vais aller voir Berthe en France! »
Ce fut en vain que le roi son époux tenta de la dissuader d'entreprendre un si long et si pénible voyage.
«Si Berthe a supporté ce voyage, je le supporterai bien aussi, moi!»
déclara-t-elle. Et elle se mit en route.
En apprenant cela, Alista eut grand-peur. Elle se mit vite au lit, en se déclarant malade. Ce fut ainsi que la reine de Hongrie trouva celle qu'elle croyait être sa fille, au lit dans une chambre obscure, aux rideaux tirés.
La reine se jeta sur la fausse Berthe dans son lit, et se mit à caresser sa fille comme un bébé. Ce fut alors qu'elle remarqua que celle qui était dans le lit avait bien le même visage que Berthe, mais avait des petits pieds : tous deux semblables.
«Tu n'es pas ma fille!»
s'exclama la reine. Et elle se hâta d'aller raconter au roi cette nouvelle stupéfiante.
Le roi Pépin le Bref se fâcha très fort. Il fit venir Alista devant lui, et elle, tout en pleurs, avoua tout. Ensuite le roi entendit les deux serviteurs qui avaient été chargés de l'horrible besogne, et eux aussi confessèrent tout. Ils menèrent le roi jusqu'à l'endroit de la forêt où ils avaient abandonné la malheureuse princesse hongroise.
Le roi fit rechercher Berthe, et il chercha lui même, dans toutes les directions. Il commençait à se faire à l'idée qu'elle avait dû périr dans la forêt, quand il parvint lui aussi à la chaumière du charbonnier. Là, devant la maisonnette, il vit une très belle jeune femme qui rapportait une cruche d'eau de la fontaine. Et il remarqua aussi que l'un de ses pieds était chaussé d'un très grand sabot.
Pépin l'interpella
«Dites-moi qui vous êtes! Vous devez me suivre, je suis le roi de France!»
Berthe, effrayée, répondit
«Ah, Sire, ne me faites pas de mal! Je suis la reine de France, la fille du roi de Hongrie, l'épouse de Pépin!»
«Et Pépin, c'est moi!»
s'exclama le roi, tout heureux. Et il prit Berthe sur son cheval. Tout se termina très bien. Le roi fut miséricordieux, car Berthe au grand pied et aussi au grand coeur, plaida en faveur de tous. Sauf d'Alista, qui fut honteusement chassée de Paris. Les deux serviteurs reçurent une bonne volée de coups de bâton, mais ensuite le roi les récompensa richement parce qu'ils n'avaient pas tué Berthe, comme ils en avaient reçu l'ordre. Le charbonnier Simon, qui ne parvenait pas à croire qu'il avait hébergé chez lui durant dix ans la reine de France, fut élevé au rang de chevalier, et reçut comme armoiries une fleur d'or sur champ d'azur. La reine de Hongrie pleurait, puis riait, et se réjouissait fort de n'avoir pas écouté les conseils de son époux, qui ne voulait pas la laisser aller en France. Qui sait comment tout cela aurait fini, si elle ne s'était pas décidée à ce voyage!
«Mais si vous n'aviez pas retrouvé Berthe»,
disait-elle au roi Pépin,
«je vous jure que de mes propres mains je vous aurais raccourci d'une tête!»
Peu de temps après les retrouvailles, on célébra de façon grandiose, pour la deuxième fois, le mariage de Pépin le Bref, mais cette fois avec la véritable Berthe, fille du roi de Hongrie. Et les époux royaux vécurent ensemble de longues années heureuses, et ils régnèrent avec une grande sagesse sur le doux pays de France.
Origine du conte Berthe au grand pied (vers 1275) est la mise en roman d'une légende concernant la mère de Charlemagne. Le troubadour Adenet le Roi s'inspira de cette histoire pour écrire «Li Roumans de Berte aus grans piés», où l'héroïne, une princesse de Hongrie, se voit substituer une rivale lors de son mariage avec Pépin. La fausse reine ressemble étonnamment à Berthe, les pieds exceptés. La mystification sera découverte par Blanchefleur, mère de Berthe, lors d'une visite à Paris. Pépin retrouvera lors d'une partie de chasse la vraie Berthe qu'il épousera. Elle devint reine de France et mère de Charlemagne.
L'histoire (xx - 783) Berthe ou Bertrade, dite au grand pied était la fille de Caribert II (Charibert), comte de Laon et de Gisèle d'Aquitaine, Son mariage avec Pépin est daté de 743-744. Reine de France, elle est la mère de l'empreur Charlemagne et de son frère Carloman. Elle mourut le 12 juin 783 à Choisy-au-Bac (près de Compiègne, Oise) et sa dépouille fut inhumée en l’église de l’abbaye royale de Saint-Denis.
MAXIMUS
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 11:51
LA VIELLE FEMME ET LE DIABLE
Il était une fois deux époux qui vivaient ensemble dans l'amour et l'harmonie. Cela ne plaisait pas au diable. Aussi tentait-il depuis plusieurs années de semer entre eux la discorde, sans toutefois y parvenir. Alors, il se souvint qu'il n'existait personne d'aussi malin qu'une vieille et méchante femme. Il en chercha donc une et lui demanda de semer la querelle et le mensonge dans le cœur de ces époux; moyennant quoi, il la récompenserait largement.
La vieille aima ce langage et lui dit : « Si tu me donnes une montagne de ducats, je ferai en sorte qu'ils ne s'adresse plus jamais de douces paroles » Le diable s'en réjouit et la prit au mot: « D'accord, je paierai. Et si tu y parviens, je te donnerai encore plus! » La vieille femme s'en fut donc, toute joyeuse, chez la bonne femme. Elle la salua et lui dit: « Comment cela se passe-t-il entre ton mari et toi? »
La femme qui semblait douce et souriante répondit : « Tout à fait bien. Nous sommes les plus heureux du monde. » La vieille répliqua : « Tu te trompes, car ton époux adore une autre femme bien plus belle que toi. Si tu veux remédier à cela, écoute-moi. A minuit moins le quart, quand ton mari dormira, prends des ciseaux, coupe-lui six cheveux et pose-les sur 1e seuil. Si tu fais cela sept fois de suite, il t'aimera de nouveau.
Après un premier sursaut de surprise, la femme réfléchit à cette proposition et dit finalement qu'elle allait essayer. Ensuite, la vieille sorcière s'en alla trouver le mari. Elle le salua et dit : « Comment cela va-t-il avec ton épouse? » Il répondit que tout allait bien. Alors, elle répliqua avec ironie : « Tu es dans l'erreur car ta femme aime un autre homme bien plus beau que toi. Et je tiens à te prévenir que cette nuit, à minuit moins le quart, elle va tenter de t'assassiner. Si tu la prends sur le fait, tu verras ce qu'elle trouvera comme excuse. » Le mari ne put y croire. Mais la vieille insista : « Tu pourras de toi même constater ma bonne foi. »
Alors, l'homme écouta ses conseils. A minuit moins le quart, l'époux semblait dormir à poings fermés. Mais il n’en était rien, il surveillait sa femme sous ses paupières mi-closes. A minuit, la femme se leva et chercha des ciseaux pour couper ces fameux six cheveux. Quand il s'aperçut de cela, l'homme crut que la vieille avait eu raison et il se fâcha si fort contre sa femme qu'il la tua. Quand il reprit ses esprits, il regretta son geste et retourna son arme contre lui.
Lorsque la vieille femme apprit leur mort à tous les deux, elle se rendit chez le diable pour obtenir le salaire de son forfait. Cependant, le Diable courroucé, la tint à distance et se fâcha contre elle en disant : .Mauvaise langue! Tu en fais toujours plus que je ne te demande. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi ! » Il lui lança l'argent avec ces mots : « Voilà pour toi. Et que les diables eux-mêmes se méfient de ta méchanceté!" Alors, ses grandes ailes brunes se déployèrent et il se saisit d'elle pour l'emporter en Enfer.
MAXIMUS
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 11:55
La légende de Saint Loup
Toutes les villes de France ont leurs bêtes monstrueuses, leurs dragons ou leurs gargouilles. Bayeux n'échappe pas à la règle et manifeste même un enthousiasme assez étonnant pour ces nombreuses histoires mêlant superstition païenne, folklore médiéval et foi chrétienne. Le loup est l'un des animaux les plus redoutés du Moyen-Age et la crainte qu'i| inspire a donné lieu à toute une série de légendes et de superstitions vivaces. Pour |'écrivain du XIlI siècle Pierre de Beauvais, l'animal « vit à la fois de proies et de vent » et « rode autour des chrétiens afin de les tromper et de récupérer leur âme ».
Plusieurs légendes fort connues au début du Moyen-Age illustrent cette peur du loup, qui trompe l'âme humaine et ravage les cultures. Ces histoires sont parvenues jusqu'à nous grâce à une puissante tradition orale et aux nombreux manuscrits de religieux et d'historiens. L'une de ces légendes raconte qu'au début du V° siècle, « un loup furieux ravageait les environs de Bayeux ». Saint Loup, qui était alors évêque de Bayeux et le resta trente longues années, de 434 à 464, décida de venir au secours de ses pauvres diocésaine effrayés et d'éliminer la « terreur du vilain ». Il partit donc à la recherche de la bête, comptant sur sa foi et sur son courage pour venir à bout du terrifiant animal.
Lorsqu'i| le découvrit, celui-ci resta pourtant complètement immobile, comme subjugué par |'évêque. Saint Loup put donc le maîtriser sans effort et lui passer une étole autour du cou. Il noya l'animal dans la Drôme, une petite rivière qui serpente non loin de là.
Aujourd'hui encore, la petite commune de Saint-Loup-Hors, à la lisière de Bayeux, rappelle, par son nom même, cette victoire symbolique du Bien sur le Mal. Dans l'église du village, plusieurs tableaux illustrent Saint Loup terrassant la bête à la manière de Saint Michel vainquant le dragon.
MAXIMUS
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 12:01
HYGIENE AU MOYEN AGE
( ) vive le papier toilette quand même
Le torche-cul au Moyen âge, ancêtre du papier toilette…
Aujourd’hui, le papier toilette ou papier hygiénique, est rentré dans tous les foyers des pays industrialisés. Comme on dit familièrement en France, le PQ a des origines très lointaines mais sa commercialisation industrielle est par contre beaucoup plus récente. Les premiers papiers toilettes ont été fabriqués en Chine au XIVe siècle mais leur usage était strictement réservé à l’empereur.
Le premier papier-toilette moderne est né en Angleterre en 1850. Son histoire industrielle remonte à 1857 aux Etats-Unis. Il faut bien reconnaître que l’homme est le seul animal qui se salisse l’anus en déféquant. Cette constatation a poussé nos ancêtres à développer des techniques afin de se nettoyer cette partie du corps.
Définitions – Historique – Ce avec quoi on s'essuie le derrière après être allé à la selle. « C'est dans le divin chapitre des torche-culs de Gargantua [que l'arrêt du parlement sur la loi naturelle devrait avoir sa place] ; la besogne de ces messieurs ne mérite guère qu'on en fasse un autre usage ». De François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. au roi de Pr. 2 mai 1758.
XVème siècle : « Lesquelz seigneurs si s'esbatoient à recueillir les torches culs Des seigneurs qui estoyent venus Aux chambres [latrines], et bien se pensoient Que à quelque chose servoyent » de François de Montcorbier, dit VILLON dans 2e repue franche
Techniques de l’Antiquité au Moyen Âge
Si l'origine des torche-culs se perd dans la nuit des temps, on connaît malgré tout les pratiques de la plupart des peuples de l'antiquité.
Les Grecs s’essuyaient rarement. Quand ils le faisaient, c’était avec les doigts ou avec des cailloux lisses. Aristophane, qui était un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C, nous a laissé un témoignage dans l’une de ses satires sociales qui précise le nombre de cailloux utilisés : « Trois pierres peuvent suffire pour se torcher le cul si elles sont raboteuses. Polies, il en faut quatre. »
Il précise également que la classe riche utilise volontiers des poireaux. Cependant, la technique la plus courante consiste à s’essuyer avec ses vêtements.
A cet égard, on peut lire dans Homère que Nausicaa demande son char et ses chevaux à son père pour aller laver les chemises de ses frères car ils « ne peuvent briller aux assemblées avec des chemises merdeuses. »
L'historien Salluste au 1er siècle avant J.C nous dit qu'on ignore depuis longtemps à Rome l'usage des torche-culs,et il voit dans le retour de cet usage une preuve de dégénérescence. A la même époque, le poète satirique Catulle précise que dans la classe patricienne, il semblerait qu'on ce serve déjà de serviettes de tissu (...)
A la fin du 1er siècle, selon Martial, on adopte la laine pour cet usage, et il devient courant de la parfumer(...)
Au Moyen âge, on note l'apparition d'un bâton courbe dont on achève le « travail » avec une poignée de foin, de feuille ou de terre(...)
Au Xème siècle, l'emploi des torche-culs a gagné une partie de la population, notamment certains ordres monastiques. On lit dans les Annales bénédictines de 996 : « Les religieux de l'ordre de St Benoit ne peuvent plus s'en passer (...).Ils vivent et voyagent avec un précieux nécessaire appelé anitergia ». Torche-cul que l'on retrouve au XIème siècle dans le « nécessaire des frères » comme nous le précise Mabillon dans la vie de Léon abbé de Nonontula.
Dans les siècles qui suivent, l'usage des torche-culs, si répandu soit-il, n'est pas le fait du plus grand nombre. Un auteur du XIIème siècle écrit : « Nous voyons des gens élevés avec soin et versés dans les sciences et répandus dans le monde, en qui néanmoins la nature laisse encore éclater un goût décidé pour la merde. Qui ont ce goût pour la merde si puissant qu'ils ne sont jamais sans en porter un peu avec eux. Non pas, va s'en dire, dans des vases mais du moins après la chemise et dans les vêtements ».
Au XIVème siècle, le papier est rare, cher et épais et on est encore loin de s'en servir pour s'essuyer le derrière.
Un extrait des comptes de dépenses de Charles VI datant de 1398, nous fixe sur ce point délicat. On y lit qu'on a acheté pour les augustes fesses du duc de Berry « du coton et quatre livres d'étoupe ». Celle-ci, partie la plus grossière de la filasse, et ordinairement issue du chanvre ou du lin. Chacun a ses préférences mais en général, dans les demeures des riches et des grands, on penche pour le lin. C'est le cas du roi lui-même qui « n'acquiert pour son usage particulier que d'estoupes de lin ».
Le petit peuple, lui et encore pour longtemps, reste fidèle au culte de la nature qui pourvoit à ses besoins. La chose est possible, au moins durant l'été, et l'on se transmet de génération en génération des refrains qui subliment l'emploi des feuilles de marronnier comme torche-cul. Mais l'hiver comment font les pauvres gens ? Selon la formule du temps, « ils sortent souvent chemises dorées ».
Au XVème siècle, une certaine égalité commence à naître dans le domaine du torche-cul entre nobles et roturiers fortunés. L'usage du papier se répand peu à peu partout, en partie lié à l'accroissement du nombre des clercs et des copistes. François Villon témoigne d'une estime particulière pour le papier et ne semble pas envisager que l'on puisse se servir d'autre chose.
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 12:11
La pollution des villes, principal vecteur de la prolifération des épidémies au Moyen âge…
Il est bien évident que la pollution de la rue n’est pas la cause directe de l’apparition de certains fléaux, de la fameuse peste noire, cette pandémie effrayante qui a frappé l’Occident à partir de 1348 et qui revint avec une périodicité redoutable faucher de nouvelles générations : presque tous les quatre ans à Saint-Flour entre 1399 et 1439, une année sur six à Limoges entre 1402 et 1484, une sur cinq dans les principales villes savoyardes de 1348 à 1500 etc… L’état sanitaire des chaussées et des habitations n’a pas brutalement empiré, sauf peut-être dans les quartiers surpeuplés par la venue de réfugiés en période de guerre, et les couches populaires, les plus directement menacées par ces épidémies très « prolétariennes » se lavent ni plus ni moins qu’auparavant. Mais la médiocrité des conditions d’hygiène s’ajoute à d’autres maux qui rendent les humains plus vulnérables. Associée à la malnutrition, aux disettes consécutives à des mauvaises récoltes et aux difficultés de la circulation, à la promiscuité dans des logements insalubres, au passage d’indésirables, de vagabonds, de soldats, de gens contaminés, elle a multiplié les risques et facilité la contagion. La rue remplie de déchets comestibles attire les rongeurs et les puces que les rats transportent dans les maisons voisines sont considérées comme les agents vecteurs par excellence du bacille pesteux. Les gouttelettes de salive que projette même imperceptiblement la parole, jusqu’à un ou deux mètres de distance, sont le mode de contamination directe de la variété de peste pulmonaire qui tue sans rémission. Or, la chaussée n’est-elle pas le champ privilégié des rencontres et des échanges de propos ? Quant au dépôt de matières fécales humaines et animales, créateur d’une pollution hydrique, c’est un réservoir de bacilles de typhoïde, de dysenterie, un facteur de pollution microbienne des eaux qui ne s’auto-épurent pas forcément en s’infiltrant dans le sol et contaminent les puits.
On doit constater, à la lecture des textes, que les citadins les plus avisés et bientôt les autorités ont eu conscience d’un danger créé par la pollution. Dès le XIIIème siècle, les statuts communaux de beaucoup de villes, y compris des plus petites (Cavaillon), se penchent sur le problème de la prolifération des fumiers dans les rues. La rumeur publique dénonce fréquemment comme responsables des « pestilences » soit « l’air infect et corrompu », soit les « infections et punaisies » qui souillent les chaussées. Nous retrouvons ce leitmotiv dans plusieurs enquêtes municipales, témoin cet extrait des archives d’Angers :
« Et pour remédier aux graves inconvénients de peste et mortallitez qui souvent ont affligé cette ville, à l’occasion de ce que plusieurs manans et habitans en icelle n’ont nuls retraitz en leurs maisons et font mettre et getter sur le pavé de soir et de nuit des ords (ordures) et abominables immondices dont la ville est fort infectée ».
[Extrait de R. Favreau, « Epidémies à Poitiers et dans le Centre Ouest à la fin du Moyen âge », Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, tome CXXV, 1967, p. 352 (archives municipales BB 6 f° 49)].
La même explication revient dans les propos des habitants de Troyes qui dénoncent les « fiens qui engendrent pestilences » et les membres du Conseil de la ville champenoise arrivent à la conclusion que la maladie peut provenir ou être favorisée par l’accumulation d’ordures sur les chaussées contribuant à infecter l’air. Dans une ordonnance du Duc de Bourbon sur l’état sanitaire de Moulins en 1422, il est demandé aux officiers de prendre des mesures pour que « les pourceaux et autres bestes que l’on norrissoit en ladicte ville fussent mis hors d’icelle pour cause de l’infection épydémie laquelle y eust peu advenir ». La fin de phrase montre qu’on est déjà au stade de la prévention. Quand les notions d’hygiène commencent à préoccuper les consuls lyonnais, on trouve, sous leur plume, de singuliers rapprochements comme ce règlement intitulé Etablissement pour l’honnesteté des rues de 1474 – 1482 :
« Item fut ordonné en l’an mil quatre cens septante quatre que les ladres (lépreux) n’iroyt par la ville sur peine d’estre privez de leurs maladreries et furent lors faictes défenses à ceux qui font de la garde aux portes de ne les laisser entrer. Et en l’an mil quatre cens octante deux, fut fait défense de ne tenir porceaux en la ville excepté deux ou trois de ceux qu’on nomme porceaux de Sainct-Antoine. Davantage fut ordonné aux putains et femmes publicques qu’elles eussent à vuyder des bones et honnorables rues et se retirer au bourdeau ». Bref, les lépreux, les porcs et les prostituées sont mises sur le même plan !
[Extrait du Dr. Ch. Petouraud, « Les léproseries lyonnaises au Moyen âge et à la Renaissance », Cahiers d’histoire, tome VIII, 1963, pages 51-52].
A Toulouse, Philippe VI interdit en 1341 de vendre du cuir dans plusieurs rues ; certains produits amenés par des étrangers ne sont pas sûrs et risquent de polluer l’atmosphère.
Les «infections et immondicités » sont également tenues pour responsables des difficultés de circulation, des encombrements, des accidents. La rue des Grands-Champs à Dijon est, aux dires de témoins, « toute plainne de fumier, de terre et autres bétumes que, à grant peine, y pouvaient passer les arnois ». De là à conclure que la saleté nuit à la réputation de la cité, à la venue des étrangers, à son commerce, il n’y a qu’un pas à franchir. Suger narre, dans la vie de Louis VI le Gros, un curieux accident survenu au fils du roi :
« Un fils du roi, enfant d’une santé florissante et de façons agréables, Philippe, l’espoir des gens de bien et la terreur des méchants, chevauchait un jour à travers un faubourg de la cité de Paris quand le cheval, s’étant heurté à un diable de porc qui se trouvait sur le chemin, tomba lourdement, jetant contre une grosse pierre son cavalier, le très noble enfant, et le foulant aux pieds, l’écrasa sous le poids de son corps. Consternés de douleur, les bourgeois poussaient des cris, pleuraient et se lamentaient. Ils ramassèrent le tendre enfant qui était presque mort et le portèrent à la maison la plus proche. Mais, Ô douleur, à la tombée de la nuit, il rendit l’âme ».
Une situation préoccupante existe donc partout ; les immondices, les eaux usées engorgent la voierie et condamnent les populations à vivre au milieu de « l’excrémentiel ». Depuis le XIIIème siècle, des rois, des princes, des personnalités avisées comme Raoul de Presles, des municipalités s’en inquiètent, commencent à se soucier de l’hygiène publique. La peste noire et ses fréquents retours ont probablement précipité cette prise de conscience collective d’une pénible réalité. Les recherches actuelles ont montré que les quartiers populeux où se pratiquaient des activités artisanales sales, dans une promiscuité redoutable, avaient été plus durement frappés que d’autres par les épidémies (Albi).
MAXIMUS
christina Admin
Nombre de messages : 3583 Age : 104 Date d'inscription : 11/12/2006
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 12:38
.
Bonjour à tous
Merci pour ton commentaire qui sort du cœur Fée line, on sent la passion aussi chez toi!
Rien ne pouvait faire plus plaisir à Maximus et Samsara d’un tel enthousiasme pour tout le travail et le temps qu’ils donnent pour ce sujet !
Ils nous offrent cette passion comme on offre un cadeau, pour le plaisir d'offrir mais aussi celui de partager !
Il devrait y avoir beaucoup plus de personnes comme toi qui montrent leur intérêt pour le sujet, mais qui n’osent pas et restent dans l’ombre! Dommage car c’est très encourageant même un simple mot, un « bravo », ou « merci » ! Ce sujet a tout de même été lu …………plus de 5 400 fois!!!!
D’ailleurs Maximus a reçu un diplôme du salon Pause Café!!
Nombre de messages : 2026 Age : 65 Localisation : isere Date d'inscription : 08/02/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 19:39
MAXIMUS.
samsara
Nombre de messages : 2101 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Ven 21 Jan 2011 - 22:30
Bonsoir Messire Maximus,
J'ai adoré le passage papier Q ! C'est excellent ! Connaître les petites coulisses odorantes des cabinets de la grande histoire ... on vivait en ce temps là une époque vraiment formidable ! et je vois qu'un dénommé Martial a participé à l'origine du papier Q ? Nous sommes arrivés au summun de la félicité ! rire ...
Quand on pense qu'aujourd'hui the queen d'Angleterre fait caca comme nous ! Enfin on suppose...et qu'elle s'essuie son royal séant comme nous enfin on suppose aussi ... :queen: ....
C'est géant !
Samsara
fee_line
Nombre de messages : 42 Age : 71 Localisation : region de lyon Date d'inscription : 08/02/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Sam 22 Jan 2011 - 0:02
ahhhhhhhhh!!! la belle expression que voilà !!!
" ils sortent souvent chemises dorées" !!!!!
bisoussssssssssss
maximus38
Nombre de messages : 2026 Age : 65 Localisation : isere Date d'inscription : 08/02/2010
Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Sam 22 Jan 2011 - 13:44
L'enfance au moyen âge,
Dans la société féodale, selon que l'on naisse dans une famille paysanne, d'artisans ou chez les nobles, la vie des enfants était bien différente de notre époque. Les enfants étaient considérés comme une richesse matérielle et psychologique par les familles mais leur vie n'était pas toujours très facile. Naître au Moyen-Age, n'était pas sans risque, que ce soit pour la mère ou pour l'enfant. Beaucoup de nouveaux-nés meurent à la suite d'un accouchement difficile ou à cause de mauvaises conditions d'hygiène. Seuls deux enfants sur six parviennent à leur huitième année. Les maladies et la malnutrition ont souvent raison de leur pauvre état de santé. Même dans les milieux les plus riches, les enfants meurent très jeunes.
MAXIMUS
maximus38
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Sujet: Re: L' HISTOIRE D' UN CHEVALIER AU MOYEN AGE... Sam 22 Jan 2011 - 13:49
L'abandon de l'enfant au Moyen âge.
" Avant l'adoption d'un bébé, il y a l'abandon de celui-ci. C'est un mot tabou qui désigne un acte qu'il faudrait escamoter au maximum. Ce concept est à l'origine des maux dont souffrent les adoptés tout au long de leur vie. Les non-dits, les secrets, les informations séquestrées au sujet de leur passé créent des sortes de trous pour eux qui vont compromettre leur équilibre. L'amour qu'ils reçoivent de leur famille adoptive ne permettra jamais de les combler totalement. Un lien doit être préservé, car il est difficile de bien vivre lorsqu'on vous a volé votre passé. "
Le déclassement est souvent précoce lorsqu’il commence dès la naissance avec ces « enfants de mamelle », ces « pueri inventi », « gectés à la rue », exposés ou « habandonnez et delaissez soubz les portaulx » des églises, des bâtiments publics, des maisons, sur les marches des escaliers, bien en évidence pour qu’ils soient recueillis le plus vite possible : « ils laissoient ledict enffant quasi jusques au soir afin de voir s’il viendroit quelque personne de bien qui, par charité ou aumosne, le voulsist », dit un texte parisien du XVème siècle.
Les femmes qui ne veulent pas élever l'enfant qu'elles ont mis au monde ont toujours créé un problème pour la société. La question de l'abandon des enfants dès la naissance s'est posée tout au long de l'histoire. Pour éviter les infanticides et les abandons sur la voie publique, la société a tenté d'en organiser les modalités. De tout temps, il y eut des enfants abandonnés, sitôt nés, par leur géniteur.
On connaît l'abandon ordonné par la Cité de Sparte, des enfants considérés comme fragiles, malformés, susceptibles d'être à charge de la société. Il s'agissait là, en fait d'une forme d'infanticide.
Au Moyen âge, le dénuement et l'adultère pousse des femmes à abandonner leurs enfants. Elles les déposes dans des lieux publics ou, comme le réclame l'Eglise, s'en dessaisissent aux portes des églises afin qu'ils soient trouvés plus sûrement. Ces abandons auraient été relativement peu nombreux.
L'infanticide, l'Eglise, dès le début du moyen âge, essaie de l'éviter, en encourageant précisément l'abandon. De manière générale, les enfants illégitimes sont abandonnés dès la naissance, les enfants nés de famille pauvre peuvent l'être plus tard, quand les parents se rendent compte de l'impossibilité qu'ils ont à les élever. Que l'on songe au fameux conte du Petit Poucet.
Il est malaisé de connaître le nombre exact des enfants livrés à la rue et à la merci des passants, avant d’être pris en charge, ici par une fabrique paroissiale (Amiens, Saint-Omer), là par un hôpital ou une collectivité religieuse (le Chapitre Notre-Dame de Paris), là encore par une seigneur haut justicier. Les chiffres sont incomplets, douteux. On raconte que pendant l’hiver 1420-1421, un des plus rigoureux de notre histoire, on découvrait à Paris, au petit matin, abandonnés sous les portes cochères et même sur les fumiers, dix, vingt et trente enfants morts de froid ou affamés. Un témoin rapporte qu’à Amiens, en mars 1481, « à l’occasion de la grant chierté de blé et autres vivres comme aultrement, il y avoit certaine grant cantité de povres enffans trouvés en l’hostel Dieu et Monseigneur Saint-Jehan-Baptiste et jusques au nombre de deux cens ».
Au Moyen Age, l’Eglise cherche à secourir ces enfants afin d’éviter l’infanticide.
Au Ve siècle, un enfant exposé et trouvé, doit être porté à l’église. Le prêtre annonce aux fidèles le recueil du nourrisson, et s’il n’est pas réclamé dans les 10 jours, il est confié à des parents adoptifs.
Devant le grand nombre d’enfants jetés dans le Tibre, le Pape Innocent III déclare en 1198 que les orphelinats doivent installer des ruote per i trovatelli (boîtes à bébé ou Tour d’abandon) où les femmes peuvent laisser les enfants dans l’anonymat tout en améliorant les chances de survie des enfants. Les premières boîtes à bébé sont nées et se répandent dans toute l’Europe. Cette pratique consiste à déposer le bébé sur un dispositif placé sur la façade de l’hospice et fonctionne comme un guichet tournant. L’enfant est recueilli « de l’autre côté » par les responsables de l’hospice qui l’hébergent et le nourrissent.
Au début du moyen âge, le sort de ces enfants est variable, selon qu'ils trouvent place dans les hôpitaux religieux spécialisés ou pas. Dans le meilleur des cas, tous ces enfants sont confiés aux hospices créés par l'Eglise et les municipalités, comme à Montpellier (Xème siècle, à Marseille (XIIIème siècle) ou à Paris (XVème siècle).
On rencontre des enfants abandonnés partout, y compris dans une petite ville où tout se sait et se divulgue, un ou deux cas par an au minimum à Morlaix au XVème siècle. A chartres, où une enquête a été faite à partir des comptes hospitaliers, on constate une augmentation inquiétante du nombre des enfants secourus à partir des années 1468-1472. Jusqu’à cette époque, l’Aumône Notre-Dame, dispensatrice de secours, versait en moyenne deux pensions par an, ce qui n’était pas excessif pour une ville d’environ dix mille habitants. On passe brusquement à une moyenne de 16 assistés et même une pointe de 37 en 1483. Autre constatation intéressante, sur 319 enfants dont le sexe est connu à partir de 1460, 173 sont des filles (54,25%). Abandonne-t-on plus aisément une fille qu’un garçon ? Ce n’est pas impossible. Les archives de Poitiers signalent plusieurs « petites filles » déposées sur l’autel de Notre-Dame-de-la-Paille dans le faubourg Saint-Cyprien. Beaucoup de ces « enfans malles », de ces « filles gectées sur champs ou sur maczonnerie » meurent en bas âge. La mortalité infantile est grande, plus de 22% des assistés en moyenne à Chartres en dix ans, de 1482 à 1491, jusqu’à 72,7% du total en 1494 ! Ceux qui survivent après leur placement chez une nourrice atteignent l’âge adulte sans avoir connu de jeunesse et il y a tout lieu de penser que la rue a constitué leur univers familier.
En effet les possibilités sont volontairement réduites car on veut éviter d'encourager les parents dans cette voie. S'ils ont cette chance, d'abord ils sont mis en nourrice dans une famille d'accueil jusqu'à l'âge de 3 ou 4 ans. Entre 6 et 8 ans, ils sont confiés à un maître d'école avant de retourner dans une famille d'accueil où ils apprendront un métier. Normalement la famille s'engage à les élever comme ses propres enfants. Ces hospices ont permis de les soustraire à la loi féodale qui les livrait corps et âme à l'adoptant.
Sources et bibliographie : Bavoux (P.), « Enfants trouvés et orphelins du XIVe au XVIe siècle à Paris », Actes du 97e congrès national des sociétés savantes, Nantes 1972. Bulletin Philologique et historique, 1979.
MAXIMUS
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